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3 octobre 2010 7 03 /10 /octobre /2010 11:30

 

Femme-papillon.jpg

 

J'aime à voir se poser quand t'y portent tes ailes,

Tes pas lourds fécondants, tes empreintes sur moi,

Ces cadeaux précieux qu'essèment tes semelles,

Et que trop tôt le vent reprend quand tu t'en vas...

 

Car ce bonheur trop court que m'apporte le ciel,

Ce présent descendu déposé dans mes bras,

Récoltant de ma vie la poussière en kyrielle,

Tu l'envoles soudain vers d'inconnus endroits...

 

Et celles qui viendront quand je ne serai pas,

T'abreuvant à mon âme, à ce petit soleil,

Tu les prends avec l'or que j'ai germé cent fois...

 

Mais quelque soit le mal de n'être rien pour toi,

Comme fait dans la joie une fleur à l'abeille,

Je t'offre autant d'amour que tu n'en offres pas...

 

 

Papillons 11

 

Sébastien Broucke

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2 octobre 2010 6 02 /10 /octobre /2010 17:30

 

Arc-en-ciel.jpg 

 

 

Après que le déluge eut ravagé les plaines,

Tomba comme une échelle une autre main du ciel,

Et, promesse étonnante, ou pardon sur la peine,

Appliquant sur les murs sa joie cicatricielle,

Elle offrit aux chagrins ses peintures amènes...

 

Des tableaux le plus beau... touchant, immatériel,

Comme un arbre élancé dans sa robe de lierre,

Une consonne heureuse épousant la voyelle,

Se mêlant à la bruine habillée de prières,

Serein le superflu enlaça l'essentiel...

 

Sous les coups d'un rayon le blanc tout en lumière,

Essuya d'un instant l'humide humeur des heures ;

Sans une ombre d'orgueil, tout aussi grands que fiers,

D'invisibles pinceaux divisant la couleur,

Se mirent à teinter les célestes clairières...

 

Dans l'herbe encore emplie de nouvelles senteurs,

S'appliquait goutte à goutte à donner de la voix

L'univers infini prodiguant le meilleur,

Évaporant la vie, pour que naisse à l'émoi

La brume silencieuse aux nouvelles lueurs...

 

La fantaisie partout, du violet au grenat !

Le rose l'emportant sur le gris tourterelle,

Le pourpre était avide et le bleu magenta,

La céruse en nuage aux plafonds Majorelle

Jouxtait le mimosa autant que le lilas...

 

La vie n'oublierait pas l'alliance éternelle,

Plus de malédiction, l'amour se repentait !

La douceur habillée de son meilleur pastel

Flottait comme un drapeau la passion et la paix...

Et l'homme, avec aux yeux ce sourire, cette aile,

 

Contemplait se posant sur l'horizon bleuté,

Comme un ventre arrondi, un jet beau de fontaine,

La courbe rassurante au ciel enluminé

D'une paupière au loin, d'une chance certaine,

L'harmonie étalée de l'arc en la nuée...

 

 

 

 

Sébastien Broucke

 

 

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2 octobre 2010 6 02 /10 /octobre /2010 13:00

 

 

Femme à la plume I

 

Et rivière de mots dans des champs de papier,

Mon âme était ce fleuve où tes yeux se baignaient.

Larme éperdue de toi, vers eux je remontais,

Leur source était mon but et leur bleu mon sommet.

 

Quand ta tendresse en joie parfois redescendait,

Je devenais enfin ce pour quoi j'étais né ;

De l'amour et de Dieu tenant l'infinité,

Lumière et bienveillance, extase et pureté.

 

L'océan d'un regard, ce verre où je buvais,

M'offrait de voir en moi ce que tu y trouvais,

Terre et ciel emmêlés, l'amour et son reflet.

 

Tes yeux ! Tes yeux ! Tes yeux ! Équilibre et bonheur,

Douceur et gravité, deux pôles à mon cœur

Qui le faisaient tenir en le faisant tourner...

