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8 juin 2010 2 08 /06 /juin /2010 23:15

 

L-enfant-et-l-arc-en-ciel.jpg

 

 

Tous les amours, toujours,

Finissent en morceaux,

Comme l’étoile au jour,

Et les coups dans les pots.

 

De ces jarres en terre,

Marbrées de cercles verts,

Il ne reste qu’un air,

Indécent de misère.

 

Les couleurs vont, fanées,

Sur des parquets vulgaires,

Et dans l’eau renversée,

Répandent nos colères.

 

On se blesse aux débris,

On se coupe aux regrets,

De ces vases sans vie,

De nos complicités.

 

On a tenté parfois,

Recoller les morceaux,

Mais on a tant de fois

Rendu plus laid le beau.

 

Alors on s’est sali,

Le cœur, l’autre, les mots,

Puis sur toute sa vie,

On a tourné le dos.

 

Pour pelle on a sa peine,

Pour balai l’avenir,

Pour poubelles remplies,

Les bleus des souvenirs.

 

De larmes et de rides,

Nos visages s’emplissent,

Et de vague et de vide,

Nos endroits se remplissent.

 

Pour survivre à ces temps,

Ces traces de poussières,

Il nous reste un instant,

Des restes de prières.

 

Mais aux maux détestables,

Aux silences vomis,

Parfois l’irréparable

Est encore joli...

 

 

Sébastien Broucke

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8 juin 2010 2 08 /06 /juin /2010 23:05


Le-robot-et-le-papillon.jpg

Nos veines, leurs amours, nos années, tous nos rêves,

Nos azurs, - comme un lierre entourerait un tronc ! -,

Nous portent moins de vie, moins d'espoirs, moins de sève,

Qu'ils n'habillent nos corps de barreaux de prison ;

 

Nous allons d'amertume en fiel gris de révolte,

Et, nourri d'ambitions avariées, de rancœurs,

Notre sang, rampant rouge en ces sombres récoltes,

Va, dévorant l'esprit, et va, rageant le cœur.

 

Puis, cette morte fleur que la foule dédaigne,

Mensonge inodorant que quelques phrases peignent,

Vient nous rallumer l'âme en brûlant quelques maux ;

 

Parfumant le néant d'inutile beauté,

D'un poète, jauni, morceau d'herbe séchée,

Le verbe insolemment prend feu dans nos cerveaux.



Sébastien Broucke
Grelots d'outre-temps
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8 juin 2010 2 08 /06 /juin /2010 21:45

 


Arlequin.jpg

J’ai cheminé partout, marché sur tous les toits,

Couru libre et vivant, inventé chaque loi ;

Sur d’étranges à-pic, des laves enneigées,

Mon regard a gravi des sommets inviolés !

 

J’ai sur le monde entier transpiré des couleurs,

Sué le bleu au ciel, l’orange aux étés chauds,

Inventé la musique, espéré ton bonheur,

Et mes billes lancé sur d’immenses cerceaux !

 

Aux murs de l’infini j’ai posé des fenêtres,

Puis taillé des rideaux dans des tissus d’étoiles ;

Ordonnant un soleil pour courir t’apparaître,

J’ai regardé le temps qui passait sur ma toile !

 

Mais l’incommensurable était un peu trop haut,

Alors, la rosée vint sur les myosotis,

Le parfum sur la menthe et la fleur aux coteaux,

Pour nos méditations et tes oaristys !

 

J’ai fait germer de l’herbe où dormir ou t’étendre,

Soupiré dans ton âme, et donné pour l’enfant,

A l’automne le roux, le vert aux printemps tendres,

Et sur les froids hivers les champs de coton blanc !

 

J’ai mis la violette à côté de la mauve,

Le jaune à tes citrons, le noir à tes olives,

Le mirage au désert et pour que je te sauve,

Des cascades d’amour en des torrents d’eaux vives !

 

J’ai jailli des jardins que le rose a fleuri,

Taillé la pierre et l’eau, et les vagues embruns,

Semé le beige en grains, mêlé le clair au gris,

Chanté sur les oiseaux, souri sur les matins !

 

Mais tu n’as pas longtemps eu l’envie d’applaudir,

Et contraints de se craindre, on ne s’est plus compris ;

J’ai regretté souvent de t’avoir fait venir,

Quand sourd, méchant, aveugle, au loin tu m’as banni !

 

Pourtant, tu manques fort, homme à ton créateur,

Sa vie sans mouvement, géniale et sans raison,

Toute immense et divine erre dans la douleur,

Et va, sans passion, le non-sens des saisons !

 



Sébastien Broucke

Grelots d'outre-temps
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8 juin 2010 2 08 /06 /juin /2010 01:00


Femme-endormie.jpg

 

Ce nouveau jour, encor, préludait dans le rose,

Mais des oiseaux les chants annonçaient d’autres choses...

Joli, jaune, précoce, autant qu’un forsythia,

Le soleil s’élevait sur l’horizon fuchsia !

 

Fort, comme la coriandre, vif comme la sauge,

Le matin pointait sept aux chiffres des horloges.

