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10 mars 2013 7 10 /03 /mars /2013 19:00

 

Femme endormie-copie-1

 

Je reviens vers ce jour où le ciel était tel

Que nous ne pouvions pas en détacher nos yeux :

Allongés dans cette herbe à fixer l’éternel,

Nous n’étions que deux fleurs suspendues par les cieux ;

 

Ma main se contentant de glisser dans la tienne,

Nous laissions nos pensées se rejoindre au soleil,

Mais tes boucles venant s’emmêler dans les miennes,

Nous attachions nos cœurs de chaînes sans pareilles ;

 

Semblables à des sœurs accrochées par l’amour,

Les nues se délectaient de nos âmes étreintes,

Nous savions que l’instant ne durerait qu’un jour,

Pourtant cette œuvre en nous pour des siècles fut peinte…

 

Sébastien Broucke

10 mars 2013

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10 mars 2013 7 10 /03 /mars /2013 12:30

 

Marécages

 

Je vous taisais un jour dedans notre chapelle,

Si petite pour l’homme et si haute pour Dieu,

Combien vous étiez ange et combien étiez belle,

Dissimulant ainsi mon âme à vos grands yeux.

 

Je vous celais encore en cette fraîche église,

Qu’implorant en silence et s’enflammant aux vôtres,

Mon cœur émerveillé rêvait que je vous dise,

Aimeriez-vous qu’un jour vos enfants soient les nôtres ?

 

Puis un oiseau chanta, vous saisîtes ma main,

Votre regard plongeant au plus profond du mien,

Le bonheur qui jaillit ne s’est jamais éteint,

D’ailleurs j’entends au loin notre fille qui vient…

 

 

Sébastien Broucke

10 mars 2013

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10 mars 2013 7 10 /03 /mars /2013 11:30

 

Femme sur un tombeau

 

Pour mes parents...

 

La nuit se meurt, blessée par un éclat de lune,

La mer au loin s’en vient frapper sans faim la dune...

La terre, aile affamée, s’éveille et prie et mange

L’aube dégringolée. Le soleil est aux anges,

Le jour s’est relevé, le monde se prosterne,

S’éclairant aux rayons de sa ronde lanterne.

Emmitouflée de blanc, de flocons paresseux,

La montagne glacée dans son manteau neigeux,

Tente enfin d’approcher du ciel ensoleillé.

A l’oreille attentive, aux sens émerveillés,

Il monte imperceptiblement des charmes embués,

Que l’on dénombrerait s’ils n’étaient tant nuées.

Les herbes et les fleurs que la brise réveille,

Ondoient magiquement dessous les cieux vermeils,

Aux vagues qu’elles font on comprend qu’elles pensent,

Tant le chant des ruisseaux imprègne leur silence.

Se muant en torrents leur cascadant les veines,

Cette eau qui les transporte irrigue en vert les plaines...

Au milieu d’un étang on devine des îles,

Où des papillons vont et volettent dociles ;

Une fraicheur épaisse enrobe des roseaux,

Au loin paissent en l’air des milliers d’hirondeaux…

Le calme est fracassé par leurs battements d’ailes,

Mais dans ces craquements la musique étincelle.

Le monde exulte, est liesse, et beau, l’azur est pur.

Avide, tout attend : le printemps, l’été chaud, le fruit mûr.

La vie rayonne, pulse et détonne alentour.

Ah, qui ne s’en dit pas fou ment ! Sourds, tout autour,

De légers bruissements vont d’une branche à l’autre,

Et le cœur des forêts nous fait battre le nôtre.

Dans chaque arbre on croit voir de petits écureuils,

Mais qui discernerait leur forme dans ces feuilles !

Posant leurs mélodies sur du papier brouillon,

Le nid répond au nid, l’oiseau à l’oisillon,

Et dans leur gorge heureuse, ainsi qu’en un cruchon,

L’amour verse en parfum sa joie jusqu’au bouchon.

Pourtant, comme une odeur, le jour à son tour passe,

Les heures lentement se dissipant s’entassent...

Quand sur le lit des nues leur brume s’amoncelle,

Le soir ressuscité que la brune ensorcelle,

Descendant silencieux pour obombrer la dune,

Essaime sur la mer des reflets de fortune.