 

Sébastien Broucke

 

 

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1 octobre 2010 5 01 /10 /octobre /2010 15:00

 

Fille-au-ruisseau-copie-1.jpg

 

Comme un ruisseau dans un vallon

Sur vous je trace mon chemin,

Et ma vie sans but et sans non,

Creusée par l’encre de ma main,

Dépose l’herbe avec le jonc

Sur la rive de vos matins.

 

Comme une langue entre ses joues

Je tourne de peur d’être sot,

Mais voyant verts vos monts, ou roux,

J’ose ce que j’ai de plus beau

Et, ravi d’être contre vous,

Le germe en des bouquets de mots.

 

Vous m’enserrez de part et d’autre

Mais, sinueusement sillon,

Enfonçant mon corps dans le vôtre,

Je sème aux chants de vos grillons

Des lettres d’eau pour que les autres

Lisent combien nous nous aimions.

 

Ma course à vos siestes s’unit

Dans un même éternel exemple,

Mais plus j’avance et plus j’en vis,

Et plus le ciel qui nous contemple,

Entremêlant nos deux envies,

Elève au paradoxe un temple.

 

Goutte à goutte aux miettes du monde

Je jette en verbe mes dessins,

Je coule auprès de vos secondes,

Vous fais l’amour de mes demains,

Et le bleu silence en ces rondes

Enfante à l’aride un destin.

 

 

Ruisseau

 

 

Sébastien Broucke

Grelots d'outre-temps

 

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1 octobre 2010 5 01 /10 /octobre /2010 12:15

 

Le torero

 

 

Un instant éblouis par l'éclat des miroirs,

Le corps jeune, tendu, son âme encor blafarde,

Vêtus de mille feux et de couleurs criardes,

Il traverse sans voix les clameurs d'un couloir...

 

Assoiffé de lumière, épris de dérisoire,

Ce clown invaincu va, prie, svelte, imperturbable,

Et l'étrange folie qui nous le rend aimable

Savoure de sa vie la grandeur illusoire...

 

Le silence se fait quand les portes s'entrouvrent,

Il entre, voilà Rome, un enfant soudain brille,

Et tandis qu'un soleil plante ses banderilles

Une arène enflammée de hourras se recouvre...

 

L'odeur de la mort monte à force d'applaudir,

Qui versera son sang dans ce cirque de sable,

Le danseur en guirlande ou l'astre de l'étable ?!...

Mais puisque la souffrance engendre leur plaisir...

 

Pensant à ses jardins, verts hier de l'espoir,

Où l'herbe poussait belle, abondante, si grasse,

Voyant tant de poussière en aussi peu d'espace,

L'animal excédé semble impuissant ce soir...

 

Pendant qu'un torero maquillé de sa gloire,

Parade courageux dans ce grand carnaval,

Au fin fond de l'Espagne, ignorant le final,

Paissent des taureaux lourds, étincelants de noir...

 

 

Taureau

 

 

Sébastien Broucke

 

 

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26 septembre 2010 7 26 /09 /septembre /2010 17:00

 

  Musée

 

Il était onze ou douze aux pavés des horloges,

Nous avancions sereins, les portes étaient closes,

Effleurant la froideur des marbres blancs et roses,

Nos pas glissaient devant des corps nus et des toges.

 

Le couloir était long, les plafonds étaient mauves,

Je regardais tes doigts qui caressaient les choses,

Des statues rougissaient que ta main puisse et ose,

Et moi je rugissais silencieusement fauve.

 

Un aigle s'envolait, frôlant les céramiques,

Ton regard le fixait tel un instant qui pose,

Et César s'élevant vers son apothéose,

Le sublime arborait un sourire héroïque.

 

Comme un sommet superbe et toujours inviolé,

Ce souvenir culmine où les tiens se reposent,

Et quand minuit descend doucement et l'arrose,

Il me semble qu'en moi le ciel devient violet.

 

 

Sébastien Broucke

 

 

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24 septembre 2010 5 24 /09 /septembre /2010 05:30

 

Pommes.jpg

 

Car ton visage encor nimbé d’une auréole,

Brille en ce récipient couvert d’aluminium,

La folie, cette fièvre où la raison s’immole,

M’est ce doux incendie où mes pensées s’assomment.

