Tous les amours, toujours,
Finissent en morceaux,
Comme l’étoile au jour,
Et les coups dans les pots.
De ces jarres en terre,
Marbrées de cercles verts,
Il ne reste qu’un air,
Indécent de misère.
Les couleurs vont, fanées,
Sur des parquets vulgaires,
Et dans l’eau renversée,
Répandent nos colères.
On se blesse aux débris,
On se coupe aux regrets,
De ces vases sans vie,
De nos complicités.
On a tenté parfois,
Recoller les morceaux,
Mais on a tant de fois
Rendu plus laid le beau.
Alors on s’est sali,
Le cœur, l’autre, les mots,
Puis sur toute sa vie,
On a tourné le dos.
Pour pelle on a sa peine,
Pour balai l’avenir,
Pour poubelles remplies,
Les bleus des souvenirs.
De larmes et de rides,
Nos visages s’emplissent,
Et de vague et de vide,
Nos endroits se remplissent.
Pour survivre à ces temps,
Ces traces de poussières,
Il nous reste un instant,
Des restes de prières.
Mais aux maux détestables,
Aux silences vomis,
Parfois l’irréparable
Est encore joli...
Sébastien Broucke