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30 juillet 2015 4 30 /07 /juillet /2015 17:00

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Me noyant dans tes yeux si clairs,

Silencieux je soliloquais,

Ma tête ayant du tourniquet,

Pris la vitesse circulaire…

 

Englouti par deux demi-dieux,

Comme au fond d’un puits deux étoiles,

Tu vins m’emporter par le voile

D’un petit clignement des cieux…

 

Il a fallu qu’en eux je fonde,

Que j’échouasse dans leur lit,

Pour que d’un enfant démoli,

Tu fis un amant de Joconde…

 

Sébastien Broucke

30 juillet 2013

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27 octobre 2014 1 27 /10 /octobre /2014 13:38

 

 

Profitant du soleil et de l’herbe qui pousse,

De petits veaux beuglaient dans les champs et la joie ;

A plonger au ruisseau leurs semblables frimousses,

Ils remontaient en chœur leurs naseaux un peu froids.

 

Terrifiant dans sa force, impuissant dans son aire,

Le père des bovins ruminait dans la brousse ;

Esseulé dans son pré, prisonnier sur sa terre,

Ce taureau maudissait la jeunesse et la frousse.

 

Ici rien à combattre, et quel homme écraser !

Attendre le printemps, rêver qu’on le libère,

Supplier qu’au matin son bourreau embrasé,

Lui ôte à la narine un simple anneau de fer ?

 

Mais même le soleil ne ferait pas le poids,

Il pourrait tout détruire ou juste tout raser,

Aucun rayon du ciel tombant dans cet endroit,

Ne saurait amollir son cœur ou l’abraser !

 

 

Sébastien Broucke

27 octobre 2014

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14 octobre 2014 2 14 /10 /octobre /2014 11:49

 

 

Abusant du sourire, abusant des « je t’aime »,

J’ai séduit plusieurs cœurs aux mots doux que j’essaime,

Mais sans sincérité, l’âme entre guillemets,

A simuler l’amour, je fus privé d’aimer.

 

J’écrivais ma légende assis dans ce fauteuil,

Où dévidant mon cœur pour emplir quelques feuilles,

A la sève coulant de mes anciennes plaies,

J’embellissais le soir de printemps dépeuplés.

 

Offrant ce qui plaisait aux regards de ces dames,

- Des bouquets de couleurs empreints de froides flammes ! -

Survivant malgré moi dedans mes fabliers,

Cent fois j’ai refleuri les jardins oubliés.

 

Aux rayons de leurs cils mon cœur endimanché,

Tout en se dévêtant se mettait à sécher ;

Le soleil de leurs yeux en faisait un désert,

Et mes larmes montaient en parfums dans les airs…

 

Parlant sans vérité, amant contraint de plaire,

Amputé de l’amour, demeurant solitaire,

En elles j’adorais découvrir mon reflet,

Lorsqu’une ode où rougir venait à les gifler !

 

Des cheveux démêlés aux chignons à refaire,

Je passais l’âme nue devant leurs corps offerts,

Nous volions dans la joie d’eux trois fois la semaine,

Puis j’allais leur manquer jusqu’à la fois prochaine…

 

Je signais de mon nom ces vers qu’offraient leurs pieds,

Mais je n’inventais rien, ému je recopiais,

En la faisant rimer aux mots qui les désarment,

Cette bonté sans nom qui surpassait leurs charmes…

 

 

Sébastien Broucke

10-14 octobre 2014

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3 octobre 2014 5 03 /10 /octobre /2014 10:36

 

Flétrie

 

Octobre est arrivé cette année mi-septembre,

Ses vents sont bien fougueux et je sens que se cambrent

Les branches dénudées par cet avis d’automne,

Qui vous flétrit la traîne avant que l’heure sonne !

 

Toi seul es en retard, toi seul ne viendras plus,

Est-ce un signe des temps que les feuilles ont lu ?

Tout tombe, et notre amour se relève sans voix

D’avoir pansé l’été à genoux loin de toi.

 

J’ai le regard hagard, les cheveux d’une folle,

Sans toi je ne suis plus qu’un rire qui s’envole,

Ce pâle étonnement de revoir le matin

Sourire à ma fenêtre esseulé au jardin.

 

J’attends que rien n’arrive et jamais rien ne vient,

Je n’ose regarder celle que je deviens,

Pourtant comme la paix se repait de la guerre,

C’est d’avoir trop souffert que désormais j’espère.

