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19 juin 2011 7 19 /06 /juin /2011 18:00

 

Les-amants-copie-2.jpg

 

Reviens-moi. Tu t’enfuis et je cherche à t’étreindre.

Plus je revois tes monts, plus leurs sommets sont loin.

J’ai contemplé ta voix, vois, j’apprends à la craindre,

Car m’approcher de toi, c’est t’atteindre un peu moins.

Reviens-moi.

 

Reviens-moi. Que me vaut ton dédain et ta haine,

N’as-tu pas dès longtemps envahi mes sommeils ?

Pourquoi le temps des joies germe toutes ces peines,

Alors qu'une nuit noire engendre cent soleils ?

Reviens-moi.

 

Reviens-moi. Je me perds à vouloir te rejoindre ;

N’es-tu celle qui brille au froid de chaque instant ?

Demeure cette étoile oubliée qu’entend poindre

L’abandonné des jours, le dernier des vivants ?

Reviens-moi.

 

Reviens-moi lentement si j’eus tort de vieillir,

Et regarde à mon âme, à défaut de mon cœur,

Si tu crois que les ans m’ont rapproché du pire !

Toi, Jeunesse qui fut ! Innocence ! Candeur !

Reviens-moi !

 

 

Sébastien Broucke

18 juin 2011. 21h30-22h30.

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17 juin 2011 5 17 /06 /juin /2011 14:00

 

Les-amants-copie-1.jpg

 

 

Loin des mots violents, des crises passionnelles,

Des dons empoisonnés des amours exclusives,

J’aimerais quelques fois que les délires charnels

Otent à nos transports leurs langueurs excessives ;

 

Abandonnant la grotte où naquirent nos pères,

Je voudrais que m’aveugle un ciel où tout commence…

Ah, découvrir en toi ce dangereux repaire,

Que nos mains creuseraient aux flancs de l’imprudence.

 

Je veux souffrir, j’avoue, mais d’éblouissements ;

Que ta peau me devienne enfin comme la nue,

Et que mon œil s’entrouvre au moindre bruissement

De ton âme apeurée par nos corps dévêtus.

 

Périr un peu plus tôt, mais vivre hors du tombeau !

Goûter à la folie en l’arrosant d’ivresse,

Entremêlant nos doigts, effleurer l’écheveau

De nos cheveux fondus dans une même tresse.

 

Ridicule bien plus qu’un arbre sans écorce,

N’avoir plus désormais que l’absence à maudire ;

Etre au monde, à ses lois, cette effarante entorse,

Que de n’éprouver pas la crainte de mourir…

 

Habituer nos yeux à d’autres lendemains ;

Déchiffrant les sommets cachés en nos campagnes,

Contempler chaque ciel où se mire un jardin,

Et monter jusqu’à Dieu sans gravir ses montagnes !

 

N’être rien d’interdit mais être seulement

Un morceau d’étonnant dans un passé splendide,

Un rêve corrigé où l’on prendrait d’Adam,

Un peu plus de l’oiseau qu’un bout de cage vide.

 

Jeux d’artifice, fête, aux plafonds des lampions,

Ta morsure à mon cou et ta chair dans ma bouche,

Que l’amour sublimant l’offrande en communion,

Apaise enfin la faim à nos lèvres farouches.

 

Plaisir ! Plaisir ! Grand lierre enlaçant le bonheur !

Toi qui n’étouffes pas, ose ! Va ! Colorie !

Et dans un flot d’extase entrassouvie d’ardeur,

Monte-nous vers ce ciel où tend tout ce qui vit…

 

 

Sébastien Broucke

15 et 16 juin 2011

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16 juin 2011 4 16 /06 /juin /2011 20:00

 

Les-amants-cathares.jpg

 

Voici donc revenue cette heure où tout se cambre :

Les arbres, les chevaux, le soleil de septembre.

L’été s’achève encor, tout se tend, c’est la fin,

Il n’y a que tes doigts qui tremblent dans ma main.

 

Je voudrais déjà être hier, et voir, ému,

L’ombre dans ton regard implorant ces statues.

