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27 juillet 2011 3 27 /07 /juillet /2011 12:00

 

Mon fils, entends-moi bien ! Ne crois pas que nous sommes,

Un petit peu de joie à l’orée des douleurs ;

Nous avons déposé aux jardins de ton cœur,

Des fruits, du pain, ce baume, à l’instant d’être un homme.

D’où tu viens, peu t’importe, avance en ta nuit noire,

Nous ne fûmes jamais qu’un bout de trajectoire !

 

Regarde l’inconnu, c’est là qu’il faut aller.

Si tu veux toucher l’aube, alors gravis tes cieux,

Ecoute et vois qu’y brille un astre délicieux…

Un cours d’eau pourra-t-il remonter la vallée ?

Je sais, tout n’est pas simple, et l’on voudrait souvent

Retourner en arrière, au lieu d’aller devant…

 

Sébastien Broucke

27 juillet 2011.

 

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26 juillet 2011 2 26 /07 /juillet /2011 10:00

 

Je vais bien mieux, merci ! Je dors au fond du pré.

Par ici : la douleur, les oiseaux, les guitares,

Ont enfui loin de moi leurs joyeux tintamarres,

Et m’offrent un silence où je rêve à mon gré.

 

Je ne sais si c’est l’arbre ou ton ciel qui m’obombre,

Tant la lueur qui vient descend étrangement !

L'aube vibre toujours, quoique plus rarement,

Et chaque instant je goûte un peu mieux la pénombre.

 

Il semble que je change et, sans être plus beau,

Diable ! Il est loin ce temps où la peau sur les os,

Je m’éteignais ainsi qu’un famélique cierge !

 

Je ne t’écrirai plus mais, guéri, j’aime encore

Qu’il me renaisse ici quelques vers dans le corps.

Garde les, je suis mort ; Venu nu, je pars vierge…

 

Sébastien Broucke

25 juillet 2011. 19h-21h.

 

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22 juillet 2011 5 22 /07 /juillet /2011 22:00

à C. W.

 

Faudra-t-il toujours qu’on sourie

Devant ce bout de peau qui plie !

Un autre aurait tendu ses mains,

Que n’en a-t-il fait la demande !

Faut-il sans fin que l’on attende

Le bon plaisir de son dédain ?...

 

Traité par nous comme un surhomme,

Il se comporte toujours comme

Un bout de sein dans un bonnet !

Se voilant sans fin le visage,

Fier, il se tend dans son corsage,

Et nous fait rougir ou trembler…

 

Qu’il soit tendre ou se fasse dur,

Nous le mordillerions pour sûr,

S’il n’allait se cacher de nous !

Nous n’aimons pas que les carottes ;

Le plus grand repas des quenottes,

C’est la chair de ce bon embout…

 

Nous te saisirons par le verbe,

Téton qui te trouve superbe,

Et tu tomberas sous les mots

Qu’emplit de douceur notre force !

Puis, quand chutera ton écorce,

Tu brûleras sous nos assauts…

 

 

Sébastien Broucke.

22 juillet 2011. 18h-20h.

 

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22 juillet 2011 5 22 /07 /juillet /2011 12:30
 

J’entends l’arbre et ses bataillons

De feuilles blanchies qui se posent ;

A l’ombre et l’inverse des choses,

Le temps défile en ces haillons...

 

Le rouet cherche sa quenouille,

Pas de chanvre pour le fuseau ;

Va, n’attends plus d’un ciel sans eau,

Que mes lèvres closes se mouillent…

 

Tout a vécu et désormais,

Ne reste que mes os qu’emporte

Le sol vêtu des amours fortes,

Qu’on ne tissera plus jamais…

 

Sébastien Broucke.

22 juillet 2011. 10h-12h.

