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11 novembre 2009 3 11 /11 /novembre /2009 09:30



Un fantôme lointain semble se rapprocher...:

Nous marchions vainqueurs comme le temps qui passe,

Boire était déjà beau, nos faims nous nourrissaient.

 

Flottant parfum moqueur, cendres douces d'hier,

Ce n'était pas chez nous que la viande grillait,

Juillet coulait vers Août en vagues de rivière.

 

Tu n'étais pas jolie, tu étais merveilleuse.

Nos doigts errant heureux sur les rides des pierres,

La vieillesse était loin, la jeunesse ambitieuse.

 

L'été s'illuminait d'heures incandescentes,

Et là, en haut, - oui là -, des cimes orgueilleuses,

Des feuilles fièrement balançaient, verdoyantes.

 

L'ombre jaillissait claire, étonnante et précise,

Du village les rues s'entrouvraient, insouciantes,

Et nos âmes goûtaient la Nature soumise...

 

Dans le fond d'un jardin, un soir se dessinant,

Un homme, - il t'en souvient ? -, près d'une femme assise,

Contemplait, rassasié, ses enfants grandissants.

 

Le ciel bleu rougeoyait sirupeusement vite,

A tous, le jour passait, bel et gai, ravissant,

Mille couleurs vibrant au vent chaud qui palpite,

 

Quelques fumées allant, délicieuses, grasses...

 

- Pour un plat odorant qu'un barbecue crépite,

Combien de souvenirs remontent en surface ?!... -

 

 

 

Sébastien Broucke

Grelots d'outre-temps

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11 novembre 2009 3 11 /11 /novembre /2009 09:15

 

Oeillets.jpg

 

Le vase était commun, hexagonalement,

Et l’eau d’un robinet y dormait vaillamment ;

Le silence inspiré sculptait sur ses abords,

Un poème, un tableau, l’amour, un son de corps…

 

Le bonheur en bouquet brillait deux couleurs fraîches,

Mélangeait pour les yeux un sang jeune de chef,

- L’intense violine -, et, dans des reflets pâles,

L’orange résolu d’une aube qui pétale…

 

Le vert, voyant tout ça, portait à la gaieté,

Un soupçon de jardin, l’heure coupée d’un pré,

Et la beauté ravie que quelques journées figent,

Attendait les regards au bout même des tiges…

 

Des bourgeons qui peut-être iraient poindre bientôt,

Nous entendions déjà la promesse en écho ;

Tant ces fleurs sans jardin vivaient dedans ce verre,

Jusqu’aux œillets fermés notre œil était ouvert…

 

Du soleil, haut, lointain, ébahie et pressée,

A travers la fenêtre et les ombres posées,

Effleurant nos cheveux et nos mots monotones,

La lumière tombait adorer cette icône…





Sébastien Broucke
Grelots d'outre-temps
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11 novembre 2009 3 11 /11 /novembre /2009 08:45



Les cuillères du temps

Mélangent aux vieux laits

Les enfances pulvérulentes

Avec les souvenirs sucrés.

 

Les tasses sont amères

Et les parfums brûlés

Mais les vieillards pusillanimes

Boivent cette angoisse à longs traits.





Sébastien Broucke
Grelots d'outre-temps
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11 novembre 2009 3 11 /11 /novembre /2009 08:15



Dans la plaine où j’étais j’ai vu mille montagnes,

Et la plaine disait : « Qui pourrait les toucher ? »

Si je n’en vois plus qu’une en m’étant approché,

Je trouve en y montant ma terre de cocagne.

 

Chacune de nos vies est de l’autre le sens,

Mais toutes sont hasards mêlés de providence…

Ce n’est ni bien ni mieux, quelque jeu d’influences,

De la terre à la lune, et de l’âge à l’enfance.

 

Car connaître est le mal qui nous est destiné,

Avançant vers l’ailleurs qu’on ne touche jamais,

Plus je crois distinguer, plus je suis aveuglé,

Mensonge et vérité, où vous irez je vais !

 

J’ai foi dans ce besoin qui me pousse au sommet ;

Ridicule est un corps mais, puissance effrayante,

L’univers a son centre en chaque âme vivante,

Et chaque humanité a souci d’y grimper !





