Autour de six heures, de la maison
Piaillent des oiseaux, passent des camions
Au milieu de son lit, allongé dans ses rêves
Il repeuple un peu mieux le matin qui se lève…
Combien lui reste-t-il à vivre
Trente-cinq années à tout casser
Quatre cents mois pour faire un livre
Sur le temps qui vient s’en aller…
A côté de personne écrasant l’édredon
Il s’invente un endroit où aller sans avion
Il n’est ni d’ici ni d’ailleurs
Il reste comme hier son ami le meilleur…
Que n’a-t-il découvert plus tôt
Que le ridicule ne tue pas
Que dans l’absurde tout est beau
Et que rien n’est grave ici bas…
Dans sa cage étalé, sa prison
Il goûte son bonheur dans cette agitation
Arborant stupéfait son étrange sourire
Il comprend dans le bruit le cocasse à venir…
La vie s’agite au fond de lui
Il ne va pas la contenir
C’est ne plus l’entendre qu’il fuit
Même s’il est heureux d’en mourir…
Autre jour, autre dessein, une histoire, une chanson
Trouver encore du papier, une muse, un crayon
N’y a-t-il pas tant et rien à dire
Sur le fugace, la sagesse et le délire…
Six heures, sortir du lit, les poubelles
Aller trouver un job, la vie belle
Les cheveux en bataille, il s’étonne
La vie c’est du désordre qui rayonne…
Sébastien Broucke