Comme un monstre tapi dans sa férocité,

Toute emplie de revanche et de voracité,

La nuit veut revenir, sa blessure est guérie,

Elle a pompé sa force au ciel des astéries ;

Elle est prête à s’abattre, à fondre sur le jour,

Pour l’égorger sans cri, sans remords, sans tambour…

Lors, le temps s’interrompt, les alarmes reprennent,

La paix toujours s’achève où les lueurs s’égrènent.

Tel un œil qui regarde, un drapeau qui se plante,

Sur les champs qui s’effraient de l'ombre qui les hante,

A la guerre abrégée, la bataille reprend,

Et la lune se lève où le soleil s’étend.

 

Sébastien Broucke

7, 8 & 10 mars 2013

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6 mars 2013 3 06 /03 /mars /2013 23:00

 

La veuve

 

Quand versant ton cristal dans des vers émeraude,

Tu te délecteras de l’eau-de-vie d’un autre,

Tu ne rétréciras, en vulgaire rhapsode,

Qu’au-devant de toi seul tes poèmes d’apôtres ;

 

Quand le soir s’étendra tel un drap sur ta tête,

Comme un couperet tombe au cou du condamné,

L’idiot dans tes miroirs grimé de sa défaite,

S’abattra sur toi-même ainsi qu’un aliéné !

 

Ton soleil diminue, déjà tout s’enchevêtre,

La nuit s’en vient broyer tes derniers souvenirs ;

Que reste-t-il de toi quand s’avance le prêtre,

Des bribes de passé, ton angoisse du pire ?

 

Dans ton sang noir, tes fibres, ta moelle, ta chair,

Il semblerait que coule un relent de torrent,

Tu regrettes soudain, mais non… tu désespères,

D’avoir évaporé tes écumes d’enfant !

 

Sébastien Broucke

4-6 mars 2013

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1 mars 2013 5 01 /03 /mars /2013 21:30

 

Femme sur les nuages

 

 

Pour mieux l’aimer faut-il la chérir dévêtue,

Son corps me sera-t-il plus doux que sa vertu ?

Qui pourrait dévier de la loi

Que la nature impose aux âmes et aux choses :

La neige qui fond devient au

Nuage une vapeur

Qui redescend toujours

En pluie victorieuse

Eclabousser nos dos !

J’aspire à son odeur, sa chair,

Mais, comme un grand jardin sous un soleil de juin,

Puis-je y promener mes deux yeux,

N’abîme-t-on les fleurs en y posant les mains,

Si les bouquets sont beaux, ils meurent au matin…

 

 

Sébastien Broucke

1er mars 2013

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28 février 2013 4 28 /02 /février /2013 16:00

 

neige-arbre-soleil-ciel-bleu

 

Un soleil rond bondit tout lentement,

En gouttelettes fines vers le ciel,

L’abeille est endormie, rêve de miel,

La fleur convoque en terre un vieil amant.

 

La neige fond, les lois sont respectées,

Emu, mon œil traverse les branchages,

Mille vapeurs persistant à monter,

Vers tes cieux ébleuis de vains nuages.

 

Le ru chargé des poissons qui y glissent,

Serpente aux pêcheurs le divin pardon ;

Comme une truite ou de royaux saumons,

Succomberai-je au leurre, au précipice ?

 

L'amour ondoie sans fin son œuvre immense ;

Nous la contemplions, tous deux, ici,

Main dans la main, serrant la récompense,

Sur ce parterre embaumé de soucis.

 

Le temps passé, ce grand dieu qu’on regrette,

Pulse et s’efface en d’impuissants désirs,

Mais l’allégresse, âme du souvenir,

Immaculée, me remonte à la tête…

 

 

 

Sébastien BROUCKE

28 février 2013

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26 février 2013 2 26 /02 /février /2013 10:00

 

Femme-triste.jpg

 

 

Quelque chose de toi sur mon front s’est penché,

Sont-ce tes doigts, ta lèvre ? Effleurant ma mémoire,

Quel enivrant parfum sort de quel encensoir,

Pour que mon âme entière en soit endimanchée ?

 

Mon silence et le tien semblent s’être touchés ;

Sans un mot, sans à-coup, sans penser les mouvoir,

Comme va la journée s’étendre auprès du soir,

Je devine ton cœur contre le mien couché.

