Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Présentation

  • : L'Apoèzie
  • : Ce blog me sert de recueil de textes...
  • Contact

Musique

Recherche

Nombre de visiteurs

Il y a actuellement    personne(s) sur ce blog
29 juin 2010 2 29 /06 /juin /2010 16:55

 

  Femme-pres-de-la-ruine.jpg

 

J’étais certainement ce qui manquait de moi,

La peine était partout, la peur ne partait pas,

Il fallait une femme, un destin, de la vie,

Absconsément comprendre avant d’avoir appris…

 

L’aventure banale : avancer vers jamais !

Quelques mots trottinant leurs rimes sans soulier,

Je m’essoufflais alors, atone absurdement,

Voyant mes pas tombaient toujours plus lourdement...

 

Ma perte me guettait par dessous le dédain,

Mais quand tu ne vins pas, tout s’éclaira soudain.

Merci de n’avoir pas, Amour, daigné paraître,

Enfin j’ose exister, merci de ne pas être…

 

Car si je t’avais vu, j’aurais été de moi,

La moitié de quelqu’un, l’autre morceau de toi,

Un aveugle enchaîné d’illusoires je t’aime,

Un benêt dévoré par la proie de lui-même…

 

Quand j’attendais idiot quelqu’un pour me sauver,

Sans que tu saches bien ce que tu n’as pas fait,

En m’évitant le nœud d’une chaîne où me pendre,

Tu m’as donné la vie au lieu de me la rendre…

 

À ne pas te croiser je me suis rencontré,

J’existe doucement, j’apprends le verbe oser,

Et vais, comblé. Je donne et prends, j’ai deux fois tout,

N’appréhende plus rien, crois même, et goûte tout…

 

Lorsque il faisait vingt ans les jours bleus m’étaient vains,

Attendant quelque chose en regrettant demain,

Désespéré de moi bien jeune au coin du feu,

Craignant de me brûler je me chauffais si peu…

 

Aujourd’hui rassuré, je m’enflamme d’un rien,

Et saurai désormais retourner d’où je viens !

Redoutant de mourir je me vivais à peine,

Mais ne m’alarmant plus, vers vivre je m’emmène…

 

Euphorique frisson que de se voir vieillir,

N’espérant même plus, j’apprécie de grandir !

Enfin je suis moi-même, enfin je me deviens,

Restant là, seul, épris, immensément de rien…

 

Sébastien Broucke

 

 

Partager cet article
Repost0
28 juin 2010 1 28 /06 /juin /2010 22:00

 

A lire aux anges, quand le monde aura passé...



Femme-fleur.jpg



Dormant encore blanche aux draps de la vallée,

La brume repoussait l’heure de s’élever,

Mais la chaleur tintant, comme les jours d’après,

Les nuages baillant se mettaient à monter…

 

S’étirant lentement, de repos lourd chargées,

Sous le soleil ravi les admirant flotter,

Au ciel imperturbable, humblement pénétré,

Les gouttes de nuée venaient se mélanger…

 

S’évaporant sans cesse aux hommes aveuglés,

Légers dedans l’azur bleui de pureté,

Là-haut, simple prière effaçant le péché,

Ces parfums pour la terre allaient intercéder…

 

Cette offrande sincère, agréable, agréée,

Incitait sur le champ les cieux à s’embraser,

Et les cœurs de douleurs ou de haine imprégnés,

Brusquement paraissaient se surprendre à sécher…

 

Réveillés par ce feu, soudain se remplissaient,

Les âmes de lueurs, la place du marché,

Le vide de la vie, le vide des paniers,

Et le commun du jour d’instants émerveillés…

 

L’abondance ayant eu moins que la pauvreté

La grâce d'enfanter la générosité,

En ces heures bénies, possédant ce qu’on est,

La tristesse aux mortels naissait l’alacrité…

 

Ah ! Si quelque dieu bon craignait de les aimer,

Regrettant plus que tout de les avoir créés,

S’il s’en allait parfois jusqu’à les oublier,

Sans doute ces moments étaient-ils ses plus gais…

 

