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9 avril 2014 3 09 /04 /avril /2014 19:30

Slave.jpg

 

Je sortais de chez moi souvent par l’œilleton,

Me cachant à sa vue pour mieux la regarder !

Un jour, mandant les cieux de m’offrir une idée,

Mon œil fut ébloui par un ciel de coton.

 

Beaux, blancs, tenant en l’air sans corde ni bâton,

Se poursuivant l’un l’autre, heureux de gambader,

Leurs si petits agneaux passant sans s’attarder,

De nuageux troupeaux transhumaient leurs moutons.

 

Se rattrapant parfois, j’en voyais quelque uns,

Qui s’emmêlaient en l’autre à n’en faire plus qu’un…

Voilà, voilà, me dis-je en descendant des nues !

 

Depuis ce matin-là jamais plus je ne tremble,

Si ce n’est en frôlant dans ma rue l’inconnue,

Quand sa main dans ma main nous avançons ensemble…

 

Sébastien Broucke

9 avril 2014

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8 avril 2014 2 08 /04 /avril /2014 11:35

femme allongee dans le feuillage

 

Après quelques années-retours, je m’échappe à jamais,

Mon souffle lent se perd aux lumières étreintes ;

N’emportant ni mes mots ni mes frêles empreintes,

Je pourfends la frontière où tout vient s’arrêter.

 

Aucun n’est revenu de la terre où je cours,

Sans doute y oublie-t-on le chemin pour rentrer,

Les gens que l’on aimât, notre propre portrait,

Tant tout n’est destiné qu’à s’y dissoudre un jour.

 

Au milieu d’étrangers qui me deviennent chair,

Je pense à m’éveiller tandis que tout sommeille,

Mais dans ce lieu plus noir qu’un monde sans soleil,

La peau qui m’est restée git caressée de vers.

 

Pour déchirer ma nuit d’une ode au firmament,

Jouez-moi dans le corps des arpèges nouveaux,

Déversez du Sauveur son âme dans mes os,

Et faites-moi renaître ainsi que le printemps.

 

Ressuscitant mon cœur, me chamarrant d'envie,

Comme un jardin j’attends qu’on me vête de fleurs,

Qu’on m’affuble de beau, qu’on m’affole d’odeurs,

Me parfumant de ciel, de prière et de vie…

 

8 avril 2014

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6 avril 2014 7 06 /04 /avril /2014 19:00

Robe.jpg

 

Le crépuscule ouvrage au loin, immensément,

Redéposant sur l’horizon, sur les prairies,

Ses nuances de rose entremêlées de gris,

En tissant de pénombre un châle au firmament.

 

Le soir descend des cieux, de ses voutes repeintes,

Il rhabille les toits de tuiles obscurcies,

Une lune s’approche, un nuage noircit,

Et la brune en écharpe un soleil roux s’éreinte.

 

La nuit tombe sans bruit, sans même un seul effort,

Dans le vert des jardins, sur l’eau dessous les ponts,

Puis le noir en vainqueur aux lumières répond,

Enfin je vous revêts du linceul de la mort.

 

Mais une aube soudaine allume les fenêtres,

Les lueurs du lointain s’en vont percer les ombres,

Ce qui ne brillait plus devient partout moins sombre,

Et le jour se découpe en drapant tous les êtres.

 

Voici le matin fier et tous ses traits vengeurs ;

Il transperce les nues, ils mugissent et dardent,

Et les champs dénudés et les herbes hagardes,

Se laissent sans maudire être élégants de fleurs…

 

5 & 6 avril 2014

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4 avril 2014 5 04 /04 /avril /2014 17:30

Jambes d'enfant

 

 

Chargées d’un bout de feuille et sous l’ombre d’un banc,

Cheminaient sans se plaindre et sur un même rail,

Des fourmis qui rentraient comme toi au bercail,

Moquant le soleil bas de l’été finissant…

 

Dans mon âme attristée un frêle épouvantail,

Intriguait tes oiseaux qui fuyaient le beau temps,

Tu repartais chez toi, ta valise enfermant

Nos souvenirs trop grands pour mon petit poitrail…

 

Le train lourd s’arrachait laborieusement ;

Agitant mes deux mains ainsi que des cisailles,

Je fixais ton bras nu comme un fétu de paille,

Puis tu ne fus plus rien qu’un point disparaissant…

 