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21 juillet 2011 4 21 /07 /juillet /2011 23:00

 

Le diable allait zélé sans ménager la peine,

Et faisant son travail décimait à la chaîne ;

On lacérait des chairs, on fracassait des os,

On brisait des amours, on parlait dans le dos…

 

Le sang n’était pas tout, c’était bien plus cruel,

Les armes abondaient pour briser les mortels ;

Ils gisaient comme une outre, emplis de leurs douleurs,

Les fracasser, au fond, les vidait du malheur !...

 

Ce qui comblait le monstre : inventer l’engrenage,

Ces détails fins, subtils, engendrant le carnage.

Il se plaisait aussi à savourer l’effroi,

A déguster la peur jusqu’aux veines des rois…

 

L’ignoble côtoyait l’horreur, l’inavouable,

Et partout le bonheur jouxtait le lamentable.

Vivre était un périple, et trépasser le port,

Mais chacun redoutait le repos de sa mort…

 

Le mal courait partout, jusqu’aux sangs des meilleurs,

Et le pauvre attendait qu’un moins riche se meurt !

Ah ! Tout était misère, et dessous le soleil,

On n’avait pour tout bien qu’une mère qui veille…

 

Dieu descendait parfois dans les plaines herbeuses,

Où fleurit la prière et ses plaintes nombreuses,

Et bénissant sans cesse et rythmant la nature,

Cadençait toute vie en battant la mesure.

 

Mais que pouvait-il faire au sein des mécréants,

La peine s’éteint-elle au murmure du vent ?

Ah ! Quel était ce jeu, quel était ce délire,

Fûmes-nous tous idiots, vaniteux, sourds, martyrs ?...

 

Ce soir je me souviens, je m’avançais, sincère,

Car mon âme d’enfant émouvrait Lucifer ;

Je ne pouvais songer, vu de ma position,

Que le mal en ce monde était sans solution !

 

J’allais comme tout ange oublier cet instant

Qui nous pousse à crier : « A mon tour maintenant ! »,

Et me jetant des cieux dans le corps d’un poupon,

Espérais fermement terrasser le dragon…

 

Mais lorsqu’on se réveille, on est ce petit d’homme,

Qui vient faible et vient nu, et dont l’âme va comme

Un fantôme esseulé dedans sa tour hantée,

Le regard implorant quelques nues dépeuplées…

 

On peut geindre ou prier, c’est vivant qu’on succombe

A cette humanité que peuplent tant de tombes ;

Il a beau se remplir de rêves étoilés,

L’homme meurt déserté du ciel qu’il a quitté.

 

 

 

Sébastien Broucke.

21 juillet 2011. 18h-20h.

 

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17 juillet 2011 7 17 /07 /juillet /2011 12:30

 

Juste à côté des foins que l’hiver mangera,

Des champs d’hélianthes las regardent vers le bas ;

Les chemins sinueux louvoient dans leurs collines,

Et la fleur déambule au milieu des épines.

Le ciel a son regard et, semblable aux matins,

S’étend sur chaque endroit que caressent ses mains.

Pitié, ne m’offrez pas de lumière plus belle,

Que celle que je voie jaillir de ses prunelles !

Il est mille lueurs qu’un cœur d’homme poursuit,

Mais son visage seul m’éclaire jour et nuit…

 

Sébastien Broucke

17 juillet 2011. 11h-12h.

 

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16 juillet 2011 6 16 /07 /juillet /2011 22:30

 

Le calme est gris, le vert intense,

Je crois qu’ils se parlent d’amour,

Mais lorsqu’on les entend qui pensent

Plus rien ne bruisse aux alentours…

 

Sur elle est penchée l’amertume,

Sous lui s’étale l’éphémère,

Sans feu leurs années se consument,

Sans fin leurs lèvres baisent l’air…

 

Où vont-ils donc, ces immobiles,

A ne se laver que de pluie,

Face à l’immensité qui file,

Vers où s’emmêle leur ennui ?…

 

Ils ne font qu’un, l’incertitude,

Et sont de l’autre l’horizon,

Interminables solitudes,

Qui croient que l'autre est le plafond…

 