 

Ah, quel ravissement que ce bruit de tambour !

Où sont les invités, quel est celui qu’on fête,

Pourquoi tant de bouquets, ces tables qu’on apprête,

La joie est attendue, mon frère est de retour ?

 

A qui ce chariot noir au milieu de la cour,

Pourquoi tant de chevaux devant cette charrette ?

Le crêpe est un peu sombre au-dessus de leurs têtes,

On croirait que des fleurs pleurent un troubadour…

 

Sébastien Broucke

25 février 2013

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25 février 2013 1 25 /02 /février /2013 14:00

 

Enchainee.jpg 

 

Qui viendra balayer, chère âme désunie,

Sous le drap qui se froisse alors que détordu,

Ton corps souffle et repose aux instants suspendus,

La poussière étalée sur ta peau rembrunie ?

 

Tes cheveux emmêlés de neiges et de noir,

Guetteront mille années mes faisceaux sur leurs champs,

Mais quels doigts enfiévrés quand le ciel redescend,

Traverseront, onguent, ta chevelure moire ?

 

Sur quel torse iras-tu te pencher solitaire,

Quand je serai sans toi dans le fond d’un caveau,

Pourras-tu deviner que du froid du tombeau,

Mes os rêvent sans fin que tes bras les enserrent ?

 

Sauras-tu la caresse et le mouvement lents,

Remontant des enfers à tout jamais glacés,

Jalouse, iras-tu taire à ma chair remplacée,

Les mots doux et sucrés qui m’envahissaient tant ?

 

Etrangers l’un à l’autre en notre propre histoire,

Mes mains qui t’enchantaient ne te toucheront plus,

Ah ! Qui t’éclairera, quand chaque aube de plus,

Nous errerons sans l’autre en de sombres couloirs ?…

 

25 février 2013

Sébastien Broucke

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11 février 2013 1 11 /02 /février /2013 19:00

 

Colombe-copie-1.jpg

 

Toujours elle est assise alors que je promène

Sur elle mon regard comme un ciel sur la plaine.

Penchée sur quelque livre on la devine ailleurs,

S’enthousiasmant le cœur sous des lueurs meilleures.

Elle ignore les gens, le soleil, les parfums,

Qui nous remplissent l’air et pavent nos chemins.

Sa tête tourne autant que ses doigts sur ses pages,

Et ses plus beaux jardins fleurissent en images.

Elle a de blancs habits, j’en contemple les formes,

Et son minois parfait me plaît dessous son orme.

Je m’assois devant elle et j’observe à loisir

Les mines qu’elle fait, ses craintes, son sourire.

Je devine un manoir, j’imagine un sentier,

Là des bouquets de joie où s’élance son pied.

Un jour elle est princesse, un autre elle est bergère,

Mais je hais les amants de son imaginaire…

Traverse-t-elle un champ, va-t-elle en un château,

Mon amour la poursuit de ses fougueux chevaux !

A se plaire en son rêve, elle passe des heures,

Raccompagnant en sœur l’après-midi qui meurt.

Des passants vont sans fin là-haut sur l’esplanade,

Quand moi je n’ai qu’un but à chaque promenade.

D’elle je ne sais rien mais que savoir de mieux,

Que ce rai de lumière éblouissant mes yeux.

Je cultive l’ennui, les ombres où rougir,

Tout au fond de l’allée où sa statue respire…

La ligne de sa nuque hantée de boucles noires,

Enfante en mon silence un soleil à l’espoir.

Mon horizon réduit aux courbes de sa chair,

Mes dix doigts agités s’inventent des repères…

A des mots différents je veux qu’elle se pâme,

Laissez-moi l’abreuver, lui remplir toute l’âme,

Ah, lui verser au cœur des folies de poètes !

S’il me faut du courage, à genoux qu’on me jette,

Si je ne sais parler qu’on me donne d’écrire,

Pour que brillent ses yeux tout émus de me lire !

J’aimerais qu’en ce parc nos deux bancs communiquent,

Que rien ne soit plus grand que cette histoire unique…

Entendez-vous nos cœurs lorsque descend le soir,

Le sien dans son donjon, le mien dans un mouchoir ?

Ma statue se relève, une angoisse m’oppresse,

Fera-t-il beau demain, reverrai-je ses tresses…

L’humidité qu’obombre un grand astre livide,

Me burine l’esprit redevenu solide.