A t’attendre aujourd’hui, comme dans un vitrail,

La lumière ose enfin transpercer le vieux banc,

Les fourmis ne sont plus, disparus nos dix ans,

Mais je crains qu’à te voir un autre train s’en aille…

 

Sébastien Broucke

3 & 4 avril 2014

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1 décembre 2013 7 01 /12 /décembre /2013 19:00

Ange et homme

 

Là-bas, dans les sous-bois, dans la pénombre austère,

Courent les souvenirs qui contaient notre histoire,

Passant main dans la main sous des branchages noirs,

Ces fantômes s’en vont, deux par deux, solitaires.

 

Fuyant ce qui me hante, éclipsant ma jeunesse,

De la maison sans vie ils s’éloignent du seuil,

Enivrés à mes joies ils vomissent le deuil,

Qui me monte du cœur à trop grande vitesse.

 

Les jours de grand ciel bleu sont éteints, c’est la nuit,

Je m’éclaire à la lune, irréversiblement,

Et zébrant mon sentier comme un pressentiment,

Une ombre lente et floue tremble au temps que j’essuie.

 

La vie m’a préservé de beaucoup de misères,

Et je ne souffrais pas de ce qui me manquait,

Indocile, insoumis, j’aurais sans abdiquer

Pu vieillir bienheureux sans changer mes repères.

 

Une heure à ton soleil a délavé mes yeux !

Oui, sous tes longs cheveux comme une étoile en fête,

Déchirant mon espace ainsi qu’une comète,

Tu brûlas mille feux dans mon ciel de banlieue.

 

Aujourd’hui je survis, bien malheureusement,

Les signaux sont au vert, mon état stationnaire,

Je tourne dans mon lit, je pose un pied à terre,

Et le passé visite un pitoyable amant…

 

J’aurais tant désiré ne jamais m’en sortir,

Etreint par une corde embrasser les cieux vides,

Mais ils m’ont ramené dans ce monde livide,

Où plus un seul prénom n’embaume l’avenir.

 

Ils m’ont remis debout pour aller de l’avant…

Où voudrait-on que j’aille, amputé de la joie,

Je n’ai plus qu’à mourir une seconde fois,

Maudissant dans ma nuit tous les soleils levants !

 

Je n’ai rien à laisser ! L’absence ? Une vétille !

En filant sous les fleurs des pulls aux asticots,

Je craindrais moins l’enfer que ces coquelicots,

Parlant encor de nous dans l’herbe qui scintille.

 

Mon énergie faiblit, je descends, je m’écrase,

Je m’abîme, je sombre, et tel un satellite,

Vieillir me fait déchoir, vivre me désorbite,

Car à quoi bon ce ciel si tes yeux ne l’embrasent…

 

Sébastien Broucke

26 novembre – 1er décembre 2013

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21 novembre 2013 4 21 /11 /novembre /2013 12:00

Femme papillon

 

Parfois comme une mouche hébétée tourne en rond,

Guerroyant une ampoule, attaquant un plafond,

Plus souvent qu’à mon tour au vide je m’étale,

Admirant le reflet d’une lointaine étoile…

 

Semblable à cet insecte, imbécile, agacé,

Je fixe une lueur sans pouvoir l’embrasser,

Et me brûlant les yeux puisque je n’ai pas d’ailes,

Je m’aveugle au flambeau pour un astre du ciel !

 

Sébastien Broucke

20 & 21 novembre 2013

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19 novembre 2013 2 19 /11 /novembre /2013 11:30

Bateau-echoue.jpg

 

Comme un navire en bois, mal fini, sans préceinte,

On t’a jeté dans l’eau en corps ensommeillé,

Où buvant de la houle et la vague et l’étreinte,

Tu regrettas souvent d’avoir appareillé.

 

Tes nuits se succédaient sous des lunes plus belles,

Chacune t’entrainant vers d’autres tourbillons,

Leurs robes étoilées de noir et d’étincelles,

Tourneboulant ton cœur de jeune moussaillon.

 

Qu’avais-tu du bateau, l’angoisse qu’il trimballe,

Cette peur de heurter d’invisibles écueils,

Mais à craindre la mort, dormant à fond de cale,

Tu n’étais qu’un vivant voguant dans un cercueil.

