Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Présentation

  • : L'Apoèzie
  • : Ce blog me sert de recueil de textes...
  • Contact

Musique

Recherche

Nombre de visiteurs

Il y a actuellement    personne(s) sur ce blog
28 avril 2010 3 28 /04 /avril /2010 09:00

 

La vie, l’autre élément, me fut par trop peu brève,

J’aurais tant désiré mourir avant mes rêves,

Mais, quand m’en souvenir me ramène vers toi,

Il semble à tout mon corps que tu dors dans mes bras !

 

 

Les deux fleurs

 

 

Par dessus la montagne ensoleillée de neige,

Quelques nuages blancs jouaient à la rivière,

Son cœur encore enfant balbutiant ses arpèges,

Des gouttes en cours d’eau planaient aux courants d’air…

 

Sur mon rêve sincère et son âme endormie,

La musique et la grâce allaient silencieuse…

Car le bruit qu’il m’en reste est un chant de rubis,

Ma vie pénible instant me reste délicieuse !

 

Il est passé du temps, des cordes ont cédé,

Les violons qui l’aimaient ont pris l’eau de partout,

Ses douces mélodies en portées, envolées,

Le flot de nulle part a déferlé sur tout !

 

Vingt saisons succédées sont parties tour à tour,

Et, comme au fond des cours on entend les ballons,

Si le but de mon cœur fut la joie de ses jours,

Son visage bruyant m’en renvoie le rebond !…

 

L’aimer fut un brouillard à mon intelligence,

Mais traverser la brume a rempli mon chemin,

Car, la sagesse au cœur, allant à contresens,

Aveugle je voyais quand je tenais sa main !

 

Sur mon rêve sincère et son âme endormie,

La musique et la grâce allaient silencieuse…

Oui ! Le bruit qu’il en reste est un morceau joli,

Et ma vie de douleurs se poursuivra heureuse !

 

Leurs gouttes en cours d’eau planant aux courants d’air,

Par dessus la montagne ensoleillée de neige,

Quelques nuages blancs jouaient à la rivière,

Et son cœur dans mon cœur pince encor ses arpèges…!

 

 

Sébastien Broucke

 

Partager cet article
Repost0
21 avril 2010 3 21 /04 /avril /2010 12:00

 Si, tu as ri.

Genèse 18 verset 15

  Isaac-benit-Jacob.jpg

 

Le père des croyants n'espérait même plus,

Son épouse riait au bruit de ma venue.

Quand la bréhaigne avait un mari centenaire,

Qui d'une vieille femme en ferait une mère ?

 

On ne m'attendait pas, on était convaincu

Que c'est d'un autre fil dont serait le tissu,

Et ce manteau brillant qu'un ciel leur promettait,

Ce n'est pas sur leur dos que Dieu le poserait !

 

Comme une nuit d'été va d'astres revêtue,

Abraham aurait eu des enfants jusqu'aux nues ;

Les cieux le béniraient, à eux serait la terre,

Et nous n'aurions jamais de soucis à nous faire.

 

Légende ridicule, histoire saugrenue,

Qu'en des temps religieux, des âges révolus,

On racontait le soir aux nymphes sans enfants,

Pour leur rendre l'espoir qu'avaient rongé les ans.

 

Je ne suis qu'une fable où l'humour s'est complu,

Un miracle étonnant d'amour non dépourvu,

D'un temple ou d'un chemin, toute première pierre,

Je devins grâce aux cieux l'enfant de la prière.

 

Sur l'attente et l'envie, répondant aux vaincus,

Je servis à la foi de preuve et de début,

Et quand l'espoir mourut, je survins dans un cri,

Vivifiant d'un regard les âmes endurcies.

 

La tête leur tourna comme quand l'homme a bu,

Dieu riant de l'amour jaillissant de ses fûts,

Promettant l'insensé, l'accomplissant sans bruit,

Renversait l'ambroisie sur le monde et sur Lui...

 

Un matin je naquis et, parole tenue,

Toute ironie cessa le jour où l'on m'a vu.

Qui viendrait se moquer des prophètes, des anges,

Tout pouvait advenir, plus rien n'était étrange !

 

Le temps passa pourtant, et les preuves fondues,

Le doute en ses flocons est vite descendu...

Hommes de peu de foi, engeance sans lumière,

Pour aller de l'avant, regardez en arrière !