 

D’autres vivront pour moi ce que je n’ai pu vivre,

J’ai tant lu cette histoire en tellement de livres…

Mais je garde en mon cœur de tes lettres qui flambent,

En souvenir rougi ton regard sur mes jambes !

 

 

Sébastien Broucke

2 & 3 octobre 2014

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5 août 2014 2 05 /08 /août /2014 16:23

 

Mère à l'enfant

 

Lézardée la bâtisse entrevoie sans noirceur,

S’évaporer des trains qui fusent sans vapeur,

Elle s’agite et tremble aux pouls des voyageurs,

Qui ne s’arrêtent plus sur ses quais sans langueur.

 

Dedans mes souvenirs se croisent des regards,

J’y refais ta rencontre au cadran du hasard,

Au rythme des arrêts bat le cœur de la gare,

Le ciel égaie le hall que ses lueurs bigarrent.

 

Personne ne descend et qu’ou non tu le veuilles,

Ce qui s’arrête là… ce ne sont que des feuilles,

Tombées devant la porte et que des vents en deuils,

Emportent loin des rails étendus sur le seuil.

 

Si les rapides jouent quelquefois à l’automne,

Sur les quais point de rouge, ou d’orange, ou de jaune,

Débranchés sur la voie les panneaux qui foisonnent,

Plus un seul sémaphore ou de signaux qui sonnent.

 

Disparus avec eux les cris du poinçonneur,

La casquette est tombée du front des contrôleurs,

Le temps n’a plus d’aiguille et l’horloge sans heurts,

Aux fantômes d’ici ne fait même plus peur.

 

Le monde va plus vite et le village est mort,

Mais j’aperçois parfois, du train, mon cœur qui sort,

Volant au cimetière où repose ton corps,

Sur ta tombe il remet des fleurs jusques aux bords.

 

Puis il revient vers moi et voyage à rebours,

Compostant en mon âme un long billet d’amour.

Ah ! Que n’ai-je acheté un aller sans retour,

Et tiré pour te voir la larme au bleu du jour !

 

Je ne m’inquiète plus pour mon peu de bagages,

La malle de ma vie ne contient qu’une image,

Au second plan la gare emplit le paysage,

Et devant tu souris lorsqu’enfin mon visage…

 

 

Sébastien Broucke

4 & 5 août 2014

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1 août 2014 5 01 /08 /août /2014 14:30

  Femme-eploree.jpg

 

Si la phrase allait en prières,

Mes mots promenaient la matière,

J’écrivais en trois dimensions,

De haut en beau sur la passion.

 

Des gouttes de beauté des cieux

Sanguinolaient. Plissant les yeux,

Taisant la douleur exécrée,

J’essayais de ne pas pleurer.

 

Chaque arbre avait depuis longtemps

Cessé d’apprivoiser le vent,

Et les nuages qui rampaient

Autour du monde avaient figé.

 

A l’heure où l’astre ancien déjeune,

En moi brillait ravi trop jeune,

Le Très-Haut contemplant la terre,

Comme un ciel bleu goûte un pré vert.

 

Son fils au milieu des voleurs,

Le plus doux pendu par l’horreur,

Voilà ce qu’en père a dû voir,

Ce Dieu quand mon ciel devint noir.

 

Dans cet univers immobile,

L’azur allait de gouache et d’huile,

L’ombre seule et sempiternelle

Planait aux hurlements sans aile.

 

L’ayant croqué de temps en temps,

J’avais du soleil dans les dents,

Sur ma tête de condamné,

Un sourire était accroché.

 

Dedans des courbes et des ronds,

Pourchassant quelques moucherons,

Le souvenir d’un hirondeau

Fusait dedans des nues sans eau.

 

Modelant des rimes sans nombre,

J’appréciais la fraiche pénombre,

Pourtant désormais sous les branches,

Ma nuit plus jamais n’irait blanche…

 

Refaisant le tour de mon monde,

L’âme propre, la tête blonde,

Demi-dieu, poète, potier,

Je façonnais des cieux entiers.

 

Dans le silence pétrifié,

La lumière photographiait,

Figée comme un chien à l’arrêt,

Ma dépouille en contre-plongée.

 

Ma vie s’en allait quatre à quatre,

Et bientôt le temps viendrait battre,

Sur mon être allant ripailler

Les vers aux rimes mal taillées.