Évidemment, ceux-là ne perduraient jamais,

Ainsi que la lumière au soir qui s’approchait,

Les hommes n’ayant rien qui n’aille s’achever,

Leur joie comme une feuille, en septembre, tombait…

 

Plaines d’amour humide et d’une autre journée,

Débordant la rivière où leurs eaux se mêlaient,

Sur le soir revenu retournaient se poser

Les brumes obscurcies s’affalant dans les prés…

 

Toutefois, paradoxe à la prolixité,

Demain s'exhausseraient ces larmes en rosée,

Car c’est moins une loi que ce n’est un bienfait,

L'ingratitude, O Cieux, n'ébranle la bonté…





Sébastien Broucke
Grelots d'outre-temps
Partager cet article
Repost0
25 juin 2010 5 25 /06 /juin /2010 09:15

 

Le-Naufrage.jpg

 

Que de souffrance au fond de moi,

Des cris aux cales du bateau,

Sous ce front bardé de tempêtes,

Mon souffle à chaque instant s'arrête.

Sur le pont mon âme titube,

Plus aucun de mes pas n'est sûr,

Dedans cette nuit sans lanterne,

Je suis navire sans gouverne.

 

Soudain n'être plus rien du tout,

Pas même un mousse, un homme à l'eau,

Rien qu'une peur d'eux dans mes yeux,

Un homme vide sous les cieux ;

Comme un peu ivre et mal en mer,

Loin de moi-même et loin de tout,

Une mouette sans bateau,

Un poisson noyé dans son eau...

 

D'elle pourtant je me souviens,

Mais comme un homme, ange amnésique,

J'ai perdu l'étoile et le port,

Mon corps étranger à son corps.

Ai-je un chemin, ai-je une adresse ?

Ai-je un chez-nous, une famille ?

Puisqu'elle ailleurs, Père, que suis-je ?

Puisqu'au-delà, grands dieux, qui puis-je ?!...

 

Encore un peu me lamenter,

Juste aujourd'hui me souvenir,

Je croyais savoir qui j'étais,

Vivre c'était quand Tu vivais.

Tous les radeaux s'échouent un jour,

Sur des rochers ou sur du sable,

Mais quoique dure mon voyage,

Je suis bouteille sans message.

 

O ma petite, O mon grand cœur,

O Toi mon astre de tendresse,

J'aimerais relever la tête,

Garder pour Toi mon âme en fête...

Mais ta main sans vie dans la mienne

Ne sème que mensonge et peine,

Effrois, débris et souvenirs

Des années mortes à venir.

 

Ce soir, Grand Dieu, Qui que Tu sois,

Je Vous condamne à exister...,

Car sans Vous je ne pourrai pas

Remettre des fleurs sous ses pas !

Ce soir n'ayant plus d'autre choix,

Je T'impose de m'expliquer

Ces secrets où je ne suis pas,

Ce ciel où Tu caches sa voix.

 

Elle était pour veiller sur moi,

J'étais né pour la protéger,

L'absence oblige à croire en Vous...

Mais, je ne comprends rien du tout...!

Planté comme un héros bien droit,

Trop petit pour Vous menacer,

Mon âme pourtant n'oublie pas

Que c'est Ton souffle en moi qui bat.

 

La mort et l'amour sont vos droits,

Mais même indigne et enchaîné

Le peuple est la raison d'un roi,

Entends-Tu sa voix dans ma voix ?!...

Menteur, infâme et hors ta loi,

Tu sais seul pourquoi je suis né ;

Quand nous nous aimions elle et moi,

Dans nos cœurs ne vivais-tu pas ?...

 

Comme tant d'autres avant moi

Je laisse mes larmes couler,

Et comme eux ne m’expliquant pas

Ma folie s'attache à mes pas....

Aucun n'est juste aux pieds du Roi,

Mais Toi le Dieu qui nous as faits,

Vous que l'homme en lui ne veut pas,

Dis-moi, veux-Tu de l'homme, Toi ?!

