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30 mai 2010 7 30 /05 /mai /2010 13:00

 



Prostré tel un enfant qui n'avait plus de père,

Comme un dieu condamné, comme une force au vent,

Chaque nuit, chaque jour, n'ayant rien d'autre à faire,

Ce héros résigné, ce timide géant,

Regardait une aiguille à sa montre de fer...

 

Ne faisant que passer, invisible aux bruyants,

Il n'existait jamais qu'aux âmes solitaires,

Immobile et mouvant, intouchable et touchant,

Qu'aux yeux qui devinaient qu'après chaque autre hiver,

Un autre été n'était qu'un avant-goût d'avant...

 

Il avait cette allure empruntée à la mer ;

Des vagues l'insolence, un fol entêtement,

D'une plage l'oubli d'empreintes éphémères,

Identique sans cesse et sans cesse changeant,

L'envie de l'autre rive où débute la terre...

 

Lente éternelle attente au calme inquiétant,

Traversée d'animaux, de lignes circulaires,

De plantes, de rochers, d'amours, d'esseulements,

Cette montagne immense aux silences sévères

Buvait les maux gravés aux coteaux revenants...

 

Pourtant il n'était Rien ! Un souffle solitaire,

Une inutile joie, ce fugace tourment,

Des lendemains nombreux, des vœux involontaires,

Le tout et l'infini, du vide et du néant,

Un poing dans une phrase, un trou à l'univers...

 

Attentif à chacun, à tous indifférent,

Tout ce qu’il effleurait tombait dans la poussière ;

Azur ! Beauté ! Jeunesse ! Amour, or et talent !...

Plus grand que l'océan, plus fort que la colère,

Plus il était vainqueur moins il était devant...

 

Il se savait sans âme et, s'écoutant se taire,

Qu'il eut été moins dur s'il eut été méchant.

Insensible aux présents, si sourd à la prière,

De la femme à l'enfant, de l'ancêtre à l'amant,

Il amassait des pleurs sans gonfler sa paupière...

 

Tout lui était semence et tout lui était cher,

Son monde était un champ, son jardin ?... L'univers !

Quand leur lune était ronde et leur conscience claire,

Certains pouvaient le voir au fond de ses parterres

Garnir de cris nouveaux sa belle boutonnière...

 

Remplissant des cercueils, promenant des passants,

Infiniment absurde, infiniment patient,

Sans aucun bruit jamais, calme, serein, songeant,

D'un regard monotone et contemplant les gens,

Le temps passait toujours, comme assis sur un banc.



Le-banc.JPG

Sébastien Broucke
Grelots d'outre-temps
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29 mai 2010 6 29 /05 /mai /2010 06:30


L-ange.jpg

Telle une veine ouverte où le rouge s’en va,

Mes mots passent toujours du pourpre au nacarat,

Car tel un soir s’éteint quand sa force faiblit,

La flamme dans mon cœur vacille en sa bougie…

 

Si le chant de ta vie ne me tombait des branches,

Mon corps dans son néant, mon âme sous ses planches,

N’entendraient en leurs nuits que les minutes blanches

Des semaines fanées absentes de dimanche !

 

La solitude seule envahirait l’année,

Ma voix quatre saisons serait plage enneigée,

L’été serait un lit où je n’irais jamais,

Ni tomber en bonheur, ni tomber enlacé !

 

Heureusement, colombe ! ainsi qu’un autre jour se lève,

Tu joins à la bonté, la tendresse et la sève,

Et las, roseau brisé, crayon je me relève,

Et la rime en rouleaux déferle sur la grève !

 

Oui ! parfums pour l’absence, offrandes pour tes yeux,

Fleuries dans des chemins, humbles, délicieux,

Mes bucoliques vont de mon cœur vers tes cieux,

Comme monte l’odeur des capselles vers Dieu.





Sébastien Broucke
Grelots d'outre-temps
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28 mai 2010 5 28 /05 /mai /2010 22:15


La-femme-a-la-mer.jpg

Effrayée, offusquée, vous le serez peut-être,

Cela n’est pas bien grave et ces sentiments passent,

Dites vous que ces mots que j’eus tort de promettre,

Ne resteront jamais qu’un moule à votre trace...

 

C’est bien ainsi je crois qu’on nomme ce qui reste,

Quand un temps vient passer sur un autre qui fut,

Et que croyant changer de vie comme de veste,

Les gens qui sont ailleurs bien souvent ne sont plus.

 

Ce que je retiendrai de cette courte année,

C’est un train en retard, c’est une phrase à l’aube,

C’est votre silhouette, un sourire gêné,

Qui traversaient la rue toute heureuse en sa robe…

 

Il est bien d’autres traits que nous avons pu voir,

Et j’en pourrais écrire un peu plus que beaucoup,

Mille choses en fête en ma fraîche mémoire,

Mais à vouloir tout dire on ne dit rien du tout !