 

Aujourd’hui sain et sauf, regardant ta campagne,

Le soleil au zénith, tes épis gorgés d’or,

Naufragé bien chanceux échappé de son bagne,

Tu dois à un radeau d'avoir atteint ce port.

 

Sébastien Broucke

18 & 19 novembre 2013

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17 novembre 2013 7 17 /11 /novembre /2013 16:00

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A mes doigts engourdis qu’un autre automne endort,

Comme on tombe en un rêve avant qu’en son sommeil,

En mon grenier caché, voulant écrire encore,

Je prie le dieu des mots que ma muse s’éveille.

 

Je veux lui rappeler nos promesses premières,

Quand nous portions alors de plus simples toisons,

Et que me réchauffant à ses yeux de lumière,

Nous choyions tous les deux pour l’autre en pâmoison.

 

Le ciel en sa grisaille en gouttes vaines sonne,

Tant j’attends son retour à l’heure de dormir,

Le temps passe et l’oubli, c’est là ce qui m’étonne,

Ne saurait éloigner nos âmes qui s’unirent !

 

Aux papillons tombés, aux parfums exhalés,

Je me ris de savoir que renaîtront un jour,

Dans la fraicheur d’avril, sur le bord des allées,

Ces fleurs disséminées dont les printemps s’entourent.

 

Car s’il reste aujourd’hui des murailles d’épines,

Arpentant de mon cœur les douloureux chemins,

Fixant le ciel vermeil quand le soleil s’incline,

Je pense aux soirs sans feu où m'enflammaient ses mains.

 

Sébastien Broucke

17 novembre 2013

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13 novembre 2013 3 13 /11 /novembre /2013 20:00

Femme au bouquet

 

Dedans la nuit sans fin, sans lune, sans plafond,

Tes yeux fixant la mer semblaient être sans fond.

Nous allions éveillés, les heures iraient blanches,

Et nos corps se frôler quand tournerait la clenche.

 

Je m’y noie, je m’y perds, dans ce noir abyssal,

Tant ton regard m’emplit d’éternité spectrale.

Le visage salé d’embruns redescendus,

L’écume du passé m’est aujourd'hui rendue.

 

Tes cieux sur l’océan creusant une lucarne,

Je vois en mes rochers leurs burins qui s’acharnent.

Et comme le tailleur assis façonne un buste,

En moi nos souvenirs s’enchâssent et s’incrustent !

 

Tel un secret perdu, un instant d’alchimie,

Je garde d’une nuit où tu n'as pas dormi,

Au cœur, comme un joyau, scintillant, abrasé,

Et qui rien ne pesant aura tout écrasé.

 

Tombant dans ces sillons que le néant me trace,

Mon âme est éraflée sur toute sa surface.

Lors je devine enfler, dans mes os, triomphal,

Le venin qui transforme un homme en animal.

 

Au clapotis que font leurs astres et les nôtres,

Les vagues du lointain se chassent l’une l’autre,

Mais par ordre du vent une ombre les ramène,

A l’heure où dans mon cœur ton prénom se promène…

 

Je le redis tout bas, je le chante, l’épèle,

Pour que dans mille années ce lieu se le rappelle !

Je veux qu’en cette plage, éternel, ineffable,

L’amour dont je déborde imprègne tout le sable,

 

Que le moindre morceau du moindre coquillage,

Psalmodie vers le ciel à travers tous les âges,

Qu’un soir, en d’autres temps, que l'extase inhuma,

Ici-même, en aveugle, un poète t’aima.

 

 

Sébastien Broucke

12 & 13 novembre 2013

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5 novembre 2013 2 05 /11 /novembre /2013 15:00

Femme-a-l-enfant-copie-1.jpg

 

Larme du ciel, l’étoile file, on fait des vœux,

Tu ris, tout rit, je tiens ta main, tu tiens mon cœur,

Tout est facile ou semble l’être, il n’est plus d’heure,

Dans tant d’amour, la nuit grandit à petit feu…

 

Dans nos bouches des mots, tout plein, qu’on ne dit pas,

L’obscurité n’a rien de noir, calme est ce deuil,

Le firmament comprend, se tait, cligne d’un œil,

Germant au fond de nous les vœux que l’on terra…

 

Sébastien Broucke

5 novembre 2013

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