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13 juin 2010 7 13 /06 /juin /2010 06:45

 

Verre-vaporeux.jpg

 

Un rêve au fond de la poussière,

Comme un mensonge à des enfants,

Sans aujourd'hui et sans hier,

Un ciel noir pour tout firmament...

Pour un nom gravé sur la pierre,

Leur nuit durait quatre-vingts ans !

 

Echoués au même rivage,

Aucun d'entre eux n'avait compris

Où n'allaient jamais leur voyage,

Ni ce fléau qu'était leur vie,

Ni pourquoi dessous les nuages,

Tous les hommes étaient punis...

 

De livres vides à écrire

Ils avaient la tête remplie,

Ils n'avaient que si peu à dire,

On leur avait déjà tout pris,

Ils n'avaient plus que des soupirs,

Mourir durait toute leur vie...

 

Les souvenirs éteints des hommes

Vivaient dans ce qu'ils avaient fait,

Mais pour quel intérêt en somme,

Car dans le fond... mêmes pensées,

Avant le même ultimatum,

Posé sur les mêmes années ?!...

 

Sans goût, sans envie, sans plus rien,

Le cœur et l'âme craquelés,

Comme une terre où l'eau ne vient

Jamais que pour s'évaporer,

Les hommes n'avaient pour tout bien

Que des gouttes de vie séchées.

 

Et comme en un cercueil en pierre

Dormait la belle au bois dormant,

Privée d'azur et de lumière,

Sans avenir et sans enfant,

Chaque âme enfermée sur la terre,

Attendait un Prince Charmant...

 

Mais l'espoir d'un dieu qui viendrait

Mettait la glace dans leurs cœurs,

Car cette crainte qu'ils avaient

De n'être pas à la hauteur,

Chaque matin les obligeait

A s'égarer loin du bonheur.

 

Car quoi qu'ils aient osé se battre

Contre les dragons, les géants,

Ils avaient l'amour à combattre

Et trop de génies malfaisants...

Malgré ce qu'ils ont pu abattre,

Chaque homme a été fait néant !

 

Femme-au-dragon.jpg

Sébastien Broucke
Grelots d'outre-temps
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10 juin 2010 4 10 /06 /juin /2010 14:00

 

Tant-que-tenter-vaut-reussir.jpg

 

Être nés sans intelligence

Privés de force et de patience

Les cœurs remplis de trop d'errances

Entre les songes et l'alliance...

Tous seuls allongés sur nos lits

Rêver de soleil et d'orages

Mais dans le cirque de la vie

Être des lions dans des cages...

 

Rugir de rage, de folie

D'envie d'ailleurs et de prairies

Coucher des cris sur des images

La fièvre sur chaque voyage…

Vouloir renaître au monde à naître

Au mythe de la liberté

N'avoir que trop d'amour à mettre

Au creux des mains d'une autre idée...

 

Qu'il manque une aile à l'avenir

Vivre ne sera qu'un possible

Un homme n'est rien sans désir

Il faut à la flèche une cible...

Sur l'habitude et les soucis

Courir sans prendre de béquilles

Garder l'amour et la folie

Les clés sont l'angoisse des grilles…

 

Se battre jusqu'à s'épuiser

Contre la honte de l'ennui

En déposant sur les années

Des gestes d'homme et du génie…

Ne plus gâcher ce temps qui passe

Une heure ne revient jamais

Garder toujours la vie en face

Ne jamais la laisser passer...

 

Un être heureux sans être immense

Voila ce qu'il faut devenir

Sans ors ni chance ni puissance

S'emballer l'âme pour l'offrir...

La vie que gâtent les soupirs

Est un fruit qui n'a qu'attendu

Tant que tenter vaut réussir

Vivre n'est pas du temps perdu...

 

 

Sébastien Broucke

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8 juin 2010 2 08 /06 /juin /2010 23:15

 

L-enfant-et-l-arc-en-ciel.jpg

 

 

Tous les amours, toujours,

Finissent en morceaux,

Comme l’étoile au jour,

Et les coups dans les pots.