Retenant des sanglots, tel ses branches le saule,

A vivre sans tes yeux je ne crois qu’aux fantômes,

Car malgré leurs couleurs dedans mes idées folles,

Le passé s’épelant refuse qu’on te nomme…

Remontant à ma tête et de la casserole,

Je respire de nous d’anciens parfums de pommes ;

Des reflets de soleil tombent sur une étole,

Et tes cheveux rougeoient comme rougeoie l’automne…

Dans des feuilles jaunies, nos pas vont, caracolent,

Crissant le même bruit que ceux des métronomes.

Vois-tu, je me plaignais, mais là je me désole,

Aux grands maux de mon cœur il n’est pas de sérum,

Remontant le passé, descendant ses sous-sols,

Désorienté, je cherche en moi des restes d’homme.

Il me semble que crie le bonheur dans sa geôle,

Que la beauté se meurt au fond d’un muséum…

Je m’accroche et je tiens, comme le nord au pôle,

Mais ne vois de nous deux que des photos d’album…

Adhérant aux parois comme un papier qu’on colle,

Mijotant sur ce feu les morceaux que nous sommes,

Pendant qu’en ce néant mon âme dégringole,

Le désordre en moi-même atteint son maximum !

Et là, dans la cuisine, où la vanille en fiole,

Où le sucre en morceaux, où mort le cinnamome,

La canne raffinée, la gousse sans alcool,

Sentent que c’est mon cœur que la cannelle embaume…

Belle ! Sont-ce soudain tes deux mains qui me frôlent,

Que mon corps frissonnant t’entonne un Te Deum…?

Ton absence en fondant m’a privé d’une épaule,

Ma tête a vacillé comme a vacillé Rome…

Ah ! Souvenirs nombreux, amour où je m’isole,

L’avenir effrayant sera-t-il mon royaume ?!…

Je suis fou, me disais-je... Oui ! c’est toi qui m’affole,

En tout temps, ce que j’aime eut ton tentant arôme !

Allez, cuillère en bois, tourne encor dans ce bol

Notre histoire en purée qu’aujourd’hui je consomme,

Car si les mots parfois font de jolies paroles,

Les fruits bien mijotés comblent le gastronome.




Sébastien Broucke
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1 septembre 2010 3 01 /09 /septembre /2010 22:30

 

L'oiseau-copie-1

 

Sans doute qu'auprès d'eux il coule une rivière,

Qu'ils sont grands, qu'ils sont beaux, qu'ils vont vertigineux,

Qu'ils affrontent sereins le temps, même orageux,

Et qu'ils boivent aux pluies ainsi qu'à la lumière.

 

Ridicule, ambitieux, sans force, sans défense,

Dans ces châteaux anciens un oiseau se promène,

Entre deux chants qu'il siffle et la peur qui le gène,

Craintif et laborieux, contemplatif, il pense...

 

Caché dans la pénombre, errant et solitaire,

Si la goutte en tombant fait un bruit de tambour,

Célébrant inquiet l’immense qui l'entoure,

Dans ces corps de géants son âme se repère.

 

Chaque arbre l’impressionne et s'il les indiffère,

Il brandit leur courage à ses impatiences,

Et leur détachement calme ses méfiances.

Immenses instruments des vents qui délibèrent,

 

Ignorant la sittèle aux vers doux et plaintifs,

Germant l'obéissance à leur seul horizon,

Mûrissant la science en leurs mêmes saisons,

Leur innombrable bras masque l'ogre chétif !

 

On le voit rarement, on le sait dans son nid,

Où digérant, couvant, il dort autant qu'il guette,

Cet autre idée là-bas courant dans cette bête,

Puisque pour vivre il faut manger le plus petit...

 

Il est doux comme il est cruel, et donne autant

Qu'il est vorace, et sur ces branches que ces troncs

Présentent à sa patte, histrion des floraisons,

C'est malgré lui qu'il nous transporte en s'y posant.