 

Aux lents miroirs des ans, aux mémoires des autres,

Puisque ce que l’on est doit un jour s’effacer,

Quand au cœur les regrets nous rideront la nôtre,

Ta gentillesse au moins ne vieillira jamais…

 

Illuminé, joyeux, cet an ne fut qu’un jour,

Et le soleil touchant allait, sans qu’on ne bouge,

Briller ailleurs. De même, en ce soir de retour,

Ton visage est peut-être ému comme un ciel rouge ?

 

 

 

Sébastien Broucke

Grelots d'outre-temps

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28 mai 2010 5 28 /05 /mai /2010 12:00

 

La-fille-a-l-oiseau.jpg 

 

Il était une fois cette autre adolescence…

Tel un tigre en sa cage, un poète en prison,

Géant dans une niche, homme dans son enfance,

On souffrait ce bonheur d’attendre une raison.

 

Vivant d’idées sur tout, d’espoirs sots, le cœur lourd,

Remplies d’humanités, de bêtises tant belles,

Les journées à venir qui nous tournaient autour,

Avaient un goût de souffre autant que d’étincelle.

 

Chacun vivait par l’autre en criant Liberté ! ;

La force à son côté, le bonheur devant lui,

Tous avançaient assis, prenant ce qui venait,

Des rires l’encombrant, la larme qui les suit…

 

Dedans ces jours serrés, comme dans une boîte,

L'on inventait le monde, ou l’amour, puis la fête,

Et nos grandes idées nées aux pensées étroites,

Attendaient qu’on les frotte ainsi qu’une allumette…

 

Mais déjà c’est demain. Comme un petit nuage,

Le temps s’est éloigné. Puisqu’il reste si peu,

Que nos souvenirs même ont changé de visages,

Si c’était à refaire… où mettrais-tu le feu ?!

 

Hier, jeunes idiots, nous voulions grandir,

Aujourd’hui presque âgés, et bientôt grands-parents,

Quand ne me brûle plus que ton précieux sourire,

Je voudrais tant, ma vie, renaître adolescent…

 

 

Sébastien Broucke

 

 

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28 mai 2010 5 28 /05 /mai /2010 08:30


L'oiseau

J’avais du m’endormir, rompu de naître rien,

Et vigilant, l’absurde en avait profité !

Le ruisseau de nous deux, trahi, s’était scindé…

J’ai longtemps recherché ce bras qui me manquait.

 

Sans raison vivre encore alors me prit du temps ;

Ces jours humides, grands, joyeux qu’il me souvient,

Dégoûté de la vie, océan maintenant,

Me laissant avaler je les allais pleurant.

 

La langueur monotone où s’abreuvaient mes heures,

Longeait un chemin droit inutile et sans heurt ;

Mon silence et l’oubli le pavions d’entretiens,

Et mes pas le frappaient tout autant que mon cœur.

 

Une larme parfois venait semblable aux soirs,

Je me cachais les yeux ! Oh, non pour ne pas voir,

Mais pour n’être pas vu je préférais le noir ;

Et j’appris que du ciel l’eau qui tombe y revient !…





Sébastien Broucke
Grelots d'outre-temps
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27 mai 2010 4 27 /05 /mai /2010 07:30

 

La-famille.jpg

 

Comme un arbre noué, j’ai des peurs dans le ventre,

Et l’âme secouée dont tu restes le centre…

 

Quand tu es tout mon bien, quand mon malheur désenfle,

Ne sortirait-il rien de notre amour qui m’enfle ?…

 

Puisque je suis à toi, puisque tu me désires,

Si l’on n’a d’autres lois que vouloir se chérir,

 

Accepte que l’on pose à la lèvre de l’autre,

Trois secrets roses, purs, son sourire et les nôtres.

 

Emmêlons je te prie ta naissance à la mienne,

Ta beauté modelant notre âme dans la sienne.

 

Tu es terre vivante, et moi verbe facile,

Laissons l’aimante fleur pousser d’encre et d’argile.

 

Si nous allions mille ans sans qu’elle nous survive,

Crois-tu réellement qu’il serve que l’on vive ?…

 

Connais-tu cet enfant que nous ne ferions pas,

Petit oubli trop grand que je pleure déjà ?…

 

Ses doigts loin de nos mains ne nous toucheraient pas,

Ses possibles chemins n’entendraient pas nos pas…?!

 

Tu sais déjà ses chants, j’entends déjà sa voix…

Devenons ce géant que tu porterais toi.

 

Ah ! Je ne dirai pas « je le veux, le l’aurai ! »,

Loin de nous ce combat, je t’aime dans la paix…

 

Pourtant si tout en lui ne nous connaissait pas…

Souffres-tu ces mots bleus que nous n’écririons pas ?…

 

Nous ne serions pas un, nous serions chacun deux,

Et ces parents sereins nous ne serions pas eux ?!

 

Oui, plus fort que la vie, bien plus grand que mes choix,

Offre-moi ce petit que tu voudrais de moi…





Sébastien Broucke
Grelots d'outre-temps
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26 mai 2010 3 26 /05 /mai /2010 10:00

 

Coeur-de-feu.jpg 

 

Quand ce fauve puissant comme un matin se lève,

Des nuits des serviteurs jusqu’aux maisons des maîtres,

Tombent aux coins des yeux, du bord de leurs fenêtres,

Des poussières de lits et des miettes de rêves.