Sous le blanc d’un grand drap qui recouvrait son lit,

Son sommeil peu à peu deviendrait plus petit...

 

Avançant dans le parc au milieu de la drève,

Comme en un tronc couché, seules gouttes de sève,

Traversant le passé, lumière en un vitrail,

Mes yeux déjà touchaient l’imposant du portail.

 

Je ne reverrai plus les marches du perron,

Son pied courant dessus, son cou sous son chignon ;

Dans mon dos souvenu, ce bonheur pas très loin,

Mes pas qui se suivaient l’approchaient un peu moins.

 

Comme on fait un collier des mystères de l’ambre,

Son regard irait poindre en l’ombre de sa chambre,

Plus transparent que dur, bien moins bleu que joli,

Il ne comprendrait pas que je sois reparti...

 



Sébastien Broucke
Grelots d'outre-temps
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7 juin 2010 1 07 /06 /juin /2010 16:00

 

Falaise

 

J’ai mis du temps et du laurier, des verbes, des épices,

Et mes repas de mots t’ont fait quelques délices...

 

Aux milieux des instants qui passaient sans arrêt,

Le bonheur interdit m’écoutait te parler.

 

Un soleil avançait, aiguille autant que montre,

Et le bruit de tes jours frôlait les miens tout contre...

 

L’Atlantique embrassait la Méditerranée,

Mais l’Espagne jamais ne toucherait Tanger.

 

En bannissant le Cid dans le pays des Maures,

Chimène éprouvait moins de joie que de remords ;

 

Et toi, Princesse tendre, as-tu quelques regrets,

As-tu quelque douleur, un soupçon de fierté ?

 

Dans mon désert lointain, que croyais-je tenir,

Une fleur qu’on pourrait tenter deux fois cueillir ?

 

Quand d’Afrique mon cœur était tout à tes pieds,

J'en oubliais ma laisse aux perles d'un collier !

 

De toi devenir l'ombre et le savoir si bien,

Oppressante splendeur, bonheur noir, cornélien !

 

Te regarder : danger ! T’effleurer, t’amuser...,

Qu'aimais-je cette absurde occasion de rêver ?!

 

Inutile, éclatant, superflu, admirable,

Ce moment coule encore en mes vers tant de sable.

 

Et de cette autre vie, parenthèse de rire,

J'ai gardé tout en moi tant d'absurde à t'écrire...

 

Nos souvenirs perdus restent ceux qui me tentent,

Et la phrase oubliée m’est la plus importante !

 

Mais si l'aède germe en ses rimes le beau,

Ce que j'ai pu t'offrir ne fut jamais qu'en trop.

 

Au-delà des bateaux que des voiles poussaient,

Je sentais ton parfum qu’un autre respirait...

 

A l'heure où je voudrais quelque fable sans gloire,

Voilà que je me meurs d'avoir tant de mémoire.

 

Car ton corps et ma lèvre osèrent s'éviter,

Mon âme reste encore à la tienne enlacée.

 

L'avenir est sans goût, du passé je suis ivre,

Et je ne trouve rien de plus triste que vivre.

 

Femme de mon espoir, éloignée de mes mains,

Sur ta peau se posaient celles de mon prochain...

 

Temps révolus, vagues aimables, meurtrières,

Engloutissez enfin l'espoir à mes prières !

 

Gibraltar, mon amour, Gibraltar, oh ! des trois,

L’eau que tu vois passer parle-t-elle de moi ?





Sébastien Broucke
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7 juin 2010 1 07 /06 /juin /2010 14:00

 

L-amertume.jpg

 

Comme une goutte d'eau remontant le courant,

J'oublierai qui je suis, d'où je viens, lentement...

Et je déposerai devant la foule infâme

La faiblesse d'un corps et la force d'une âme.

 

Sous un soleil injuste où crève ma pensée,

Comme bave la mer son écume salée,

Postillon d'océan sur du sable craché,

Je serai beaucoup plus que ce que vous serez.

 

Oui je plierai genoux face à l'immensité,

Quand vous m'écraserez de votre éternité,

Mais ce trop petit peu que je ne serai plus,

Souvenir inutile et larme disparue,

Humide grain de sel sur un lambeau de terre,

Rira de vos ballets, oh ! marées mortuaires...

 

Car le livre du sol où le temps vient s'écrire

Redira chaque aurore à ceux qui savent lire :

Ci-gît peut-être encore en dessous de nos cieux

Celui qui fut si seul de se voir si nombreux...

Sa plage a la couleur et le goût de l'été,

C'est pour ne pas tarir qu'il s'est évaporé.

 

Oui je fuirai vos pluies et vos soleils moqueurs,

Non je n'ai rien de vous, mon ciel était ailleurs...

Ma liberté viendra quand vous m'aurez banni,

Je ne serai jamais morceau de votre vie !

 

Et l'îlot de tendresse, où les mers de vos pleurs

Échoueront les embruns et le vague des heures,

Conservera ma trace et mes chemins passés,

Comprendra qui je suis et qui j'aurais été.





