Ce château qu’on nommait Bagatelle
Dormait sous les lierres grimpants ;
Ses jardins qu’on trouvait charmants
Fleurissaient la ronce à l’appel.
L’escalier servait de gradins,
A nos cœurs déliés, épris
De théâtre, de poésie,
Où cascadait l’alexandrin.
Vois la cabane sur la butte,
Entre le portail et l’entrée,
C’est là qu’en tremblant on clamait
Des vers l’amour ou les disputes.
Racine côtoyait Ronsard,
Et Phèdre parlait à Hélène,
Que connaissions-nous de la peine,
Le malheur n’est que joie dans l’art.
Quelle ombre parle, quelle empreinte,
Quel âge zèbre au loin les cieux ?
L’enfance est une écharde ?... Un pieu
Planté dans nos âmes défuntes !
Alentour le monde a pâli,
Nos oracles nous l’avaient tu.
Mourons-nous d’une encre non lue,
Vieillir aurait-il tout blanchi ?...
J’attends qu’il revienne, j’espère
Que le temps tourne autant qu’il passe
Et qu’ému, regrettant, il fasse
Qu’un soir on rejoue au plein air...
Sébastien Broucke
26/10/2011. 11h-13h.