Reviens-moi. Tu t’enfuis et je cherche à t’étreindre.
Plus je revois tes monts, plus leurs sommets sont loin.
J’ai contemplé ta voix, vois, j’apprends à la craindre,
Car m’approcher de toi, c’est t’atteindre un peu moins.
Reviens-moi.
Reviens-moi. Que me vaut ton dédain et ta haine,
N’as-tu pas dès longtemps envahi mes sommeils ?
Pourquoi le temps des joies germe toutes ces peines,
Alors qu'une nuit noire engendre cent soleils ?
Reviens-moi.
Reviens-moi. Je me perds à vouloir te rejoindre ;
N’es-tu celle qui brille au froid de chaque instant ?
Demeure cette étoile oubliée qu’entend poindre
L’abandonné des jours, le dernier des vivants ?
Reviens-moi.
Reviens-moi lentement si j’eus tort de vieillir,
Et regarde à mon âme, à défaut de mon cœur,
Si tu crois que les ans m’ont rapproché du pire !
Toi, Jeunesse qui fut ! Innocence ! Candeur !
Reviens-moi !
Sébastien Broucke
18 juin 2011. 21h30-22h30.