 

Je T'aime et Vous hais à la fois,

Mais bien conscient de T'offenser,

Dis, Grand Dieu, pour l'amour de Toi,

Nous défendras-Tu contre Toi ?

Car quand l’univers fait naufrage,

Quel homme aurait assez d’amour

Pour ordonner que la mer mène

Un paquebot sans capitaine ?!…

 

 

Sébastien Broucke

 

Partager cet article
Repost0
25 juin 2010 5 25 /06 /juin /2010 09:00

 

Etre un homme ?

c’est être bon.

Etre bon ?

c’est écouter.

Ecouter ?

c’est comprendre.

Comprendre ?

c’est tolérer.

Tolérer ?

c’est changer.

Changer ?

c’est choisir.

Choisir ?

c’est devenir.

Devenir ?

c’est espérer.

Espérer ?

c’est attendre.

Attendre ?

c’est vivre.

Vivre ?

c’est créer.

Créer ?

c’est aimer.

Aimer ?

c’est être dieu.

 

 

Sébastien Broucke

 

Partager cet article
Repost0
24 juin 2010 4 24 /06 /juin /2010 23:15

Pour-un-autre-partie.jpg

 

Ton visage n'est plus dans mon rétroviseur,

Il plane autour de moi la brume du bonheur...

Essayer de me taire, essayer juste encore

D'entendre ton sourire et tes regards si forts...

 

Fermer la porte à clef, remonter les fenêtres,

Les paupières baissées, t'apercevoir, peut-être...

Ne pas laisser sortir une bribe d'absence,

Ne pas évaporer ces morceaux de silence...

 

Ton souvenir assis sur la banquette arrière,

J'ai des parfums de larme au bout de mes prières...

Retrouver près de moi l'écho de tes grands rires,

Être encore au meilleur et repousser ce pire...

 

 

Au chemin de chez nous je viens de m'égarer,

Sans toi je vais sur tout tant de fois me tromper...

Je n'irai pas devant, je n'irai plus derrière,

Je suis une statue dans un jardin d'hier...

 

J'ai perdu plus que moi en te rendant la main,

Et même nos amis maintenant je les crains...

Sans toi notre maison ne sera plus maison,

Ce sera mon enfer, mon cachot, ma prison...

 

Suis-je follement seul ou bien seulement fou ?

Sans toi je n'ai plus rien et de tout je me fous...

Je n'ai plus de raison, je n'ai plus de sagesse,

Je suis comme une lettre envoyée sans adresse...

 

 

Dans ce tombeau mobile, alors qu'un train t'emmène,

Je ne suis rien de plus qu'un mort qui se promène...

Je suis un enfant seul, je suis un cœur perdu,

Une âme déchirée, un lambeau de tissu...

 

Oh ! Muse disparue, j'ai les mots envolés,

Mon soleil est éteint et mes étés volés...

J'ai des banalités abhorrées qui me viennent,

Je suis tellement sot sans tes mains sur les miennes !

 

Mais que me reste-t-il puisqu'il m'a pris tes yeux...?

Pas même un cri d'orage où déchirer les cieux !

Que des nuits sans étoile et des jours sans nous deux,

Par dessus les nuées s'est éteint le ciel bleu...

 

Sébastien Broucke

Partager cet article
Repost0
24 juin 2010 4 24 /06 /juin /2010 14:00

 

Suicide.jpg 

 

Comme une outre remplie, comme un fleuve à l'étroit,

Un fruit qui va tomber, un nid proche d'éclore,

Comme un geste d'amour au bout de quelques mois,

Un regard de taureau aux yeux d'un matador,

Je déborde...

 

Comme le sang qui boue préparant la colère,

Cet éphèmère instant précédant le réveil,

Comme l'eau dans le bain, comme une graine en terre,

Une Eve sans Adam, un fruit mûr à la treille,

Je déborde...

 

Comme un volcan vieilli qui va se rallumer,

Un ventre qu'a tendu cette attente de l'autre,

Comme un lopin de terre à l'heure de trembler,

Cet oeil qui vient soudain de transpercer le vôtre,

Je déborde...

