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11 novembre 2009 3 11 /11 /novembre /2009 17:00

 

 

Que les années sont loin où les mois semblaient longs,

Où j'étais branche, fleur, parfum, bouton, bourgeon,

Où nous étions couplets dans la même chanson,

Où j'étais cette enfant qui détendait ton front,

Cette femme embellie de prolonger ton nom,

Tes deux mains arrosées sur mon ventre tout rond...

 

Ma peau comme un papier, ta main comme un crayon,

S'unissaient comme l'eau vient s'unir au gazon

Pour offrir une fleur aux yeux des papillons.

J'étais jeune, jolie, lisse comme un ballon,

Chaque heure, chaque instant, mon amour nous riions,

J'étais alors un arbre, un nid, un oisillon.

 

Ton bras, tel un archet frôlant son violon,

Faisait sourdre en mon cœur les plus rares des sons,

De tendres symphonies où vibraient nos frissons.

Âme heureuse de toi, je n'étais qu'un flocon,

Une plume légère, un soupir, un rayon,

Une terre au soleil jouant sur l'horizon...

 

Mais plus puissant que tout, plus loin que le pardon,

Cœur de femme amoureuse enflammé de passion,

Je sentais ton amour dans mon ventre fécond.

Mes seins dessous tes doigts ballant à l'unisson,

Je devenais un fruit, un pain de communion,

Beauté, folie, sagesse, audace et déraison.

 

Ce nouvel empereur qui reliait d'un bond

Nos âmes, ces deux rives éloignées d'un pont,

Je le sentais bouger, venir comme un aiglon.

Traversant notre amour, cet autre Rubicon,

Il serait ma fierté, il était ta toison,

Et nous rangions sa chambre en cherchant son prénom…

 

Il était mon jardin, moi j'étais sa maison,

Et cette mélodie, telle une guérison,

Brûlait comme ce Dieu brûlait dans ce buisson.

Son corps dedans mon corps en ta respiration

N'eut l'écho de ta voix que deux courtes saisons,

Tu n'auras jamais su que c'était un garçon.

 

 



Sébastien Broucke
Grelots d'outre-temps
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commentaires

W
c'est vraiment magnifique. merci pour ces mots, et la liberté de créer lumineuse qui s'en degage.
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