Comme hier on m’ignore et déjà sous la grille,

Sa silhouette passe au loin telle une aiguille.

Là, plantée dans mon âme elle évide mon cœur,

Admirable douleur dont je goûte l’horreur.

Je n’ose la poursuivre et lâche et sans bougie,

Je ne suis qu’un aède amputé d’élégie !

Courir, la rattraper pour tenter de revoir

Ce dont rêve un aveugle environné de noir ?

Avant que de rentrer dans l’ombre du vieux bourg,

M’éclairer aux grands feux de ses yeux sans détour,

M’attabler et reboire à la coupe parfaite,

De son visage d’ange où chaque trait se fête.

Je voudrais un conseil, un ami qui se lève,

Etre la branche enfin qui fleurit de sa sève,

Pour porter en bouquets, en corbeilles de mots,

Tous les frissons qui font se soulever ma peau.

Prostré sur une chaise en pensant à un banc,

J’ai la tête embrumée par un nuage blanc.

Il est tard à nouveau et seul en ma maison,

Je cherche sans bouger un reste de raison.

J’ai honte d’avoir mal, j’ai honte, je rougis,

Quand je devrais oser, j’attends de la magie,

Un ange qui serait ému par ma misère,

Une main qui viendrait comme celle d’un père…

Ah ! Servez-moi ce vin dont la robe est d’ivoire,

Rendez à mon regard l’alcool qu’il voudrait boire !

J’entends presqu’en mon cœur des prières païennes,

Tant je vendrais ce soir mon âme pour la sienne…

Demain je n’irai pas sur mon banc raisonnable,

J’irai m’agenouiller devant son cœur aimable,

Et murmurant bonjour, je lui demanderai,

S’il est habituel qu’on n’ose l’aborder.

Je sourirai, c’est tout, et laisserai ma joie

Parler sans oraison de ce qui brûle en moi.

Puis je lui conterai l’histoire où la colombe

Fit sortir un beau jour un oiseau de sa tombe…

 

Sébastien Broucke

10 & 11 février 2013

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8 février 2013 5 08 /02 /février /2013 16:00

 

chat-ombre.jpg

 

A Gh. Letourneur

 

Ne crois pas que j’ajoute à la mythologie

Ni que je vienne ici pour une apologie !

N’attends pas que d’un chat je te tisse un éloge,

Que d’un pelage absent qui te servait de toge,

Je bâtisse une nuit où brille en souvenir,

L’astre d’un regard maigre où t’étendre et dormir !

Je ne suis descendue vers toi que pour ma gloire,

Ta peine est inutile et compte comme un soir !

Je m’approche sans bruit, à l’instar du félin,

Narguant ton cœur meurtri qui implore, orphelin !

Que veux-tu que je fasse et qu’attendre de moi,

Des mots pour réchauffer tes jours transis de toi ?

J’erre sans sentiment, seul le beau ne m’a fui,

Où que j’aille je mets l’harmonie qui y luit.

Mortes dans la vieillesse ou perdues dans les rues,

Je ne rends pas la vie aux chattes disparues.

Pourtant, tu m’as touchée, tes larmes m’ont émue…

J’ai tardé pour parler car, chenille qui mue,

J’ai savouré le temps qui me poussait en ailes,

Et désormais tombant mes fleurs en ta parcelle,

Si ce n’est que pour moi que je nais au poète,

Mes mots font des lampions s’agitant sur ta tête !

Il ne me déplait pas d’enluminer ton cœur,

Vois, par la mort d’un chat nous sommes un peu sœurs.

S’il est dur de survivre à ceux qui nous transportent,

Dur d’entendre tomber nos larmes à leurs portes,

Ton mal n’est que celui que nous revêtons tous.

La douleur qui te couvre est comme cette mousse,

Qui tapisse les troncs dormant sous les écorces,

Femme, n’enlève pas ce qui colle à ta force !

Je ne rends pas la vie mais vois, je la prolonge,

La mort est dans mes mots une ombre qui s’allonge,

Et l’amour que je luis quand le soir vient et tombe,

Porte encor les couleurs de ton chat dans sa tombe…

 

 

Sébastien Broucke

8 février 2013

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