 

En attendant, l’âme vivante,

Le cœur soyeux, la joie montante,

J’étais bien plus qu’un corps d’argile,

Ce bout de glèbe au ciel docile…

 

Si je partais abandonné,

J’avais fait ce que je devais,

Tant d’amour vendu pour un songe,

Moi qui méprisais le mensonge !

 

Leur foi n’était-elle qu’un leurre,

« Seigneur ! » leur sortait-il du cœur ?

Et si j’étais venu pour rien,

Leur père abhorrait tant le mien…

 

Entourée par des milliers d’anges,

Me remettant à leurs phalanges,

Eplorée dessous moi, ma mère,

Perdait ce qu’ils avaient offert...

 

Abandonné par tous les hommes,

Mes amis n’avaient plus de somme,

Je restais seul à regarder

Ceux qui venaient m’assassiner.

 

Je suis le roi des rois sans peuple,

Du ciel tous les cœurs se dépeuplent,

Mais ne gémissez pas sur moi,

C’est sur vous que s’abat ma croix.

 

Tombant d’un ciel priant pour eux,

Mon sang déversé pour si peu,

Je l’aurais donné pour un seul,

L’amour ne craint pas le linceul.

 

Bruissant, soupirant de zéphyr,

En chœur, tous les arbres reprirent,

Pendant que mon corps pendait nu,

Leur ode à éventer les nues.

 

Des fleurets de lumière entraient,

Perçaient, embrochaient les nuées,

Perforant le flanc de mon âme,

D’où coulait de l’eau sur ces femmes.

 

Des gouttes de beauté des cieux

Sanguinolaient. Plissant les yeux,

Taisant la douleur exécrée,

J’essayais de ne pas pleurer.

 

Pourtant j’ouvris la bouche, ému,

Pour m’en gaver un peu. Repus,

Vainqueur, les mains en croix, encore,

Je partis terrasser la Mort…

 

 

Sébastien Broucke

30 juillet – 1er août 2014

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19 juillet 2014 6 19 /07 /juillet /2014 10:00

Femme-qui-attend.jpg

 

S’ils traversaient les nues pour baigner le matin,

S’ils descendaient radieux nager dans les bassins,

Les faisceaux d’un soleil paresseux mais tranquille,

Cachaient leur nudité dans des halos futiles,

Et l’on pouvait saisir dans la couleur fusant,

L’invisible candeur de l’été commençant.

 

Comme le cœur d’un ange explose enfin de joie,

Lorsque montent d’une âme, attendrie, quelque foi,

Quelque prière pure, une sainte louange,

Ainsi plongeant des cieux déflagrés de mésanges,

Des herses de lumière assaillant les rétines,

Descendaient rebondir au bleu de la piscine.

 

L’amour pulsait sans fin ses bienheureux rayons,

Ils parcouraient l’espace, y devenaient crayons,

Et la terre espérait, commune page blanche,

Qu’aille fondre sur elle en sa poésie franche,

La Parole enjouée du silence des cieux,

Cette langue éternelle où le Verbe est un dieu.

 

Mon cœur s’émerveillait de ne rien déchiffrer,

L’inconcevable hantait ma raison balafrée,

Le regard impatient, courant d’une œuvre à l’autre,

Je scrutais ébloui les secrets du grand Autre,

J’accourais confiant mais repartais bredouille,

Vers ce monde où l’énigme au miracle pendouille.

 

Les trois artificiers explosant en morceaux

L’étoile du matin sur la face des eaux,

Sous d’invisibles traits qui dardaient l’essentiel,

Mes flots s’ensoleillaient où se mirait mon ciel,

Et tout enluminé de lueurs Majorelle,

L’azur m’enflammait l’âme avec ces étincelles !

 

Contemplant chaque vague incendiée d’éphémère,

Je devinais qu’au loin flamboyaient d’autres mers,

Reflets déchus des cieux, flammes insaisissables,

Vous m’allumiez au cœur des lueurs innombrables,

Mais avec tant d’éclat… que je fermais les yeux,

Comme on voile sa face en approchant de Dieu.

 

 

Sébastien Broucke

15 - 17 juillet 2014

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3 juillet 2014 4 03 /07 /juillet /2014 17:48

 

Le chant du cygne

 

N’espérant rien de plus, tu t’en vas sans lambeau

De regrets. Depuis lui tu survis sans présent,

Tout ce qu’il t’a offert le fut par accidents,

Et ton visage enflé pleure des traits moins beaux.