 

Au jour incandescent, brûlant de cigarettes,

Le blanc des draps s’agite aux persiennes ouvertes,

Les songes amassés brillent en pure perte,

Des repas de leurs corps ses nappes s’époussettent.

 

Devant ce félin bleu, redoutable, qui veille,

Tout homme devient sot, toute maîtresse habile,

Chaque femme plus belle et chaque amant docile,

 

Mais frappant et blessant l’espoir et le subtil,

Dissipant les rosées aux chants de ses soleils,

L’immense amour rugit jusqu’en d’autres sommeils.

 

 

Sébastien Broucke

 

 

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24 mai 2010 1 24 /05 /mai /2010 20:24

 

Les-amants.jpg

 

Sur tes mains belle enfant j’aime poser les miennes,

Aux lignes de ton cœur recopier pour le mien,

Et tandis que mes doigts dans l’ombre vont et viennent,

Sous mes yeux éblouis se reposent les tiens…


Dans ton rêve étendue tu ne sais les promesses,

Les murmures, les mots, la plume dans ma tête,

Le sermon du sommeil, le souffle en ses caresses,

Ces versets fugitifs, mourantes vaguelettes...


Quand ma lèvre s’échoue au bord de ton oreille,

Effleurant au matin tes cheveux quelquefois,

Comme une plage oublie la mer en son sommeil,


Aux craquements du lit, au bruissement des soies,

Le sable de ta peau, ce pays sans pareil,

Ignore que mon âme a des frissons de toi...



Sébastien Broucke

 


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24 mai 2010 1 24 /05 /mai /2010 20:12

 

Famille-a-la-mer.jpg 

 

Sur le toit des autos le soleil rebondit,

Le vent retient son souffle, cet homme ses cris,

L'aurore est belle encore, et seule dans ce lit,

Tout lui dit que tu dors sans doute loin d'ici...


Allongés dans leurs draps, leurs rêves bleus ou roses,

Comme toi vos enfants vont les paupières closes,

Un songe les effraie, un autre les repose,

Et leur père inquiet va maudit et morose…


Près de tout ce qu'il fut, près de cette fenêtre,

En regardant sa vie, cette nuit disparaître,

Debout, rasé déjà, en colère peut-être,

Il promène enchaînée la moitié de votre être...


Il repense à cet autre, à la dévastation,

Où soudain trouant l'aube et son champ de vision,

Hirondelle soumise à sa destination,

Tu t'élançais en l'air sans aucune question…


Du sordide d'un film, minable introduction,

Banale histoire d'amour, d'ennui, de positions,

Victimes de la vie, mortelles conclusions,

Méritiez-vous tous deux cette ignoble sanction...


L'amour s'est envolé, la joie ne peut paraître,

Les heures ont séché, trop peu de vert à paître,

Des souvenirs la haine a déchiré les lettres,

Sous la dent du bonheur que pourrais-tu bien mettre...

 

  -----


Ce jardinier trompé que trop de peine arrose,

Heureux, contemple encor ses fleurs tout juste écloses,

Et comprenant que vivre est comme chacun l’ose,

Préparant le repas il se métamorphose…


A moitié repentant, t'admirant dans ton lit,

Oubliant le passé, pardonnant à demi,

Il bénit un oiseau qui redonne la vie,

A son cœur immobile, au parking endormi...



Sébastien Broucke

 


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24 mai 2010 1 24 /05 /mai /2010 11:00

 

Le-bebe-copie-1.jpg

 

Mon cœur respire par le tien

C'est avec toi que je veux être

Tout contre toi que je suis bien

Ton rire que j'aime à connaître

 

Je me plais au creux de tes draps

Mais j'aspire à te voir en moi

Contemplant son corps dans tes bras

Nos mains unies jusqu'à ses doigts

 

Mieux qu'une source, que l'espoir

Mes soifs, tes rêves ou les miens

L'éternité serait de voir

Nos yeux s'extasiant dans les siens

 

Je t'aime au cœur, à l'âme, à l'être

C'est avec toi que je deviens

C'est en toi que je veux renaître

Pour qu'en lui je sois enfin tien

 

Dis-moi si tu regretteras

Cette heure où je te voulais mère

Cette heure où j'aurais dit tout bas

Pour ton enfant me veux-tu père...

 

 

Porte-papillon.jpg

 

 

Quand nous aurons cette fortune

De nous voir pleurer devant nous

Quand nos voix ne feront plus qu'une

Et crieront pourtant contre nous

Quand l'âme et le cœur à genoux

Nous aurons enfin même enfance

Quand inquiets devant une toux

Nous serons la même impuissance

Quand nos deux larmes emmêlées

Perleront sur la même joue

Quand la tendresse avec le lait

Seront des armes contre nous

Quand tu te souviendras soudain

Que c'est moi que tu voulais être

Quand pour que ta main soit ma main

Tu voulais voir notre enfant naître

Crois-tu que tu regretteras

De m'avoir offert d'être mère

De m'avoir dit dessous les draps

Pour ton enfant me veux-tu père...

 

 

Sébastien Broucke

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