Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Présentation

  • : L'Apoèzie
  • : Ce blog me sert de recueil de textes...
  • Contact

Musique

Recherche

Nombre de visiteurs

Il y a actuellement    personne(s) sur ce blog
3 juin 2011 5 03 /06 /juin /2011 17:00

 

L-ange-au-cor.jpg

 

Je voudrais qu’un géant dans ce monde apparaisse !

Qu’il se lève sans glaive et vienne pour la paix,

Un homme qui domine et qui jamais ne blesse,

Ceux qu’il n’a pas été.

 

Nénuphar blanc qui trône au dessus de la vase,

Il serait comme un dieu qui craindrait d’être vu,

Comme un oiseau qui plane humblement et qui rase

Des herbes inconnues.

 

Mais si l’homme était tel, pourrait-il rester pur ?

Aux louanges des champs, irait-il rester sourd ?

Souvent le héros perd, dedans ses aventures,

L’azur des premiers jours…

 

Humble, ce messager ne viendrait pas sans souffle ;

Ce qu’on voit en premier, ce que Dieu tient pour rien,

N’est qu’un étui brillant dans lequel il camoufle

L’immense auquel il tient…

 

Fier, doux, sans prétention, sans le torse qui bombe,

Supportant en son cœur les maux qu’on lui prédit,

Ce portefaix de vie, calme comme une tombe,

Enseigne, appelle et prie.

 

Dedans ses mains point d’or, à ses doigts pas de bague,

Son trésor est ailleurs, surprenant océan,

Bien plus vaste et profond, sans esquif et sans vague,

Puits sans fin, trou béant…

 

Il est l’unique issue, le seul besoin du monde :

Le Pardon qui s’approche, offrande, Liberté,

La Tendresse envahie par la Grandeur féconde,

Et par la Vérité !

 

Mais sera-t-il vraiment ce que la terre espère,

Et tous ceux qui le louent seront-ils satisfaits ?

Au sage plein d’amour souvent l’homme préfère

Un roi et une épée !

 

S’il n’a pas de couronne, il captive la vue,

Et comme des oiseaux cachés dans les taillis,

Chacun s’effraie mais guette ce nouveau venu,

Qui jamais n’a failli.

 

Lui ne s’étonne pas, rarement il s’irrite ;

On l’adule, on le flatte, et si les chiens aboient,

Il avance serein et n’a qu’une limite :

L’infini de sa foi.

 

On ne sait pas son âge, on ne connaît son père,

Monte-t-il de l’enfer, redescend-il des cieux ?

Brebis ou loup, qu’importe, orphelin solitaire,

Sans frère et sans aïeux…

 

Il comprend qu’on l’attend, il a le premier rôle,

Nul ne vivra sans lui… S’il est là ce matin,

Ce n’est ni par pitié, ni pour des vierges folles ;

Peut-être une catin...

 

Il est loin de son fief, se trompe-t-il d’adresse ?

Le héros entre en scène, il mange, parle, il boit,

Il est fort et subtil, adroit, plein de sagesse,

Est-il seul, sont-ils trois ?...

 

Soudain c’est un jardin, partout des oliviers,

L’envoyé se relève, il est sans doute l’heure,

Pourquoi faire un baiser : glorifier le sorcier,

Ou lui rompre le cœur ?

 

« Quel est ce voyageur ? Contemplez son calice,

Il veut ne pas le voir, n’ose le repousser…

Pourquoi ne dit-il rien, de qui donc est-il fils ?

Pouvons-nous l’en lasser ?... »

 

Le ciel devient pensif, s’enténèbre, se ronge ;

D’où viennent ces éclairs, cet orage inouï,

Quel voile se déchire, et vers quels enfers plongent

Les hommes éblouis ?...

 

Le géant ne fait rien, pire il se laisse faire ;

« Mais réveille-toi donc ! Est-il gourd, est-il sot ! »

Il a soif, il gémit, et Dieu se désespère…

« Est-il bon, est-il beau ! »

 

Son fils à l’agonie, le Père est à la rage !

Il pourrait se venger mais il n’a que ses pleurs,

Etonné d’être lui et d’offrir en partage,

Ce saint homme qui meurt !

 

- Tu l’as abandonné ! - Sourd ? Lâche ? Dieu suprême !

Ne feras-tu jamais retentir ta colère ?

Et verras-tu longtemps, écrasé, Toi qui aimes,

Le meilleur sous le pire ?

 

Le temps passe interdit sur trop de siècles noirs,

Rien n’a changé, tout meurt, et las, s’essouffle en nous,

Inexorablement… ce qui restait d’espoir,

Ce qui restait debout !