 

Eloigné des soleils qu’éclipsent les flambeaux

De ses regards sur toi, privé de lait, de miel,

Ta terre étant promise aux bleus tombés du ciel,

Ce soir ton paradis monte sur l’escabeau.

 

Tu veux rentrer chez toi et sa main la lui rendre,

Tes souvenirs meurtris meurent d’aller se pendre,

Mais nul ne noie sa peine avec un nœud coulant !

 

Qui saborde un bateau lorsqu’il faut le repeindre !

Fuis, n’abandonne pas ! Ou d’un mouvement lent…

Crois-tu qu’après la mort l’âme cesse de geindre ?

 

 

Sébastien Broucke

28 juin – 3 juillet 2014

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17 juin 2014 2 17 /06 /juin /2014 09:14

 

Songe-d-une-nuit-d-ete.jpg

 

 

Elle avance

immobile

à en croire que rôde

Celui qui lui ôta sa parure émeraude

Considère sa peau roussie par les soleils

Qu'offre aux jours écourtés l’automne long qui veille

Admire comme ondoie sa chevelure où vont

Ces regrettés parfums qu'aujourd'hui nous buvons

Contemple de l'amour ce qui vient en dernier

Lorsqu'orange le fruit tombe aux mandariniers

Ecoute

entends chuter

le soir

dans ses jardins

Ses joyaux rougeoyants dans ces bruits de coussins

Vois quand se déshabille et se vêt de peignoirs

Celle qui se maquille et de rouge et de noir

Regarde au moins sa robe au sol abandonnée

N’y distingues-tu pas les vents tourbillonner

Gémissant sans se plaindre

ah !

Que ne ressent-elle

A quel point

même nue

elle est restée tant belle

Vois-tu du papillon

la folie

les couleurs

L'éphémère et l'immense en son aile sans sœur

Désarçonnée

sans fleurs

ployant aux nuits sans pluies

Elle erre misérable où tout avait tant lui

Le silence s’avance

on attend qu’il l’enserre

Lui seul est à savoir cette heure qu’elle espère

O femme qui vieillis

O toi forêt d’octobre

N’es-tu plus visitée que par l’eau ou l’opprobre

Reviendra-t-il jamais ce moment qui promet

Après le foudroiement la paix sur tes sommets

A quoi bon des galops l’innombrable promesse

Je t’observe à l’arrêt tandis que rien ne cesse

Mais puisqu'il faut que meure ou qu’aille aérien

Ton rêve que blanchit cet autre hiver qui vient

Toi celle qui partout a tout multiplié

Dessille-moi les yeux pour qu’aux jours oubliés

Lorsque j’aurai bien moins d'ouvrages que d'aiguilles

Sur toi j’aille garder les yeux qui s’écarquillent

Et conservant au cœur ton monstrueux espoir

J’ose aussi désirer que chancisse ma gloire

 

 

Sébastien Broucke

15 - 17 juin 2014

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11 juin 2014 3 11 /06 /juin /2014 16:03

 

Femme assise

 

 

Fier

impassible

bucolique

Ivre de pluie

voire alcoolique

Perpendiculaire à des cieux

Qui scintillaient moins que tes yeux

J’écrivais n’ayant rien à dire

Des mots que tu n’irais pas lire

 

De tout je dévoyais le sens

D’un rien j’inventais des romances

Fixant la campagne assoupie

L'éclairant de vers sans répit

La rime en moi réverbérait

La vie comme je l’espérais

 

Si l’herbe s’offrait en pâture

Aux fleurs couchées sur la verdure

Si les branches tendaient leurs mains

Vers l’azur et le lendemain

Mes doigts qui s’approchaient des arbres

Ne pensaient qu'à leurs pieds de marbre

 

Je versifiais en mots d'amour

Ces mots qu'on disait tous les jours

Mais je n'en parlais qu'à mon coeur

Les poètes sont des semeurs

D'étoiles colorées de rimes

Ne luisant qu'à ceux qui les priment

 

Bien tôt revenait le soir sombre

Il adorait grandir les ombres

Courant sur les sentes anciennes

J’aimais voir s’allonger la mienne

Moqueur

le soleil tombait donc

Comme une hache au tronc qu’on tronque

 

Ignorant le jour qui s’éloigne

Je m’avançais vers ma compagne

Le ciel paissait des bœufs

des chèvres

Heureux

ravis

les près aux lèvres

Moi sur les tiennes rouges braises

J’irais framboise

mûre

fraise

 

 

 

Sébastien Broucke

11 juin 2014

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