 

De ces jarres en terre,

Marbrées de cercles verts,

Il ne reste qu’un air,

Indécent de misère.

 

Les couleurs vont, fanées,

Sur des parquets vulgaires,

Et dans l’eau renversée,

Répandent nos colères.

 

On se blesse aux débris,

On se coupe aux regrets,

De ces vases sans vie,

De nos complicités.

 

On a tenté parfois,

Recoller les morceaux,

Mais on a tant de fois

Rendu plus laid le beau.

 

Alors on s’est sali,

Le cœur, l’autre, les mots,

Puis sur toute sa vie,

On a tourné le dos.

 

Pour pelle on a sa peine,

Pour balai l’avenir,

Pour poubelles remplies,

Les bleus des souvenirs.

 

De larmes et de rides,

Nos visages s’emplissent,

Et de vague et de vide,

Nos endroits se remplissent.

 

Pour survivre à ces temps,

Ces traces de poussières,

Il nous reste un instant,

Des restes de prières.

 

Mais aux maux détestables,

Aux silences vomis,

Parfois l’irréparable

Est encore joli...

 

 

Sébastien Broucke

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8 juin 2010 2 08 /06 /juin /2010 23:05


Le-robot-et-le-papillon.jpg

Nos veines, leurs amours, nos années, tous nos rêves,

Nos azurs, - comme un lierre entourerait un tronc ! -,

Nous portent moins de vie, moins d'espoirs, moins de sève,

Qu'ils n'habillent nos corps de barreaux de prison ;

 

Nous allons d'amertume en fiel gris de révolte,

Et, nourri d'ambitions avariées, de rancœurs,

Notre sang, rampant rouge en ces sombres récoltes,

Va, dévorant l'esprit, et va, rageant le cœur.

 

Puis, cette morte fleur que la foule dédaigne,

Mensonge inodorant que quelques phrases peignent,

Vient nous rallumer l'âme en brûlant quelques maux ;

 

Parfumant le néant d'inutile beauté,

D'un poète, jauni, morceau d'herbe séchée,

Le verbe insolemment prend feu dans nos cerveaux.



Sébastien Broucke
Grelots d'outre-temps
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8 juin 2010 2 08 /06 /juin /2010 21:45

 


Arlequin.jpg

J’ai cheminé partout, marché sur tous les toits,

Couru libre et vivant, inventé chaque loi ;

Sur d’étranges à-pic, des laves enneigées,

Mon regard a gravi des sommets inviolés !

 

J’ai sur le monde entier transpiré des couleurs,

Sué le bleu au ciel, l’orange aux étés chauds,

Inventé la musique, espéré ton bonheur,

Et mes billes lancé sur d’immenses cerceaux !

 

Aux murs de l’infini j’ai posé des fenêtres,

Puis taillé des rideaux dans des tissus d’étoiles ;

Ordonnant un soleil pour courir t’apparaître,

J’ai regardé le temps qui passait sur ma toile !

 

Mais l’incommensurable était un peu trop haut,

Alors, la rosée vint sur les myosotis,

Le parfum sur la menthe et la fleur aux coteaux,

Pour nos méditations et tes oaristys !

 

J’ai fait germer de l’herbe où dormir ou t’étendre,

Soupiré dans ton âme, et donné pour l’enfant,

A l’automne le roux, le vert aux printemps tendres,

Et sur les froids hivers les champs de coton blanc !

 

J’ai mis la violette à côté de la mauve,

Le jaune à tes citrons, le noir à tes olives,

Le mirage au désert et pour que je te sauve,

Des cascades d’amour en des torrents d’eaux vives !

 

J’ai jailli des jardins que le rose a fleuri,

Taillé la pierre et l’eau, et les vagues embruns,

Semé le beige en grains, mêlé le clair au gris,

Chanté sur les oiseaux, souri sur les matins !