 

Par de puissantes mains, je voudrais qu’on m’entraîne,

Dans un monde où l’amour n’est pas celui d’ici,

Où le roi n’est pas ivre, où la loi n’est plus reine,

Où le géant survit…

 

- Ce souvenir de moi, n’est-ce pas là l’empreinte,

La preuve irrécusable, impitoyable, vraie,

Que le moment de vivre est une longue étreinte,

O ! Désillusionné ?

 

 

 Sébastien Broucke

1,2,3 mai 2011

Partager cet article
Repost0
29 mai 2011 7 29 /05 /mai /2011 15:00

 

Laminoir.jpg

 

Crions en fondant en nous-mêmes

Le plus dur qu’aient pu voir nos yeux

Et que dans des moiteurs extrêmes

Rien ne reste silencieux.

 

Comme à l’aciérie l’on respire

La chaleur rouge des fours noirs

Que nos cœurs se hâtent de rire

De cette lave qu’il faut boire !

 

Qu’en haut des hauts-fourneaux s'élancent

Dans une coulée continue

Les fumées blanches de l’alliance

Qui montent purifier les nues.

 

De notre amour inoxydable

Alliage bleu de toi et moi

Epuré de l’indésirable

Façonnons de nouveaux émois.

 

Et si l’âme n’est pas de l’or

Qu’aux chants de ce lingot qui sèche

Durcissant encore et encore

Qu’à briller plus rien ne l’empêche…

 

242039_10150627360390058_844340057_18776741_972277_o.jpg

 

 

Sébastien Broucke

29 mai 2011, 10h20-11h00

Partager cet article
Repost0
29 mai 2011 7 29 /05 /mai /2011 10:00

 

Coquelicots.jpg

 

Quand les blés eurent teinté de pourpre tous leurs bords,

Aux champs ensanglantés de nos coquelicots,

Je m’évadai dormir, là-bas, contre ton corps,

Et tes rêves parfois rentraient dans mon cachot…

 

Derrière les barreaux où les vivants reposent,

Regardant vers l’azur où l’on ne va jamais,

Je guettai patient qu’un papillon se pose,

Sur l’humeur de mon âme et le grenat des prés.

 

Le jour portait alors, d’un mouvement fragile,

Dans le satin d’une aile ou d’un lointain parfum,

L’ivresse de tenir dans un regard fébrile

De ton corsage ouvert, le souvenir certain.

 

Eperdu d’un mensonge, heureux je m’envolais ;

Je devinais au loin les plaines et ta porte,

Mon vélo dans ta cour, ton sourire accroché

Aux siestes d’un été que les ébats transportent…

 

Les arbres tout chargés, les herbes toutes blondes,

J’avais bien plus au cœur qu’un roi dedans sa main ;

Qu’aurais-je désiré, j’avais plus que le monde,

Et prisonnier j’allais plus libre qu’un refrain !

 

Ton secret dans ma poche et nos vies enlacées,

Mes yeux brûlaient leur joie dans les larmes des tiens.

Où voulais-tu que j’aille, et qu’aurais-je cherché,

Quand la paix vous rattrape, on ne court après rien…

 

Tu posais sur ma vie un astre en diadème ;

Je devenais un ange en contemplant ta robe

Qui tournoyait de joie quand lisant mes poèmes,

Ma bouche à ton oreille en mordillait le lobe…

 

Sur ton front réjoui les rides s’effaçaient ;

Je goûtais étonné les premiers fruits d'automne,

Ne voyant pas encore au jardin déserté,

Que l’amour n’est jamais qu’un peu d’eau qu’on se donne.

 

Mais qu’importait alors à toute ma science

De savoir que le bien ne va pas sans le mal ?

J’allais vaincu vers toi, j’avançais sans défiance,

Plus amoureux qu’un dieu, plus sot qu’un animal !

 

Je ne regrette pas la stupeur du soleil,

Et je bénis le ciel d’avoir mis un instant

Mes doigts dedans ta main, et dedans ma corbeille,

Les fruits qu’il sert sans nombre aux plus chanceux amants.

 

Dissipées cependant par la nuit qui s’entête,

A reprendre trop tôt les clameurs bleues du soir,

Mes joies n’auront brillé qu’à l’aube de la fête

Le rouge de l’amour et du vivant espoir…

 

Car je dus m’en aller puisque tout dut finir ;

L’homme ne marche guère où le mène son cœur,

Mais quand l’amour s’en va, c’est pour mieux revenir,

Lui qui passe en un jour, comme passent les fleurs…

 

Sébastien Broucke

27 et 28 mai 2011

Partager cet article
Repost0
26 mai 2011 4 26 /05 /mai /2011 11:00

 

Saint-Malo-II.jpg

 

Ainsi qu’un nouveau-né s’inquiète de son sort,

Le mort où qu’il s’en aille y va sans le vouloir ;

Abandonnant la chair qui lui servait de port,

Il s’embarque sans but vers d’affreux territoires.