 

Comme une tête au cou avant le couperet,

La pluie tombant au sol, le lait chaud sur le feu,

Comme un arc bandé, une flêche à l'arrêt,

Une larme d'amour au puit d'un regard bleu,

Je déborde...

 

Je déborde ! je déborde ! je déborde...

De ce trop plein d'absence en ce trou de mon âme,

Cet excédent de manque à ton prénom de femme !

 

 

Comme avant de s'aimer les corps brûlent, se taisent,

Que la neige va fondre au soleil qui va luire,

Comme un objet perdu retrouvé nous apaise,

Ta gorge qui se noue avant que de t'enfuir,

Je déborde...

 

Comme un poète à l'heure où la muse descend,

Une larve au cocon avant le papillon,

Comme le jour où l'homme en lui n'est plus enfant,

Cet amour éternel qu'un soir nous oublions,

Je déborde...

 

Comme un morceau de bois juste avant la sculpture,

Un bout de papier blanc voyant tomber de l'encre,

Comme la goutte au vase et l'oeil à la peinture,

La mer calme au bateau sentant plonger une ancre,

Je déborde...

 

Comme l'homme parfois peut s'approcher de Dieu

Quand le corps est esprit et le coeur à la foi,

Comme la mer en deux, comme le feu des cieux,

Un monde à la Parole, un miracle à la Loi,

Je déborde...

 

Je déborde ! je déborde ! je déborde...

Car l'amour qui m'emporte et me vide de moi

M'a fait l'âme ruisseau tout débordant de Toi !

 

Suicide-II.jpg

 

Sébastien Broucke

Partager cet article
Repost0
23 juin 2010 3 23 /06 /juin /2010 23:30

 

L'hommme et l'ange

 

Que ne suis-je assez bon, que ne suis-je assez doux,

Que ne suis-je mieux né pour servir sous ta loi,

Que ne suis-je aussi fier qu'un baiser sur ta joue,

Que ne suis-je une oreille effleurée par ta voix...

 

Que ne suis-je tendresse, que ne suis-je amour,

Que ne suis-je un miroir où ton regard se perd,

Que ne suis-je un rayon de lumière à tes jours,

Que ne suis-je l'amant qui qui fait vibrer ta chair.

 

Que ne suis-je ce sol où se posent tes pieds,

Que ne suis-je ton pain, que ne suis-je ton air,   

Que ne suis-je cette ombre à tout ton corps liée, 

Que ne suis-je ton fils, ton époux ou ton père !

 

Que ne suis-je ce drap qui te couvre le soir,

Que ne suis-je une lampe au génie de tes heures,

Que ne suis-je un morceau de lune à tes nuits noires,

Que ne suis-je la flamme où s'éclaire ton coeur.

 

Que ne suis-je à la mer goutte d'eau sur ton dos,

Que ne suis-je à ton pied l'empreinte sur la plage,

Que ne suis-je un peu sable au soleil de ta peau,

Que ne suis-je ce ciel qui rougit quand tu nages...

 

Que ne suis-je le vide au creux de tes deux mains,

Que ne suis-je à ta lèvre un sourire pour rien,

Que ne suis-je celui qui fait battre ton sein, 

Que ne suis-je cet homme heureux d'être le tien !

 

Que ne suis-je meilleur et prince de ton rang,

Que ne suis-je l'ardeur à t'aimer le plus fort,

Que ne suis-je coeur noble, infini dévouement,

Que ne suis-je cet ange ébloui quand tu dors...

 

Que ne suis-je pas né autrement que quelqu'un,

Que ne suis-je rempli de la force de fuir,

Que ne suis-je celui qui s'efface au matin,

Que ne suis-je une brume éteinte à te voir luire.

 

Que ne suis-je serein, coupable de courage,

Que ne suis-je ce dieu veillant sur ton chemin,

Que ne suis-je en moi-même un voile à ton visage,

Que ne suis-je tombé ailleurs qu'en ton jardin...