 

Beauté jalouse et simple, infantilement tendre,

Sachant parler sur tout, et surtout parler d'elle,

Ouvrant les yeux, fusant, il traduit d'un coup d'aile,

L’inhumaine amertume où chacun doit se rendre…

 

Le poète, - c'est lui ! -, écrit son pas de danse,

Azurèment hésitant, aux dieux qui prient,

Et cette effroyable mésange au sommet des après-midi,

Ravie, désireuse, chantante, et bleue, s'élance...

 

Alors, en faible écho planant doucement sur

La voix des grosses eaux, rêveur, humaine masse,

L'oiseau couleur de ciel angéliquement passe,

Et le bruit que tu fais cesse dès qu'il murmure...

 

Sébastien Broucke

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1 septembre 2010 3 01 /09 /septembre /2010 09:00

 

Velo-copie-1.jpg

 

La pendule indiquait midi et sa demie

Quand mon vélo rentrait d'un matin au lycée

En ramenant mon cœur à ce qu'était ma vie,

Mes parents, la maison, mes frères, mon courrier.

 

J'espérais le facteur et la lettre du jour,

Que ma mère en riant déposait sur le four,

Je murmurais bonjour et je restais sans voix,

Je comprenais toujours son sourire après moi.

 

Assis devant mon père, assis devant son plat,

Il me fallait survivre à de trop longs repas.

Il savait que son fils était tout à l'amour,

J'attendais tant des mots qui brûlaient sur le four...

 

Le dessert avalé, sans qu'il ait eu de goût,

Je fuyais lentement au haut de l'escalier.

Entre jambes qui tremblent et gorge qui se noue,

Je me sentais tomber sous le poids du papier !

 

Des mots couchés en bleu au fond d'une enveloppe

Rendaient mon cœur semblable aux bateaux qu'on écope,

Quand les cieux en colère ont vidé sur les mers

Des seaux d'ombres, d'éclairs, trop d'eau, trop de tonnerres...

 

Ma chambre enfin tendait le lit pour échouer

Mon corps trop plein d'attendre, épuisé d'espérer...

J'étais comme une feuille, étendue sur le sol,

Abandonnée soudain d'un arbre qui s'envole.

 

La fièvre a ses frissons quand le cœur est au front,

J'hésitais pour ouvrir ce qui me tentait tant,

Mais repoussant la peur étouffant ma raison,

Soudain j'étais ailleurs, héros dans mon roman !...

 

Je respirais des mots qu'éclairait de dehors,

Étalée dans le ciel, au-dessus d'un velux,

La chaleur d'un nuage éblouissant le Nord,

Ou parfois d'un soleil quand c'était jour de luxe

 

Je n'étais plus à moi, je n'étais à personne,

Je n'étais qu'à l'absence, à mon amour si loin,

J'imaginais sa main dans ma main qui s'étonne

Des jours et des matins trop près de ses copains...

 

La pendule indiquait une heure et sa demie

Mais je cherchais toujours, car j'espérais encore,

Ce que je voulais lire et qui n'était pas dit :

"Je t'aime mon amour et tu manques fort !..."





Sébastien Broucke
Grelots d'outre-temps
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11 août 2010 3 11 /08 /août /2010 22:30

 

Marecages.jpg

 

Océans traversés de chemins de navires,

Epoumonantes mers, bateaux gonflés de voiles,

Tempêtes inconnues qui croisez mes délires,

Quand l’un de vous me perd, son étoile me guide !

 

Elle est à mon talent ce sens qui lui manquait ;

Son oeil en mon argile entre jusqu’à ma moelle,

Me fait l’âme vivante, une aube où respirer

La fraîcheur bleue du ciel et ses faveurs torrides !

 

Je n’étais qu’inquiétude, elle m’est un sourire,

Et pour chasser ces pluies qui m’inondent les toiles,

Sans retenue, m’aimant, elle vient dissiper

Les brumes à mon front sous ses lèvres limpides !

 

J’essaierai, j’essaierai ! D’être ce qui lui plaît :

Le malheur qui s’éteint, l’amour qui se dévoile,

Terre, chaleur, …une île, afin qu’avec plaisir,

Son regard en mon cœur voit un rocher liquide !

 

 

 

Sébastien Broucke

Grelots d'outre-temps

 

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