A s’embrasser, à perdre haleine,

Ils trouvent un sens à leur lit,

Et quand le roi couvre sa reine,

L’amour n’a plus besoin d’envie…

 

Parfois la rumeur de la houle,

Se laisse encore apercevoir,

Mais même au milieu de la foule,

Il n’y a qu’eux pour le savoir…

 

Dans un long silence ils s’épanchent,

Comme deux amants terrassés,

Et d’une bouche noire ou blanche

S’approchent sans être pressés…

 

Malgré l’orage, les averses,

L’eau qui les noie de part en part,

Rien ne pourra faire que verse

Leur idylle dans le cafard…

 

Il est l’écrin, elle est la perle,

Ils sont l’aurore de la vie,

Voilà, commence, enfin déferle,

L’amour du ciel sur la prairie…

 

 

Sébastien Broucke.

16 juillet 2011. 18h-19h.

 

 

 

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16 juillet 2011 6 16 /07 /juillet /2011 18:15

 

Tes sourires, souvent, assourdissants d’ivoire,

Retentissent sans bruit dessus mon humeur noire

Et mes pensées sans vie.

Ton visage prend l’air qu’emprunte avec sa suite

Un soleil enjoué quand devant lui prend fuite

Ce blanc vêtu de gris…

 

Rien ne reste. La peine à peine évaporée,

Il semble que ta joie transperce mes forêts,

Et que soudain du vent,

Promenant sa chaleur, entre, m’attend, s’attarde,

Et m’assommant de paix lorsque tout te regarde

M’envahit crânement.

 

La couleur me renaît, pourtant j’ai l’âme blême,

Quand je vois la grandeur de la tienne qui m’aime,

Sans se lasser un jour !

Ah ! Se peut-il qu’un ciel assombri d’éternel,

Délaissant ses nuées, dessinant d’autres ailes,

S’y éclaire à toujours ?...

 

Sébastien Broucke

16 juillet 2011. 17h-18h.

 

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12 juillet 2011 2 12 /07 /juillet /2011 17:30

 

L’aube renouvelée, ravissante, superbe,

Revenait se poser dans tes yeux et sur l’herbe ;

Chassant l’obscurité et les rêves mauvais,

Le matin renaissait quelque autre alacrité…

Nous retournions au monde, et dans l’allée Gauric,

On entendait les voix des oiseaux faméliques.

Nous allions vers le lac en suivant le ruisseau,

Celui qui se vêtait de ses nouvelles eaux,

Lui qui dans ton visage ainsi qu’en un miroir,

Se mirait ébahi, ravi de se revoir…

Le pinceau du grand peintre à nouveau déposait

Sur le noir de sa toile une étrange clarté ;

Quand mouraient en rosée quelques perles qui bougent,

L’azur naissait un ciel guillotiné de rouge.

Nous promenions sans bruit nos pas sur le pavé,

Et jetant ton grand rire aux arbres étêtés,

Tu lançais des cerceaux, tu refaisais la roue,

Et le sang me montait moi aussi sur les joues…

Attiré par ton ciel comme un soleil se lève,

Heureux je gambadais, plus vivant qu’en un rêve ;

J’adorais l’éphémère et le voir affleurer

Son aile auprès des fleurs de nos jeunes années,

Envoûté par tes yeux, les parfums, les abeilles,

Je t’aimais d’un amour aux silences pareil.

Ta robe quelquefois, blanche, se soulevait,

Et mon visage ému et de joie s’empourprait.

Je n’osais plus parler, ma passion sous ta hache,

Je craignais que ma chance au moindre bruit se cache !

 

Je n’avais pas si tort, car fuyant mon futur,

Je me suis encombré d’un avenir obscur…

 

Retournant vers chez nous, vois ce que j’y célèbre,

Des heures disparues d’aveuglantes ténèbres !

Dans mon crâne on martèle un vœu qu’on exauça,

Et dans mon cœur on sert la peine comme un plat !

