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11 novembre 2010 4 11 /11 /novembre /2010 18:00

 

Le Verbe

 

Je voulais pas rentrer ce soir

J'étais ailleurs, près d'autres voix

J'allais négligeant le devoir

Voir d'autres murs, un autre toit...

 

Comme la mer, rompre une digue

Être enfin libre, être enfin moi

Rempli d'excuses, de fatigues

Dormir ailleurs et loin de toi...

 

Croire aux mensonges des gens seuls

Combattre l'âge et l'habitude

Trouver des joies dans leur linceul

M'offrir au cœur la solitude...

 

Oubliant mon bonheur sans ride

Courir le perdre à d'autres jeux

La tête et la mémoire vides

Étouffer d'être un homme heureux...

 

Et... j'eus ce cœur au bout d'un fil

Tout soupireux de me revoir

Qui recréa tremblant d'argile

Le mien sans s'en apercevoir...

 

Sans trêve il fallut que je vienne

Sur l'heure il fallut que j'écrive

Ta main bénie manque à la mienne

Aux vents les grands amours survivent !...

 

Penser qu'un jour tu pourrais n'être

Que la blessure d'une absence

M'offrir soudain pour morte lettre

Au souvenir de ta présence...

 

Panser la plaie de ce départ

Qu'un soir un jour m'infligerait

Perdre l'espoir de ton regard,

Tout redonner pour un baiser...

 

Songer que nous pourrions sans ombre

Errer sur nos anciens chemins

Désespérer de la pénombre

Aux soleils pleureurs des matins...

 

Porter toute une éternité

Le poids essuyé de nos larmes

Mourant de t'avoir offensée

Survivre appuyé contre une arme...

 

M'égarer sans y revenir

Au jardin des jeunes années

Hurler de ne pouvoir haïr

Cet homme en moi que tu aimais...

 

M'entendre honnir la terre entière

Et blasphémer contre ce ciel

Ayant permis que ma poussière

Se mêle à tes lèvres de miel…

 

Plutôt qu'aller pleurer trop tard

Sur le tombeau de notre amour

Plutôt qu'aller me perdre au phare

Du passé, jetée sans retour...

 

J'ai préféré rentrer ce soir

Sourire à deux des prochains jours

J'ai préféré fondre te voir,

Vivre à moitié serait trop lourd…

 

Mais si jamais revient l'orage

Je prie pour rester non coupable

De ruisseler sur ton visage

Des rides de peine ou de fables...

 

Devant tes yeux j'avoue je veux

Les rêves qu'ils ont derrière eux

Et sous les cieux sourds, noirs ou bleus

Vieillir et rester amoureux !…

 

 

Sébastien Broucke

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commentaires

C
<br /> <br /> Un chant d'amour, de fuite et de retour. Un texte simple et grave dont on garde en soi longtemps l'écho. <br /> <br /> <br /> <br />
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