 

Mais tu n’as pas longtemps eu l’envie d’applaudir,

Et contraints de se craindre, on ne s’est plus compris ;

J’ai regretté souvent de t’avoir fait venir,

Quand sourd, méchant, aveugle, au loin tu m’as banni !

 

Pourtant, tu manques fort, homme à ton créateur,

Sa vie sans mouvement, géniale et sans raison,

Toute immense et divine erre dans la douleur,

Et va, sans passion, le non-sens des saisons !

 



Sébastien Broucke

Grelots d'outre-temps
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8 juin 2010 2 08 /06 /juin /2010 01:00


Femme-endormie.jpg

 

Ce nouveau jour, encor, préludait dans le rose,

Mais des oiseaux les chants annonçaient d’autres choses...

Joli, jaune, précoce, autant qu’un forsythia,

Le soleil s’élevait sur l’horizon fuchsia !

 

Fort, comme la coriandre, vif comme la sauge,

Le matin pointait sept aux chiffres des horloges.

Sous le blanc d’un grand drap qui recouvrait son lit,

Son sommeil peu à peu deviendrait plus petit...

 

Avançant dans le parc au milieu de la drève,

Comme en un tronc couché, seules gouttes de sève,

Traversant le passé, lumière en un vitrail,

Mes yeux déjà touchaient l’imposant du portail.

 

Je ne reverrai plus les marches du perron,

Son pied courant dessus, son cou sous son chignon ;

Dans mon dos souvenu, ce bonheur pas très loin,

Mes pas qui se suivaient l’approchaient un peu moins.

 

Comme on fait un collier des mystères de l’ambre,

Son regard irait poindre en l’ombre de sa chambre,

Plus transparent que dur, bien moins bleu que joli,

Il ne comprendrait pas que je sois reparti...

 



Sébastien Broucke
Grelots d'outre-temps
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7 juin 2010 1 07 /06 /juin /2010 16:00

 

Falaise

 

J’ai mis du temps et du laurier, des verbes, des épices,

Et mes repas de mots t’ont fait quelques délices...

 

Aux milieux des instants qui passaient sans arrêt,

Le bonheur interdit m’écoutait te parler.

 

Un soleil avançait, aiguille autant que montre,

Et le bruit de tes jours frôlait les miens tout contre...

 

L’Atlantique embrassait la Méditerranée,

Mais l’Espagne jamais ne toucherait Tanger.

 

En bannissant le Cid dans le pays des Maures,

Chimène éprouvait moins de joie que de remords ;

 

Et toi, Princesse tendre, as-tu quelques regrets,

As-tu quelque douleur, un soupçon de fierté ?

 

Dans mon désert lointain, que croyais-je tenir,

Une fleur qu’on pourrait tenter deux fois cueillir ?

 

Quand d’Afrique mon cœur était tout à tes pieds,

J'en oubliais ma laisse aux perles d'un collier !

 

De toi devenir l'ombre et le savoir si bien,

Oppressante splendeur, bonheur noir, cornélien !

 

Te regarder : danger ! T’effleurer, t’amuser...,

Qu'aimais-je cette absurde occasion de rêver ?!

 

Inutile, éclatant, superflu, admirable,

Ce moment coule encore en mes vers tant de sable.

 

Et de cette autre vie, parenthèse de rire,

J'ai gardé tout en moi tant d'absurde à t'écrire...

 

Nos souvenirs perdus restent ceux qui me tentent,

Et la phrase oubliée m’est la plus importante !

 

Mais si l'aède germe en ses rimes le beau,

Ce que j'ai pu t'offrir ne fut jamais qu'en trop.

 

Au-delà des bateaux que des voiles poussaient,

Je sentais ton parfum qu’un autre respirait...

 

A l'heure où je voudrais quelque fable sans gloire,

Voilà que je me meurs d'avoir tant de mémoire.

 

Car ton corps et ma lèvre osèrent s'éviter,

Mon âme reste encore à la tienne enlacée.