Sébastien Broucke
Grelots d'outre-temps
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11 novembre 2009 3 11 /11 /novembre /2009 08:00

 

Porte-ouverte-sur-un-jardin.jpg

 

 

Quand l'avenir était devant,

soufflant devant la porte,

ouverte vers l'envie

d'aller claquer ailleurs,

étaient comme partout

les mêmes habitudes,

nécessaires besoins

de la bouche et du cœur,

Roulement de saisons

dormant à nos fenêtres

alors entrebâillées…

 

Frais, jeune, rougeoyant,

le sang nous remontait,

deux à une les marches,

nuptiales, militaires…

 

Frais ? jeune ? rougeoyant ? !…

 

Divinement humains,

nos corps entiers saignaient

la chance, la déveine,

d’être venus sans yeux,

pour partir sans savoir,

si ce n’est qu’on ne peut,

qu'on ne doit pas rester,

au-delà de l'instant,

infiniment immense,

où, con damné à vivre,

on venait balancer

nos vingt fois mille jours !…

 

Sous le poids des années

qu'obscurément promènent,

aux chemins révolus

de ces hommes sans fin,

l’aléatoire et le désir,

l’absurde et le hasard,

pendus au bout d’un fil,

qu'on regardait céder,

l’insatiable avenir

passait sans s’arrêter !

 

Comme une épée au ventre

aux collines d'hier,

emplie d'une autre nuit

qu'un cri nouveau reprend,

la mort en nous suivant

cuisinait lentement

pour son puissant époux

et ses crocs longs et durs,

les repas de nos sangs.

 

Résolument féroce,

méchant, impitoyable,

ogre autant qu’immortel,

il se goinfrait sans goût,

de nos passés en croûte,

de nos instants perdus,

et nos heures toujours

lui rassasiaient la fin.

 

Ce moment grave d’en nous-mêmes

que ce monstre dévore,

résonne dans l'écho

qu'une herbe rebondit,

jaillit vers cette gloire

entrouverte de l’âme,

où l’esprit malheureux,

à genoux, torturé,

sans demander pourquoi,

implore en murmurant

à son bourreau riant :

« jusqu'à quand l’avenir

restera-t-il de vent ? »

 

 

 

 

Sébastien Broucke

Grelots d'outre-temps

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11 novembre 2009 3 11 /11 /novembre /2009 07:45



Le bonheur attentif au soleil allait paître

L’absence de nuage aux tuiles de mon toit,

Son bleu profondément regardant ma fenêtre,

Le ciel dormait penché au-dessus de chez moi…

 

Le ventre de l’enfant tintait pour la tété,

Ses mains cherchaient un doigt, ses deux lèvres le sein,

Sa bouche pleurnichant quelques lampées de lait,

Sa mère alla verser le baiser et le pain…

 

Mars osant déposer quelque espoir dans leurs branches,

D’autres bruits bondissaient au silence des arbres,

Le printemps bourgeonnant quelques joies rose franche,

Les lilas fleurissaient en leurs beautés de marbre…

 

Vers quelle même faim volait cette saison,

Et pourquoi s’allumait ce qui devrait s’éteindre,

Je n’étais plus le seul à venir sans raison,

Mais saurais-je renaître à m’empêcher de geindre ?…

 

Dans la sève des bois, comme en mes veines d’homme,

La vie soudain mettait un grand feu sous l’écorce ;

Au sol imperturbable et rassasié de somme,

Les racines puisaient du repos et des forces…

 

Feuille à feuille un frisson descendit crânement

Sur mon âme animale et les pruniers sauvages,

Le vent dessus les troncs, mon doute dans son sang,

L’émotion retenue tremblait dans les feuillages…

 

L’avenir revenant, le passé remontait,

Et leur semence en moi resurgissant de terre,

Je m’en allais encor, rassuré, ressembler

Aux souvenirs d’enfant que j’avais de mon père !

 

Le bonheur attentif au soleil allait paître

L’absence de nuage aux tuiles de mon toit,

Son bleu profondément regardant ma fenêtre,

Le ciel, penché toujours au-dessus de chez moi…





Sébastien Broucke
Grelots d'outre-temps
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11 novembre 2009 3 11 /11 /novembre /2009 07:15

 

Jardin secret

 

Un nuage alourdi

Des fontes de l'hiver

Crachine quelques gouttes tièdes

Au milieu des rayons lunaires.

 

Sur le pont, les cirés

Des hommes à se taire,

Les vagues durent, se morcellent,

Les pensées voguant vers la terre.

 

Des artistes s'activent,

Leurs muses sous l'étoile,

Et ces hommes buvant les pluies,

Leurs pinceaux abreuvent leurs toiles.

 

Chaque peintre a sa plume,

Chaque écrivain sa gouache,

Ils ne suivent pas leur destin,

Les bateaux devancent les houaches.

 

Il existe quelqu'un

Qui désire leurs mers,

Connaît nos tableaux, nos églogues,

Aime leurs écumes amères.

 

C'est lui qui nous conduit

Sur notre propre trace,

Et déposant les mots, l'hélice,

Les couleurs, son âme se trace...