 

Voguant les bras en croix sur ses peurs incessantes,

Devinant l’infini qui se rapproche au loin,

Il comprend qu’au voyage à l’allure aussi lente,

Il n’est pas de retour, et il n’en cherche point.

 

Reste-il un moment qui lui fut délectable ?

Un sourire ? Un prénom ? Un repas ? Un baiser ?

Un mensonge peut-être ? Un jardin mémorable ?

La Mort emporte en elle, aux enfers, ses secrets !

 

Au dernier océan pas un seul ne dérive,

Il n’y a qu’un sillon qui se comble sans fin,

Odieuse et même route où vont tous ceux qui vivent,

Naviguant sans un bruit sur l’ultime chemin !

 

De rides enlaidi, de vagues chahuté,

Qu’aperçoit-on qui pend de ce bateau qui glisse ?

Ce qui penche aujourd’hui dans l’eau noire et glacée,

C’est une main qui fut aussi frêle que lisse…

 

Vous y noierez un jour vos cheveux longs, blanchis ;

Vos boucles étalées se répandront en flots,

Non plus sur votre épaule où le regard prend feu,

Sur votre épaule, non, mais au froid de ses os.

 

Est-ce une punition ce périple tranquille ?...

Le blâme c’est de vivre ! - Au fond de votre corps,

Ressentiez-vous un souffle inaudible et fébrile ?

C’est d’en être privé que respirent les morts !

 

Bêtise que de croire, éphémères caresses,

Que les jours d’une vie sont de sucrés instants !

L’homme ne vivra pas s’il ne goûte l’ivresse

D’être habité d’Esprit et de rester Enfant !

 

Sébastien Broucke

23,24,25 mai 2011

Partager cet article
Repost0
22 mai 2011 7 22 /05 /mai /2011 23:00

 

arbre-coupe.jpg

 

Semblables à ces vents qu’un orage redouble,

Mes souvenirs m’auront perdue ;

Ah ! repenser à toi me divise et me trouble,

Mon âme est un arbre rompu.

 

Je trônais bienheureuse aux verdoyantes terres,

Toute éblouie par ma passion ;

Désormais sur des sols détrempés, en colère,

Mon tronc se meurt sans compassion.

 

Malheur ! Mon cœur touché par ta foudre imprécise,

Fumant encore, en cendre, espère.

Je ne suis qu’une souche où le hasard m’a mise,

Décapitée sans aucun fer.

 

Démembrée, je gis donc où fut mon paradis,

Plantée dedans la même loge !

Le temps court sans saison, n’irrigue plus ma vie,

Telle une aiguille sans horloge.

 

Néanmoins, dans l’enfer que d’être privée d’ailes,

Oh ! nids que je n’abrite plus,

Je revois quelques fois nos mains qui s’entremêlent,

Aux branches qui ne chantent plus…

 

 

Sébastien Broucke

22 mai 2011, 11h30-13h30

Partager cet article
Repost0
21 mai 2011 6 21 /05 /mai /2011 20:00

 

Soleil-couchant.jpg

 

Le soleil que j’envoie n’est pas des plus brillants,

Mais il pourrait brûler bien vite davantage,

Et s’arrêter soudain, étonné ou priant,

S’il venait à devoir effleurer ton visage.

 

Ce que je porte en moi, je le murmure aux vents :

Qu’ils se taisent à ta voix, qu’ils suspendent leurs gestes,

Et qu’ainsi tout se fige, et qu’en ses fondements,

L’univers se soumette à ton regard céleste.

 

Qu’à ton rire je cède et qu’à mon front ta joie

Descende m’embraser comme l’ose cet astre !

Le parfum de ta vie se déversant sur moi,

Que mon cœur s’en emplisse ainsi qu’un alabastre.

 

Et si l’amour qui danse en te voyant marcher,

M’emporte vers cette île où ton corps se fait plage,

Que je ne sache plus d’autre rive à fouler,

Puisqu’aux sables de toi sont mes châteaux d’images…

 

 

Sébastien Broucke

21 mai 2011, 18h-19h30

Partager cet article
Repost0
21 mai 2011 6 21 /05 /mai /2011 17:30

 

Confusion.jpg

 

J'ai surplombé bien des mystères,

Mon impatience et mon effroi,

Tant j’espérais pouvoir te plaire…

 

Ah ! si je m’étais aperçu,

Comme un sucre au thé descendu,

Que j’allais me dissoudre en toi !

 

- L’incohérence me possède,

Qui reste intègre alors qu’il cède ?

