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7 juin 2010 1 07 /06 /juin /2010 16:00

 

Falaise

 

J’ai mis du temps et du laurier, des verbes, des épices,

Et mes repas de mots t’ont fait quelques délices...

 

Aux milieux des instants qui passaient sans arrêt,

Le bonheur interdit m’écoutait te parler.

 

Un soleil avançait, aiguille autant que montre,

Et le bruit de tes jours frôlait les miens tout contre...

 

L’Atlantique embrassait la Méditerranée,

Mais l’Espagne jamais ne toucherait Tanger.

 

En bannissant le Cid dans le pays des Maures,

Chimène éprouvait moins de joie que de remords ;

 

Et toi, Princesse tendre, as-tu quelques regrets,

As-tu quelque douleur, un soupçon de fierté ?

 

Dans mon désert lointain, que croyais-je tenir,

Une fleur qu’on pourrait tenter deux fois cueillir ?

 

Quand d’Afrique mon cœur était tout à tes pieds,

J'en oubliais ma laisse aux perles d'un collier !

 

De toi devenir l'ombre et le savoir si bien,

Oppressante splendeur, bonheur noir, cornélien !

 

Te regarder : danger ! T’effleurer, t’amuser...,

Qu'aimais-je cette absurde occasion de rêver ?!

 

Inutile, éclatant, superflu, admirable,

Ce moment coule encore en mes vers tant de sable.

 

Et de cette autre vie, parenthèse de rire,

J'ai gardé tout en moi tant d'absurde à t'écrire...

 

Nos souvenirs perdus restent ceux qui me tentent,

Et la phrase oubliée m’est la plus importante !

 

Mais si l'aède germe en ses rimes le beau,

Ce que j'ai pu t'offrir ne fut jamais qu'en trop.

 

Au-delà des bateaux que des voiles poussaient,

Je sentais ton parfum qu’un autre respirait...

 

A l'heure où je voudrais quelque fable sans gloire,

Voilà que je me meurs d'avoir tant de mémoire.

 

Car ton corps et ma lèvre osèrent s'éviter,

Mon âme reste encore à la tienne enlacée.

 

L'avenir est sans goût, du passé je suis ivre,

Et je ne trouve rien de plus triste que vivre.

 

Femme de mon espoir, éloignée de mes mains,

Sur ta peau se posaient celles de mon prochain...

 

Temps révolus, vagues aimables, meurtrières,

Engloutissez enfin l'espoir à mes prières !

 

Gibraltar, mon amour, Gibraltar, oh ! des trois,

L’eau que tu vois passer parle-t-elle de moi ?





Sébastien Broucke
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commentaires

J
<br /> Re-mar-qua-ble !<br /> <br /> Superbe talent de poète, j'aime infiniment, ça coule de source, ça sonne musical, c'est beau, simplement !<br /> <br /> A+  Jean-Claude<br /> <br /> <br />
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