 

Assis à la moitié d'une étrange avenue,

Dont j'entrevois plus mal la fin que le début,

Sur le bord d’un trottoir où d'autres se promènent,

J’ai l’âme d’un brin d’herbe en quelque aride plaine…

 

La vie, cette équation où l'homme est l'inconnu,

Ne mène nulle part : où vous êtes, je fus !

Et sur ce boulevard où l'on erre en tout temps,

Ce qui ne viendra plus m'assèche lentement.

 

J’ai cherché quelque livre où trouver le salut,

Des rêves où toucher des paradis pendus,

Puis j’ai perdu soudain jusqu’à mes souvenirs,

Et de ce que j’avais j'ai conservé le pire !

 

Des promesses passées, des regrets souvenus,

Des amis effacés, Dieu qui n’existe plus,

Plus une goutte d’eau, ma gourde de mots vide,

J'ai vu en chaque jour une nouvelle ride...

 

Rejeton dérisoire, tardivement venu,

Je n’en reste pas moins l’envoyé et l’élu.

Des étoiles sans nombre, arrivée la première,

Vers des peuples lointains j'élargis les frontières.

 

Sans penser aux joyaux luisant aux ciels émus,

Abba rêvait d'un fils courant vers lui pieds nus !

Mais quand je vois les miens, je demande sévère :

Dieu n'a-t-il qu'enfanté des cailloux à mon père ?

 

Quand la lueur des jours ne me les ouvre plus,

Que pourraient voir des yeux que l'ombre a revêtu ?

J’étais venu marcher pour réjouir mes heures,

J’attendais convaincu quelque chose en mon cœur…

 

Mais qu'est-ce que j'entends, qu'offre-t-on à ma vue ?...

Des hommes, des enfants, que l'âge a corrompus,

Du mensonge à foison, des promesses sans nom,

Le mal vainqueur partout et partout rien de bon...

 

Chacun se joue de moi, j'ai même confondu

Ma chair, mon sang, leurs voix, l'imberbe et le velu.

Ah ! quand je rejoindrai mon lit à Macpéla,

Les morts riront bien moins des astres que de moi...

 

La vie s'est esclaffée le jour où je l'ai vue,

Et maintenant, inerte, au bout de cette rue,

Mélangeant mes garçons, aveuglé par les ans,

J'abandonne qui j'aime et bénis qui me ment !

 

Non contents de hâbler leur fils redescendu,

Mon nom peut-être aux miens ne sera même plus !

Pourtant j'étais l'enfant du ciel et des suppliques,

D'un peu de poésie, d'émois fous, fantastiques...

 

En un mot comme en cent, vivre ici m'a déplu,

Et je m'en vais heureux tant je repars déçu.

Les hommes m'ont repris ce à quoi je tenais,

Le sang ne court en moi que pour leur échapper...

 

Les ponts ont résisté, les fleuves ont rompu,

Mon monde est une digue où l'eau n'arrive plus,

Les sources ont tari, pas une goutte à boire,

Et l'argile n'est plus qu'une boue sèche et noire.

 

Pourquoi ne pas brûler ce qui ne donne plus,

Et refaire un jardin de ce sol vermoulu ?

Chut !... Ton Dieu prie et, dans sa lumineuse nuit,

Un jour nouveau s'avance où l'Homme croit en Lui...

 

Sébastien Broucke

Terminé le 21/04/2010

 

 

 

 

Le tableau est de Govaert Flinck, 1638


 

La femme croit en lui

 

Chut !... Ton Dieu prie et, dans sa lumineuse nuit,

Un jour nouveau s'avance................


Partager cet article
Repost0
24 mars 2010 3 24 /03 /mars /2010 17:30

 

Femme-au-ciel.jpg

 

 

À Jacqueline Michaud

 

 

 

Dans ta simple maison qu'embellissaient tes chats,

Tu allais chaque jour de ton paisible pas...

Comblant tous mes amis de ta tendre affection,

De ton cœur jaillissaient le zèle et l'attention...

 

Tu donnais à chacun le sourire et la joie,

Et de petits moyens faisais de bien grands plats...

Chez nous rien de géant, mais tes bontés muettes,

Ton hospitalité, n'étaient jamais fluettes...

 

Tout était copieux, car tout était repas,

Il fallait être un fils pour ne l'entrevoir pas...

Le temps qui te courbait semblait chez nous figé,

Mais même à l'improviste on pouvait arriver...

 

Tu offrais, le sais-tu, ce que l'or n'offre pas,

Des instants d'éternel qu'on garde au fond de soi...

