Ils tombent par milliers, par milliers de millions,
Un grenier les invente, un plafond les secrète ;
Dessous tant d’assaillants on voit battre en retraite,
Des hommes effrayés par ces sanglots de lion !
Ils sont pâles, légers, tombent de gris galions,
Que le ciel lourd transporte, et s’ils viennent des faîtes
Éternels, c’est des monts, qu’on les croit qui se jettent,
Pour éblouir nos cœurs et pour que nous gelions !
Plus nombreux qu’une armée qu’aucun dieu ne retarde,
Ils inondent les champs où le vent les hasarde ;
Manne pour les enfants riant en leurs batailles,
Pétales sans défaut, ils tapissent les plaines
D’une innocence fraiche. Ah, si, juste une faille :
A braver le soleil, ses rayons les y mènent…
Sébastien BROUCKE
5 février 2012.