 

L'avenir est sans goût, du passé je suis ivre,

Et je ne trouve rien de plus triste que vivre.

 

Femme de mon espoir, éloignée de mes mains,

Sur ta peau se posaient celles de mon prochain...

 

Temps révolus, vagues aimables, meurtrières,

Engloutissez enfin l'espoir à mes prières !

 

Gibraltar, mon amour, Gibraltar, oh ! des trois,

L’eau que tu vois passer parle-t-elle de moi ?





Sébastien Broucke
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7 juin 2010 1 07 /06 /juin /2010 14:00

 

L-amertume.jpg

 

Comme une goutte d'eau remontant le courant,

J'oublierai qui je suis, d'où je viens, lentement...

Et je déposerai devant la foule infâme

La faiblesse d'un corps et la force d'une âme.

 

Sous un soleil injuste où crève ma pensée,

Comme bave la mer son écume salée,

Postillon d'océan sur du sable craché,

Je serai beaucoup plus que ce que vous serez.

 

Oui je plierai genoux face à l'immensité,

Quand vous m'écraserez de votre éternité,

Mais ce trop petit peu que je ne serai plus,

Souvenir inutile et larme disparue,

Humide grain de sel sur un lambeau de terre,

Rira de vos ballets, oh ! marées mortuaires...

 

Car le livre du sol où le temps vient s'écrire

Redira chaque aurore à ceux qui savent lire :

Ci-gît peut-être encore en dessous de nos cieux

Celui qui fut si seul de se voir si nombreux...

Sa plage a la couleur et le goût de l'été,

C'est pour ne pas tarir qu'il s'est évaporé.

 

Oui je fuirai vos pluies et vos soleils moqueurs,

Non je n'ai rien de vous, mon ciel était ailleurs...

Ma liberté viendra quand vous m'aurez banni,

Je ne serai jamais morceau de votre vie !

 

Et l'îlot de tendresse, où les mers de vos pleurs

Échoueront les embruns et le vague des heures,

Conservera ma trace et mes chemins passés,

Comprendra qui je suis et qui j'aurais été.





Sébastien Broucke
Grelots d'outre-temps
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6 juin 2010 7 06 /06 /juin /2010 20:30


Femme à la plume II

Cerveau plein des douleurs que l’absence a mûries,

Je t’ai touché parfois aux cœurs de mes déserts ;

Te pressant aux matins qui m’emportaient la vie,

J’ai versé de ton jus dans le fond de mes vers.

 

Pour éblouir en toi mon unique lecteur,

Le sang d’un crayon noir recréait tes couleurs,

Avançait dans le temps, définissait des formes,

Gravait des sentiments, des vérités énormes.

 

Et les larmes parfois désaltérant aussi,

Les gouttes oubliées de mes anciennes pluies,

Gonflaient en ta mémoire ainsi que dans un fruit.

 

Alors, portant en moi ce vin venu d’ailleurs,

Et veillant sur mes mots comme sur un pays,

Mes poèmes et toi nous devenions meilleurs.





Sébastien Broucke
Grelots d'outre-temps
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6 juin 2010 7 06 /06 /juin /2010 20:15


Dans-la-froideur-des-bois.jpg

Je m'en allais souvent aux jardins du quartier

Me promener le cœur dans la froideur des bois ;

La blessure aux rameaux des arbres balayés

Me chantait le bonheur de ces branches qui ploient.

 

L'air glacé du matin qui m'aiguisait le corps,

Me donnait l'esprit vif et la mine ravie.

Marchant, taillant ces vents qui me poussaient si fort,

Des fleurs germaient en bleu sur mes rimes transies.

 

Là, bondissant sous moi, l'herbe pressait mes pieds,

Je revenais alors, allant vers, sur mes pas,

Mettre un mot pour un autre, une couleur ou pas.

 

Puis, je rentrais content, au chaud, recopier

Des phrases inutiles où je m'admirais,

Je n'allais nulle part, mon chemin me suivait.






Sébastien Broucke
Grelots d'outre-temps
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