Et le peu de ma vie que déjà je relis,

Ne serait pas sans toi ce livre qui s'écrit...

 

Je découvre en pleurant d'où me venaient mes joies

Et j'apprends bien trop tard tout ce que je te dois...

Je fuyais ton amour comme on fuirait la jungle,

Et j'erre désormais les yeux remplis d'épingles...

 

Ta tendresse pourtant n'étouffait rien en moi,

Craignais-je donc si fort d'un jour manquer de toi ?...

Qu'ai-je cru qu'il fallait pour devenir un homme,

N'avoir aucune attache, être un nuage en somme ?...

 

Resté seul et sans ceux qui guidèrent mes pas,

Je comprends tout l'amour qu'avait pour toi Papa...

Que j'aimerais, Maman, pouvoir dire à mon tour,

Je t'aime, ou bien pardon, merci pour tous ces jours...

 

Si mon cœur abattu n'est qu'un pays sans roi,

Contemplant l'horizon, n'entendant plus ta voix...

Ma peine mise en croix, perdue dans une grotte,

Comme un agneau sans vie, couchée, comme elle est haute...

 

 

 

 

Sébastien Broucke,

Pour Eddy Michaud, mon ami.

24/03/2010

Partager cet article
Repost0
28 février 2010 7 28 /02 /février /2010 10:00


La fille au jardin

Près d'un arbre où courait la rivière immobile,

Ton silence et le mien s'inventaient des histoires,

L'herbe tout doucement poussant verte et tranquille,

Un ciel chargé d'été scintillait dans le soir...

 

Un lent bonheur tombait, nous parcourant le dos,

L'amour planait autour, Luchon brillait en bas,

Sémillante Juliette étonnant son héros,

Tu aimais t'excuser quand j'effleurais ton bras...

 

Allongés au milieu des parfums des prés gris,

La lune au fond des yeux, on rêvait à l'Espagne.

Avec ses froids bouillons, vestiges pour l'oubli,

Devant nous dévalait l'urine des montagnes...

 

Vacances ! Temps béni ! Journées trop peu nombreuses !

Adolescence heureuse, heureux entretiens,

Qu'entrecoupait toujours, Pyrénées merveilleuses,

Le long flot du ruisseau que n'interrompait rien...

 

L'amour et le bonheur étaient alors gratuits,

Mais que j'ai payé cher ce qui ne coûtait rien !

Égayant les instants de rêves et de fruits,

Paix lorsqu'on en jouit, peine à qui s'en souvient...





Sébastien Broucke
Grelots d'outre-temps
Partager cet article
Repost0
15 janvier 2010 5 15 /01 /janvier /2010 23:00

 

L-enfant-au-doudou.jpg

 

Cet oiseau quand il mange et qu'il se rassasie,

Qui ne réfléchit pas, qui agit, qui nettoie,

Fait du bien tout autour en pensant à son lit,

Le pigeon, car c'est lui, fait ainsi ce qu'il doit.

 

Un autre messager, plus immensément laid,

Privé d'ailes, d'azur, de couvées, de voyage,

De nids, d'arbres, de chants, ayant pour bec un nez,

Se nourrit de larcins et vit de ses pillages.

 

Cet autre volatil gérerait bien le monde,

Mais il est malhabile à ne s’en douter pas.

L'Homme, autruche ou manchot, pense en ses plaies immondes :

De tout ce que je fais, qu'est-ce qu'il restera ?!...


Je mange, bois, j'attends, je dors, pleure et m'amuse,

Je détruis bien un peu mais… qui ne le fait pas ?!

Cependant quelques fois il sent bien qu’il s'abuse,

De tout ce que je vis, quel avenir naîtra ?...


Chacun mange chacun et le monde va bien.

Apprendre ou se tromper ; tests, essais, tentatives.

La tendresse renaît quand la souffrance vient,

Et la saine pensée mange les maladives !

 

L'univers harmonieux souffre de confusions,

Qui comprendra le plus ne saura pas le moins.

L'ordre, c'est l'injustice. Equité ? Division !

Le mal : une invention, une erreur ? Un besoin...!

 

Tout était-il écrit ? Etions-nous dangereux ?...

Crime contre l'Humain, infamante sanction,

Leurs destinées sans buts aux mains d'autres enjeux

Se gavent de bêtise ou de résignations.

 

Geste délibéré, Oh ! désordre normal...

Pourquoi donc avoir cru que nous avions le choix ?