L’aurore évaporée, ne me revient que l’ombre

Des souvenirs enfuis et de leurs vins sans nombre…

Désormais dans mes nuits j’ai peur d’apercevoir

L’horizon du matin que je ne veux plus voir.

Je m’éteins lentement privé d’air et je forme

Dans mon âme brisée des poèmes difformes.

Je voudrais tant courir aux temps des jeunes blés,

A l’heure où brusquement chaque champ ressemblait

A l’Eden angélique, aux plaines familières,

Où la terre et les cieux s’aiment en la lumière…

J’encense le passé ? Je tombe en ses ornières ?

Mais comment vivre encore après ce bel hier ?

Tout m’échappe… Et pourtant, enhardi par la vie,

Je ressens quelquefois l’herbe qui reverdit ;

Tout cesse et vieillissant, je souhaite qu’on sache,

Au soir où vient la paix quand le temps se relâche,

Que l’absence et l’amour ont une même voix,

Et qu’on l’entend sans fin sourdre au tréfonds de soi ;

A regretter l’enfance, à pleurer ses pâtures,

On ne guérit jamais, mon cœur, de ses blessures.

Alors, ne t’assieds pas ! Envole-toi, va, pars,…

Qui erre dans sa vie si ce n’est le clochard !

Au loin rougeoie la brune et déjà se dévoile

Le jardin d’une nuit où l’aube est une étoile…

 

Sébastien Broucke

11 & 12 juillet 2011

 

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9 juillet 2011 6 09 /07 /juillet /2011 19:30

 

On ne distinguait déjà plus le point qu’avait été la ville,

Ni les nuages au lointain amoncelant leurs vagues blanches ;

Ruminant de sombres pensées, l'homme avançait presque tranquille,

Sur un chemin de sable tendre où son âne emportait ses branches.

 

Il ne faisait ni vent ni froid, pourtant, à voir sa descendance

Trembler comme une ultime feuille arrachée trop tôt de son arbre,

Le patriarche avec effroi, meurtri par l’accent de l’enfance,

Se demandait si son amour n’était pas qu’un amour de marbre…

 

Inquiet, son petit s’étonnait : bon père, où donc est l'animal ?

A quoi servira tout ce bois, sais-tu ce qu’on y brûlera ?

Où sont les pigeons, la brebis, allons-nous offrir le cheval ?

Cher fils, allons ! Ne crains pas… Crois-moi, L'Eternel pourvoira !

 

L’obéissance est à l’amour ce que l’angoisse est à la nuit ;

Pensant devoir aimer bien moins l’enfant que le dieu qui l’offrait,

L’ancêtre ligota sa chair sur l’autel qu’il avait construit,

Et doutant de plus en plus fort, se préparait à l'immoler…

 

Déjà son long poignard d’argent s’était élevé dans les airs,

Le cœur de l’homme le meilleur allait ensanglanter la pierre !

Heureusement dans sa bonté, Dieu figea le bras centenaire,

Bien plus attristé que content, et bien plus consterné que fier…

 

Tu obtempères, crois m'aimer, quand j’ordonne n'importe quoi !

Croyais-tu montrer ton courage et par ce sang m’être agréable ?

Ainsi tu m’allais sacrifier l’enfant que j’offris à ta foi,

A qui pensais-tu rendre gloire avec ce geste lamentable ?...

 

Vous demandiez, j’ai obéi... Ancêtre d’une multitude,

Comment le père des croyants serait celui des assassins ?

Pourquoi reprendrais-tu la vie quand je l’offre avec plénitude ?

Je veux te voir peupler le monde et non précipiter sa fin !

 

A vouloir rendre un culte à Dieu on sacrifierait bien des gens,

On brûlerait de grands parfums en tranchant la gorge aux enfants,

Mais caché par une prière, en assassinant l’innocent,

Ce qui monterait vers le ciel serait rarement de l’encens !

 

 

Sébastien Broucke

Terminé le 9 juillet 2011

 

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