Mais le temps ne sait plus aller comme autrefois,

Lorsque tu l’en priais, en arrière pour moi.

 

Il attend et se fige et, même sur le sol,

Les herbes ne croient plus au dieu qui nous immole.

Si la rosée descend, aucun rayon ne vient,

Et ton corps devient cendre et noir comme le mien…

 

Je n’ai plus un instant, tu n’as qu’une minute,

Et de tant de fumée c’est l’ultime volute ;

Mais comme elle tu sais que demain sera mieux,

Car toujours le nuage a su se plaire aux cieux.

 

As-tu froid ? Ne crains rien ; mon cœur crépite et flambe,

Et s’affaisse vers toi comme un corps sur ses jambes !

Dieu leur pardonnera le mal qu’ils nous ont fait,

Car notre amour, regarde, ils n’ont su le brûler.

 

 

Sébastien Broucke

7 juin 2011 – 16h 17h

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13 juin 2011 1 13 /06 /juin /2011 20:00

 

Le-pain-et-le-vin.JPG

 

Ton âme allait le ventre vide,

Dédaignant le beau et le bleu,

Mais sanglotant l’œil impavide,

Sèche, approchait de leurs grands feux.

 

 

Ma joie jaillissait en fontaines

Des odeurs échappées d’un four…

Ah, pourquoi les plats de mes jours

Jamais n’embaumèrent ta peine ?

 

 

Ton cœur ne voulut pas s’ouvrir,

Et tu refusas que se serrent,

Tes dents sur les os et la chair

Du Seul qui pouvait te nourrir…

 

 

 Sébastien Broucke

13 juin 2011 - fin d'après-midi

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7 juin 2011 2 07 /06 /juin /2011 15:30

 

Un-jour-prochain.jpg

 

Irais-je un jour prochain me lasser de mon temps !

Ah, cesser d’écouter d’une oreille plaintive,

Ces années s’écoulant plus vite que l’eau vive,

Et qui sans fin charrient leur sable à l’océan…

 

Trouverais-je bientôt quelque idée diluviale,

Pour sortir de mon lit avant que d’être vieux,

Pour quitter le chemin où fondent impériales,

Les âmes qui chutant croient s’approcher des cieux ?

 

La vie m’est devenue comme une femme morte,

Qui n’a ni souvenir, ni futur, ni amant !

Je suis comme elle empli du néant qui m’emporte,

Vers un monde où les morts croient se lever vivants !

 

 

Sébastien Broucke

6,7 juin 2011

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6 juin 2011 1 06 /06 /juin /2011 08:00

 

Les-Parques.jpg

 

Me dira-t-on jamais, veuves sempiternelles,

Qui dirige le sort ?

 

Laquelle d’entre vous m’est à ce point rebelle

Qu’elle m’aime à la mort ?

 

Ne vous suffit-il pas d’être assez envieuses,

Des desseins de mon cœur,

 

Qui court, allégrement aux matinées pluvieuses,

S’ébouriffer les heures ?

 

Laquelle de vos mains déclenche la bataille,

Vous jette sur mon dos,

 

Lacérant mes chemins, mes envies, mes entrailles,

De vos coups de couteaux ?

 

Immobile j'allais, quel danger qu’un brin d’herbe !

Dans un plaisant jardin ;

 

Mais si vous admiriez le faible et le superbe,

Vous n’aimiez qu’au matin.

 

Qui brise ma journée, me retranche d’hier,

M’ôte à mes lendemains ?

 

Qui me reprend le ciel, m’arrache à sa lumière,

M’écrase dans ses mains ?

 

Je faisais trop de bruit ? Dangereuse ma flamme,

Offenses mes instants ?

 

Je n’étais qu’un prénom, une onde, un flot, une âme,

Un doux embrasement.

 

La vie n’allait en moi que pour être à la vie,

Et sans rêver d’ailleurs !

 

J’étais sans le savoir ce que j’aurais choisi,

Je m’offrais à plusieurs.

 

L'attente longue, douce, à mon souffle est ravie ;

Qu’ai-je fait, moi, quel mal ?