Le dieu qui dort en l'Homme hiberne un animal,

Et le pigeon idiot n'est pas celui qu'on croit !

 

Sébastien Broucke

Partager cet article
Repost0
31 décembre 2009 4 31 /12 /décembre /2009 17:00

 

L'ultime jour court à sa fin,

la soirée tourne à l'an passée,

Le présent déjà dans les mains

S'offre à qui vient pour l'effacer.

 

Heureuse la minute approche,

L'inaccessible arrive enfin,

L'avenir lointain se raccroche

Aux racines du lendemain.

 

Une étoile est à son sommet,

L'année va pouvoir disparaître,

Et comme une vierge éclairée,

Le nouvel an réapparaître.

 

Pour celle qui s'en va fuser,

Tous ont commencé le décompte,

Mais ils n'arrêteront jamais

Ce temps qui les marque et qu'eux comptent.

 

Tonnant soudain vers le plafond,

Vers leurs cieux luisants emplâtrés,

Répondant au bruit du canon,

Des bouchons viennent de sauter.

 

On avance, rien ne se passe,

La nuit se déchire, étonnée,

Et dedans les cris qui s'enlacent,

S'amuse la futilité.

 

Joyeux moments, longues étreintes,

Grands sourires, belles formules,

Quoiqu'on n'en ait que les empreintes,

Seul est sûr ce qui ne recule.

 

Ils est minuit, rient et s'embrassent,

Ils fêtent le nouvel an né,

Et sur cet instant, cette trace,

Il s'éternue d'anciens souhaits.

 

Au grand manège du soleil,

Repartant pour un tour gratuit,

Les petits, les vieux s'émerveillent,

Argent, santé, bonheur, et puis.

 

Ils croient grappiller quelques places,

L'horreur n'est pas là d'arriver,

Mais le temps s'avance et leur passe

Encore un peu plus sous le nez.

 

On reste, on parle, on téléphone,

Ce soir tout le monde a gagné,

Qu'on en fasse un peu ou des tonnes,

Chacun va veut tout souhaiter.

 

Sur l'amer qui change de face,

Le voile vient de se lever,

Mais si des bulles font surface,

Certains pensent à se coucher.

 

Un ancien nombre s'incrémente,

Sur l'aube nouvellement née,

Perdre pétrifige l'attente,

Malheur à qui va retourné.

 

Nouvelle année, folle promesse,

Ton versant vient de s'allumer,

Mais comme en amour la caresse,

Un soir tu viendras à manquer.

 

 

Sébastien Broucke

L'Apoèzie

Partager cet article
Repost0
31 décembre 2009 4 31 /12 /décembre /2009 17:00

 

L'ultime jour court à sa fin,

la soirée tourne à l'an passée,

Le présent déjà dans les mains

S'offre à qui vient pour l'effacer.

 

Heureuse la minute approche,

L'inaccessible arrive enfin,

L'avenir lointain se raccroche

Aux racines du lendemain.

 

Une étoile est à son sommet,

L'année va pouvoir disparaître,

Et comme une vierge éclairée,

Le nouvel an réapparaître.

 

Pour celle qui s'en va fuser,

Tous ont commencé le décompte,

Mais ils n'arrêteront jamais

Ce temps qui les marque et qu'eux comptent.

 

Tonnant soudain vers le plafond,

Vers leurs cieux luisants emplâtrés,

Répondant au bruit du canon,

Des bouchons viennent de sauter.

 

On avance, rien ne se passe,

La nuit se déchire, étonnée,

Et dedans les cris qui s'enlacent,

S'amuse la futilité.

 

Joyeux moments, longues étreintes,

Grands sourires, belles formules,

Quoiqu'on n'en ait que les empreintes,

Seul est sûr ce qui ne recule.

 

Ils est minuit, rient et s'embrassent,

Ils fêtent le nouvel an né,

Et sur cet instant, cette trace,

Il s'éternue d'anciens souhaits.

 

Au grand manège du soleil,

Repartant pour un tour gratuit,

Les petits, les vieux s'émerveillent,

Argent, santé, bonheur, et puis.

 

Ils croient grappiller quelques places,

L'horreur n'est pas là d'arriver,

Mais le temps s'avance et leur passe

Encore un peu plus sous le nez.

 

On reste, on parle, on téléphone,

Ce soir tout le monde a gagné,

Qu'on en fasse un peu ou des tonnes,

Chacun va veut tout souhaiter.

