8 juin 2010
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Nos veines, leurs amours, nos années, tous nos rêves,
Nos azurs, - comme un lierre entourerait un tronc ! -,
Nous portent moins de vie, moins d'espoirs, moins de sève,
Qu'ils n'habillent nos corps de barreaux de prison ;
Nous allons d'amertume en fiel gris de révolte,
Et, nourri d'ambitions avariées, de rancœurs,
Notre sang, rampant rouge en ces sombres récoltes,
Va, dévorant l'esprit, et va, rageant le cœur.
Puis, cette morte fleur que la foule dédaigne,
Mensonge inodorant que quelques phrases peignent,
Vient nous rallumer l'âme en brûlant quelques maux ;
Parfumant le néant d'inutile beauté,
D'un poète, jauni, morceau d'herbe séchée,
Le verbe insolemment prend feu dans nos cerveaux.
Sébastien Broucke
Grelots d'outre-temps
Grelots d'outre-temps