 

Le sol aura-t-il soin de garder tout petit,

Mon petit idéal ?

 

Tant pis, gorgé d’envie et l’âme si légère,

Je me laisse arracher !

 

Mais vous n’aurez jamais, cruelles, ni souffert,

Ma frêle liberté.

 

 

Sébastien BROUCKE

16 mai 2011, 13h00-14h45.

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5 juin 2011 7 05 /06 /juin /2011 17:00

 

Arc-en-ciel.jpg

 

- Cette âme grise, centenaire,

Que j’aperçois au loin qui luit,

Qu’a-t-elle à faire encor sur terre ?

Ne jette-t-on les trop vieux fruits ?

 

Le dos courbé, la vagabonde,

Ne peut qu’aller se lamentant,

Ne peut-on l’arracher du monde,

Et l’oublier rapidement ?

 

- Cette âme qui brille, Ô mortel,

C’est la tienne depuis longtemps,

Mais je me souviens toujours d’elle,

Ainsi qu’elle était à vingt ans…

 

Sébastien Broucke

5 juin - 17h

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5 juin 2011 7 05 /06 /juin /2011 12:00

 

Tristan---Iseult.jpg

 

S’il était une ombre à ta voix,

Aurais-je rougi à tes pages,

Aurais-je eu tous ces coups de toi,

Ces lueurs bleues où je me noie,

Qui m’écarlatent le visage,

Me rendent folle autant que sage,

A chaque fois que je te vois...

 

Si chaque jour où je me lève,

J’allais fantomatiquement,

Te chercher dans l’appartement…

Ce bout de moi, ce bout qui rêve,

N’aurait qu’un lit pour toute grève,

Et couché, le regard hagard,

Dessaisi de l’impénétrable,

Attendrait les signaux d’un phare,

En s’inventant d’idiotes fables,

Où les princes vont sur du sable !

 

Mais, dans tes bras, même en morceaux,

Tel un marin sur le départ,

Rimant à la brume, aux brouillards,

De moi plus rien ne me sépare,

Quand tes mots me mettent à flots !

 

Réveillée, remplie de toi-même,

Abandonnée de toute peur,

Epouse, femme, fille et sœur,

Je suis infinie quand tu m’aimes…

 

Sébastien Broucke

5 juin 2011 au matin.

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4 juin 2011 6 04 /06 /juin /2011 18:00

 

Paysage.jpg

 

Voici donc reverdies du printemps les odeurs,

On entend gazouiller de nouvelles couleurs…

 

L’aube a teinté des champs et des près recueillis

De grelots de rosée leurs fleurs enorgueillies…

 

Les jardins ébahis s’avancent lentement,

Près des arbres en joie et des jets d’eau luisants…

 

Ma saison va, scintille et bruisse au froid qui cesse,

Et de frêles brebis, ravies, courent et paissent…

 

Je sais la libellule au miroir de l’étang,

Dans la chaleur qui monte, invisible, et s’étend…

 

Le feuillage rayonne, et des lueurs pénètrent,

Comme le font les chats, sans bruit, par les fenêtres…

 

J’adore ce moment, qui peut durer des heures,

Et comme lui je pense, à l’ombre, à la fraîcheur…

 

 

Sébastien Broucke

4 juin 2011

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4 juin 2011 6 04 /06 /juin /2011 17:00

 

L-epave.jpg

 

M’éloigner, insondable hantise !

Te quitter, impalpable traîtrise !

Je n’ai plus rien de ce bateau,

Le temps s’est gravé sur ma peau…

J’aperçois le prochain rivage,

Ses graviers d’or..., chauds, lâches, mous !

Ah, j’aborde l’ultime plage,

Mon corps s’échoue à tes genoux,

Honteusement. Cadavérique,

J’écoute tes derniers cantiques…

Tout m’ignore, rien ne m’ennuie,

Tant ce qui me lassait m’a fui.

Eau ! je voudrais réapparaître ;

Revivre, avant que d’oublier,

L’instant où je voguais en maître,

Aux sombres flots qui nous liaient…

 

 

 Sébastien Broucke

4 juin 2011

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