 

Sur l'amer qui change de face,

Le voile vient de se lever,

Mais si des bulles font surface,

Certains pensent à se coucher.

 

Un ancien nombre s'incrémente,

Sur l'aube nouvellement née,

Perdre pétrifige l'attente,

Malheur à qui va retourné.

 

Nouvelle année, folle promesse,

Ton versant vient de s'allumer,

Mais comme en amour la caresse,

Un soir tu viendras à manquer.

 

 

Sébastien Broucke

L'Apoèzie

Partager cet article
Repost0
23 décembre 2009 3 23 /12 /décembre /2009 11:00

Article-Page-1.jpg

Article Page 2

Partager cet article
Repost0
23 novembre 2009 1 23 /11 /novembre /2009 12:00

 

Le torero à mort



Comme la force est robe aux bêtes andalouses,

Que leur sang, en tombant, teinte leur mort de gloire,

Mes yeux piqués du bleu que le ciel te jalouse,

Trouvaient dessous ses coups leur unique victoire !

 

Rêvant de retourner dans ce pays qu’ils cherchent,

Où l’ombre des taureaux va tressautante et leste,

Se détournant parfois des sommets où je perche,

Ma pensée s’en retourne aux arènes agrestes…

 

Et là, terrible, seul, calme, impressionnant,

Revêtu des couleurs qu’un vœu teinte d’espoir,

En habits de lumière et sans les cris des bancs,

Un matin courageux se laisse apercevoir.

 

Une armée d’oliviers chasse l’obscurité,

La lumière apparaît dans la ganaderia,

Tout semble se suspendre où tout s’est arrêté,

Le silence à nouveau, c’est tout ce qu’il y a.

 

A d’autres ce moment semblerait ridicule,

Un cénotaphe encor dressé dessous les cieux,

Mais de nos coruscants et doux conciliabules,

Il me revient de nous ce qu’en désirait Dieu.

 

Quand mon herbe luttait avec tes marguerites,

Allongés dans les prés où le temps passait doux,

Au présent de nous deux, moi petit, toi petite,

Les monstres éloignés, nos âmes paissaient tout.

 

Comme la joie d’un chant bondirait sur des branches,

Je posais mon sommeil juste à côté du tien,

Les oiseaux sifflotant le clouaient dans leurs planches,

Et déjà j’oublierai que ton cœur s’en souvient !

 

Celui qu’autant que moi tu voulais le plus beau,

Mêle mon inquiétude à ton ataraxie,

Mais d’un coucher de rire aux soleils en morceaux,

Notre amour éloigné m’est resté galaxie !





Sébastien Broucke
Grelots d'outre-temps
Partager cet article
Repost0
22 novembre 2009 7 22 /11 /novembre /2009 17:45




Mes lèvres en papier sont un vase d’où sort,

Tout un tas de futiles choses ;

Des mots embourgeonnés qui désirent t’éclore,

Des phrases qui ne sont pas assez bien taillées,

Mais qui pour toi toujours se veulent tant bouquet.

 

Ma voix passe au travers de quelques tâches d’encre,

Divulguant tout ce que je n’ose,

Et, sous des vêtements que le désir échancre,

Tatouant vigilant quelques laides beautés,

Ma main d’absurdes maux se plaît à dessiner.

 

J’y mets, assure et mens des couleurs maladroites,

Oui, je suis d’imparfaites proses,

Pis, mes larges pensées y doivent être étroites,

Cependant, juge ! œil ! loi ! quand elles vont vers toi,

Leur âme dans mon corps vient trembler quelque joie.

 

Car, c’est bien en ce lieu qu’elles pensent me rendre,

Jardin d’inaccessibles roses,

Où las, je peux en fin, touchée, ma chair étendre.

Pourtant, l’azur est loin, immense la science,

Rimer semble être un leurre à leurs impatiences…

 

Ma voix tonnait au chœur de pleins nuages d’encre,

J’y mettais tout ce que je n’ose,

Ah !… dans des vêtements que le désir échancre,

En écrivant par moi ce qui le dérangeait,

D’un murmure enflammé, le Verbe me prenait !

 

Des fragrances d’encore en mes textes sués,

Aux présents lointains qui s’y posent,

Les parfums intrigants qui cachent mes secrets,

Offrent avant tes fleurs, que je n’irai sentir,

De nos chemins, Lecteur, le même souvenir.





Sébastien Broucke
Grelots d'outre-temps
Partager cet article
Repost0