Mon corps à ton corps mélangé,

En toi je suis évaporé.

 

T’inondant de mon essentiel,

Me voilà noyé dans ton ciel.

- Plongé tout au fond de ton âme,

Je hais mes bouillonnants désirs !

Car quand l’homme en morceaux s’enflamme,

Il ne sait que fondre ou périr...

 

 

Sébastien Broucke

21 mai 2011, 16h17h.

Partager cet article
Repost0
19 mai 2011 4 19 /05 /mai /2011 21:30

 

L-Adversaire.jpg 

 

J’ai dévasté la terre en l’abreuvant de sang ;

Quel est ce ciel au loin qu’il me reste à pourfendre ?

Ce temple au long rideau que je vais déchirant ?

Et ces lueurs sans nombre où je me meurs d’attendre

Un rival impossible, un invincible instant ?


-- Sous leurs astres sans nom où les hommes s’imprègnent

D’infini, de divin, d’espoirs qui les effraient,

Ne craignant ni la mort ni les temps qui s’éteignent,

J’avance aux champs des pleurs en ceignant mon épée.


Un autre a commencé, je suis venu finir ;

Qu’ils geignent dans leurs cœurs, hurlent dans la tempête !

Après quoi courez-vous ? J’arrête l’avenir…

Montagnes et sommets tombez de sur leurs têtes ;

Par sa raison tout fut, tout cesse à mon délire !

 

Sébastien Broucke

19 mai 2011 / 20h - 21h

Partager cet article
Repost0
19 mai 2011 4 19 /05 /mai /2011 18:00

 

Disparue.jpg

 

Quelle joie de cueillir quand on ne peut s’étreindre

Les heures fleurissant aux souvenirs du cœur ;

En frôlant ta bonté qu’un ange essaie d’atteindre,

Le ciel tente créer de nouvelles couleurs,

Et percer les secrets que tu m’offrais de peindre…

 

Alangui je m’avance au milieu des vivants,

Des oiseaux planent, fusent, et jusqu’en mon vertige,

J’aperçois sur le sol ton ombre qui me fige ;

Quel Dieu veulent prier mes genoux fléchissant ?...

 

-- Ah, quoique j’aille hors moi déposer pour ta paix,

Tout ce qui reste en vie, tout ce qui reste pur,

N’offre pour composer mes bouquets chamarrés,

Que la fêlure au vase, un sourire, un murmure,

Et ton parfum qui manque à mes roses diaprées…

 

 

Sébastien Broucke

17 et19 mai 2011

Partager cet article
Repost0
16 mai 2011 1 16 /05 /mai /2011 21:00

 

Le-condamne.jpg

 

Comme le condamné balance à sa potence,

Chacun me voit pendu à l’étoile qui luit.

Je m’agite et j’en tends la corde de l’enfance,

Qui m’étrangle plus vite que le temps qui fuit.

 

Les âmes des damnées et des années futures

Planent autour de moi comme orfraies et corbeaux.

Soudain tout s’assombrit et même la nature,

Sous ces ailes sans nombre entend craquer mes os.

 

J'agonise et relis ma vie signant ses pactes ;

J'ai marché sans regret, je m’en vais sans rancœur,

Je sais que mes chemins, la moitié de mes actes,

Sont à jamais noyés dans des pluies sans couleur.

 

J’ai retenu les cris qu’ont poussés en eux-mêmes,

Ceux-là qui m’ont ôté jusqu’à mes lendemains,

Mais dedans cette église aux silences extrêmes,

Je sens toujours mon sang palpiter dans ma main.

 

Amples et ténébreux, je voudrais ne plus taire,

Les songes que je fais avant que d’être un mort ;

Et, plantant dans vos yeux mes souffrances de frère,

J’aurais aimé goûté vos larmes sur mon corps.

 

Je m’envole à présent où Dieu veut me conduire,

Mon temps n’est plus le vôtre et s’il n’est pas si beau,

Je ne me soucie plus d’un endroit pour m’enfuir,

Car ma chair en la vôtre à trouvé son tombeau.

 

Je m'en vais, il est l’heure, entendez-vous l’appel ?

Qui s’éloigne, vous, moi ? Qui m’enlève d’ici ?

Dans cette sombre nuit quelle est cette étincelle ?

Mon âme, qu’entends-tu, des chants ou bien des cris ?

 

Tout est blanc tout à coup, je sens toujours des ailes,

Mon âme s’amenuise où mon esprit grandit ;

Je veux mourir encore, ah ! Pendez-moi à celle

Qui me délivre enfin de l’enfer de ma vie...

 

Sébastien BROUCKE

16 mai 2011, 19h15 - 20h30

Partager cet article
Repost0