 

 

Sébastien Broucke

Partager cet article
Repost0
22 juin 2010 2 22 /06 /juin /2010 15:00

 

La femme en rouge

 

Perfide est la prison

Que la prison des vers,

Et l'on tombe en des rimes

Comme on tombe en des pièges.

Attirants les parfums,

Charmantes les couleurs,

Et soudain se referment

Les verrous sur le cœur.

On entre en un jardin

Qui n'est toujours que beau,

Où le règne est pour l'ordre

Et l'ordre pour les mots.

Car ce parc entouré

D'aurore et de vermeil

Est un royaume aux pieds

De la rigueur qui veille.

Nos plus belles idées

Dans leurs corsets fleuris,

Telles ces vérités

Maquillées ou trahies,

Vont la taille serrée

Aux pieds des vers poser

Leurs visages fardés

Du bleu des encriers.

Les grilles à ces rêves

Montent presque aussi haut

Que les ailes que portent

Les oiseaux sur leur dos.

Qu'elle soit de satin,

D'étoiles ou de roses,

La liberté n'est plus

Quand les portes sont closes !

Qu'il nous faut de courage

Pour briser l'harmonie,

Vouloir trouver l'orage,

S'enfuir jusqu'a la pluie,

Oser trouver les ronces

Y découvrir la peur,

Se blesser au chemin

Que nous trace le cœur…

Mais la douleur n'est rien

Quand au jour d'un matin

On découvre une mer

Au bout de son chemin

Gravant de tous ses flots

Dans le corps d'un burin :

Caresse-moi falaise,

Comme un mur une main !

Alors, a l'infini,

Si du moins il existe,

Se porte le regard

Humble de la victoire,

Et l'orgueilleux des mots

Et des songes trop hauts

S'envole pour toujours

Tarir au fond de l'eau…

 

 

L'ange sur l'eau

 

 

Sébastien Broucke

Partager cet article
Repost0
19 juin 2010 6 19 /06 /juin /2010 23:30


L-autre-sens.jpg

 

Au matin le soleil tournait dans l'autre sens,

Cet étrange lundi semblait être un dimanche.

Le vert montait au front des arbres. Arrogance...?!

Quelques chants crépitaient au beau travers des branches.

 

Les ailes d'un oiseau dessinaient une lèvre.

Septembre était fini, un printemps revenait...

Déposant tendrement des yeux brûlants de fièvre

Au plafond du jardin qu'une aurore éclairait.

 

La folie s'abattait mais elle était jolie.

Je m'allongeais un peu à l'ombre d'un grand pin

Qui ne poussait plus là. L'enfance un jour s'enfuit...

 

Mais je lisais encore aux souvenirs écrits,

Et revoyant soudain nos deux petites mains,

Les regardant passer je me disais " et puis...? "


Nos deux petites mains

Sébastien Broucke
Grelots d'outre-temps
Partager cet article
Repost0
19 juin 2010 6 19 /06 /juin /2010 20:00


Les-enfants.jpg

La lumière était rare et l’époque morose,

La ville était déserte, les fenêtres closes,

Seuls à travers des trous perçant leurs tabliers,

Quelques traits de bougies s’échappaient des volets.

 

Nous allions sous le ciel, hébétés, pleuvinant,

Des gouttes sur le sol et des pas courts d’enfants.

Dans cette longue nuit nos deux cœurs prisonniers,

Se tenant par la main fuyaient l’obscurité.

 

Quand le bruit de la peur ou des soldats passait,

Une porte inconnue, parfois, nous abritait,

Alors, nous étreignant comme des brins d’osier,

Seul un regard de mère eut pu nous séparer…

 

Comme un homme noyé remonte lentement,

Cette angoisse lointaine est revenue souvent ;

Léger comme une feuille et blanc comme un papier,

Minuit me fut souvent l’occasion de trembler.

 

Mais, quoique je repêche et vu ce que je n’ose,

Ma vie d’épines pleine eut un parfum de rose,

Car du noir d’une nuit aux ciels des encriers,

Mes années et mes peurs ont côtoyé ta paix.


Sans-toit.jpg

Sébastien Broucke
Grelots d'outre-temps

 

Partager cet article
Repost0