 

Sur le pont, les cirés

Des hommes à se taire,

Les vagues durent, se morcellent,

Les pensées voguant vers la terre.

 

Un nuage alourdi

Des fontes de l'hiver

Crachine quelques gouttes tièdes

Au milieu des rayons lunaires.





Sébastien Broucke
Grelots d'outre-temps
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11 novembre 2009 3 11 /11 /novembre /2009 05:40


Non ! Non ! Je ne veux pas de votre vérité !

Non ! Pas encor, je ne veux pas la regarder,

Je ne veux pas l'avoir ni sentir dans mon dos

L'âme acérée, il est trop tôt, de son couteau !

 

Non ! Non ! Je ne veux pas son soleil qui m'obombre,

Sur mes chemins obscurs son éclairage sombre,

Je ne veux jamais plus de cette aide qui luit,

Aux travers de ma vie cette lampe m'ennuie.

 

Dans ce monde bancal, intransigeant item,

Venin de certitude, évident théorème,

Dieu vient semer le bien, Hommes, cueillez la peine !

 

" Impures vos pensées " se traduit " Je vous aime "

Et " mes enfants " résonne " étrangers, anathèmes ! "

Quand l'homme est ébloui, la lumière le gêne !





Sébastien Broucke
Grelots d'outre-temps
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10 novembre 2009 2 10 /11 /novembre /2009 23:00

 

La mer

 

 

Si mes jours ont été bateaux,

Des bouts de moi sur beaucoup d’eau,

Malgré mille vents, mille orages,

Les gifles vaguant mon visage,

J’en ai vu tant et tant, tant gais,

Sur l’amer qui les promenait,

Que resongeant à leurs sillages,

Aux doutes tus, aux faux naufrages,

Il me berce ce soir en flots,

Le souvenir de leurs drapeaux !…

 

D’un baiser tombant sur mes mots

La douceur tiède des ruisseaux,

Au regard hantant chaque page

De mes grands cahiers de voyage,

Le roulis n’envolait jamais

L’espoir qui seul m’avait trouvé ;

Fantômes dedans les nuages,

Mes vaisseaux cherchaient cette plage,

Où les soutes de mes cargos

Valaient enfin de sable un seau !…

 

Pour quelques pas tous près de l’eau,

Quatre empreintes sur ces grains chauds,

J’aurais su prendre à l’abordage,

La lune où j’avais mon village ;

Du passé qui me les gerçait,

Mes lèvres sont restées salées,

Et si les ports m’étaient des cages,

Ma route ne fut qu’un rivage,

Car aucun pays fut plus beau

Que le sol rêvé de ta peau !…

 

 

 

Sébastien Broucke

Grelots d'outre-temps

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10 novembre 2009 2 10 /11 /novembre /2009 21:30

 

 

Connais-tu ce berceau, cet endroit, cette tombe,

Où les vautours sont moins méchants que les colombes ?

As-tu croisé cet arbre, auquel poussent, d’où tombent,

Amphigouriques, clairs, colorément abscons,

Cime loin de la terre, racines tout au fond,

Feuilles, fleurs, lents bourgeons quelque soit la saison ?

 

Au milieu des oiseaux, diurnes, nyctalopes,

Mûrissant les couleurs dont les jours s’enveloppent,

Que ton ciel se suspende ou que tes vents galopent,

Dans des parfums sucrés, dedans des chairs amères,

Des fruits, bons pour certains, pour d’autres délétères,

Crachent en s’écrasant du sang d’homme à ta terre.

 

As-tu un plan à suivre, est-ce la ta faiblesse ?

Que viens-tu contempler dans toutes nos détresses,

Ton amour démoli, comme nos forteresses ?

As-tu mis ta beauté dans la futilité,

Tissé notre néant de ta fragilité,

Compris qu’au dérisoire est la sécurité ?

 

Vivrais-tu comme nous d’absurde et de frayeurs,

L’amphisbène caché te fait-il même peur

Que l’orage à l’enfant, la ruse à la candeur ?

Puisque le moineau fait la majesté de l’aigle,

Que les petits toujours sur de plus grands se règlent,

Nous nous ferons moineau si tu te montres l’aigle !

 

M’emportant loin de moi jusqu’à ton firmament,

Je t’écris de mon âme où taire assez j’attends,

Mes mots idiots et lourds t’offensent sûrement ;

M’emportant loin de nous jusqu’à ton ciel de verre,

Je t’écris de notre âme où reposer j’espère,

Ces grelots d’outre-temps tintent notre poussière…


Sébastien Broucke
Grelots d'outre-temps
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