Sébastien Broucke
Grelots d'outre-temps
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6 juin 2010 7 06 /06 /juin /2010 20:30


Femme à la plume II

Cerveau plein des douleurs que l’absence a mûries,

Je t’ai touché parfois aux cœurs de mes déserts ;

Te pressant aux matins qui m’emportaient la vie,

J’ai versé de ton jus dans le fond de mes vers.

 

Pour éblouir en toi mon unique lecteur,

Le sang d’un crayon noir recréait tes couleurs,

Avançait dans le temps, définissait des formes,

Gravait des sentiments, des vérités énormes.

 

Et les larmes parfois désaltérant aussi,

Les gouttes oubliées de mes anciennes pluies,

Gonflaient en ta mémoire ainsi que dans un fruit.

 

Alors, portant en moi ce vin venu d’ailleurs,

Et veillant sur mes mots comme sur un pays,

Mes poèmes et toi nous devenions meilleurs.





Sébastien Broucke
Grelots d'outre-temps
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6 juin 2010 7 06 /06 /juin /2010 20:15


Dans-la-froideur-des-bois.jpg

Je m'en allais souvent aux jardins du quartier

Me promener le cœur dans la froideur des bois ;

La blessure aux rameaux des arbres balayés

Me chantait le bonheur de ces branches qui ploient.

 

L'air glacé du matin qui m'aiguisait le corps,

Me donnait l'esprit vif et la mine ravie.

Marchant, taillant ces vents qui me poussaient si fort,

Des fleurs germaient en bleu sur mes rimes transies.

 

Là, bondissant sous moi, l'herbe pressait mes pieds,

Je revenais alors, allant vers, sur mes pas,

Mettre un mot pour un autre, une couleur ou pas.

 

Puis, je rentrais content, au chaud, recopier

Des phrases inutiles où je m'admirais,

Je n'allais nulle part, mon chemin me suivait.






Sébastien Broucke
Grelots d'outre-temps
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6 juin 2010 7 06 /06 /juin /2010 13:30


Heureux.jpg

Apportant un morceau de montagne à la plaine,

Quelques souvenirs frais d’odeurs et de rochers,

Dans un bruit continu, des jets d’eau de fontaines,

Laissaient dedans leur courbe un peu de temps couler…

 

Un même samedi allait, d’un même élan,

Se promener la joie, monotone, épuisante…

Sur les murs et les troncs, le parterre et les bancs,

Des ombres se pressaient fugaces et fusantes.

 

Sourds, aveugles, beaux, sans génie ni démence,

Croisant des géraniums ornant quelque escalier,

Des jardins sans enfants, ma ville sans silence,

Les arbres sans saison poussant sans espaliers…

 

Le rire incontrôlé, leurs mains mêlées parfois,

Des couples d’amoureux s’enfuyaient lentement ;

Et là, dans l’insouciance, insaisissable proie,

Ces chasseurs de bonheur rabattaient mes instants…

 

Sans relever la tête ils devinaient un ciel,

Autant rempli de bleu que d’ailes d’hirondelles,

Et l’azur aux regards planait, superficiel,

Comme un sens à leurs jours et aux idées nouvelles !

 

Entre ni l’un ni l’autre et l’œil aux vanités,

Dans leur badauderie s’effleurant les babines,

S’enlaçant, ces passants, passant sans se lasser,

Léchaient quelque italienne et nombre de vitrines…

 

Inconscients, heureux, leurs chemins me plaisaient,

Erreur ? Naïveté ? Complicité futile ?…

Aux mots qu’ils balbutiaient, mes phrases mieux posées,

Confessaient que l’absurde est le moins inutile.

 

Dans les jets d’eau bruyants, les heures s’égouttaient,

Le soir tombait un peu, l’amour prêtait sa veste,

Ils rentraient vers chez eux. Moi, dans cet autre été,

J’écrivais au passé pour que le présent reste…

 





Sébastien Broucke
Grelots d'outre-temps
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6 juin 2010 7 06 /06 /juin /2010 00:15

 

Danseuse-en-foret.jpg



Mon temps comme en un lieu ténébreux de hasards,

N’aura jamais été qu’un immense brouillard ;

Je l’aurais traversé comme un aveugle né,

Tant vivre me fut moins courir que tâtonner.

 

J’ai cru sentir des cœurs, des sourires, des mains,

Mais quand je m’éveillais, chaque nouveau matin,

Il ne restait qu’un songe, un arbre ou des rochers,

Que mes doigts amoureux m’avaient fait caresser…

 

Là, seul en ma buée, je voyais, non sans peur,

L’instant que je serais jusqu’à ma dernière heure ;

De surprise à venir, point ! Nappe du destin,

L’épaisseur d’un nuage abrégeait mes chemins.

 

Pourtant dans mon néant, d’errements en désastres,

Je devinais parfois la présence d’un astre,

Et tentant de percer la brume des années,

Ma vie brûlait alors d’un soleil espéré !



Sébastien Broucke
Grelots d'outre-temps
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