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16 juin 2011 4 16 /06 /juin /2011 20:00

 

Les-amants-cathares.jpg

 

Voici donc revenue cette heure où tout se cambre :

Les arbres, les chevaux, le soleil de septembre.

L’été s’achève encor, tout se tend, c’est la fin,

Il n’y a que tes doigts qui tremblent dans ma main.

 

Je voudrais déjà être hier, et voir, ému,

L’ombre dans ton regard implorant ces statues.

Mais le temps ne sait plus aller comme autrefois,

Lorsque tu l’en priais, en arrière pour moi.

 

Il attend et se fige et, même sur le sol,

Les herbes ne croient plus au dieu qui nous immole.

Si la rosée descend, aucun rayon ne vient,

Et ton corps devient cendre et noir comme le mien…

 

Je n’ai plus un instant, tu n’as qu’une minute,

Et de tant de fumée c’est l’ultime volute ;

Mais comme elle tu sais que demain sera mieux,

Car toujours le nuage a su se plaire aux cieux.

 

As-tu froid ? Ne crains rien ; mon cœur crépite et flambe,

Et s’affaisse vers toi comme un corps sur ses jambes !

Dieu leur pardonnera le mal qu’ils nous ont fait,

Car notre amour, regarde, ils n’ont su le brûler.

 

 

Sébastien Broucke

7 juin 2011 – 16h 17h

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13 juin 2011 1 13 /06 /juin /2011 20:00

 

Le-pain-et-le-vin.JPG

 

Ton âme allait le ventre vide,

Dédaignant le beau et le bleu,

Mais sanglotant l’œil impavide,

Sèche, approchait de leurs grands feux.

 

 

Ma joie jaillissait en fontaines

Des odeurs échappées d’un four…

Ah, pourquoi les plats de mes jours

Jamais n’embaumèrent ta peine ?

 

 

Ton cœur ne voulut pas s’ouvrir,

Et tu refusas que se serrent,

Tes dents sur les os et la chair

Du Seul qui pouvait te nourrir…

 

 

 Sébastien Broucke

13 juin 2011 - fin d'après-midi

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7 juin 2011 2 07 /06 /juin /2011 15:30

 

Un-jour-prochain.jpg

 

Irais-je un jour prochain me lasser de mon temps !

Ah, cesser d’écouter d’une oreille plaintive,

Ces années s’écoulant plus vite que l’eau vive,

Et qui sans fin charrient leur sable à l’océan…

 

Trouverais-je bientôt quelque idée diluviale,

Pour sortir de mon lit avant que d’être vieux,

Pour quitter le chemin où fondent impériales,

Les âmes qui chutant croient s’approcher des cieux ?

 

La vie m’est devenue comme une femme morte,

Qui n’a ni souvenir, ni futur, ni amant !

Je suis comme elle empli du néant qui m’emporte,

Vers un monde où les morts croient se lever vivants !

 

 

Sébastien Broucke

6,7 juin 2011

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6 juin 2011 1 06 /06 /juin /2011 08:00

 

Les-Parques.jpg

 

Me dira-t-on jamais, veuves sempiternelles,

Qui dirige le sort ?

 

Laquelle d’entre vous m’est à ce point rebelle

Qu’elle m’aime à la mort ?

 

Ne vous suffit-il pas d’être assez envieuses,

Des desseins de mon cœur,

 

Qui court, allégrement aux matinées pluvieuses,

S’ébouriffer les heures ?

 

Laquelle de vos mains déclenche la bataille,

Vous jette sur mon dos,

 

Lacérant mes chemins, mes envies, mes entrailles,

De vos coups de couteaux ?

 

Immobile j'allais, quel danger qu’un brin d’herbe !

Dans un plaisant jardin ;

 

Mais si vous admiriez le faible et le superbe,

Vous n’aimiez qu’au matin.

 

Qui brise ma journée, me retranche d’hier,

M’ôte à mes lendemains ?

 

Qui me reprend le ciel, m’arrache à sa lumière,

M’écrase dans ses mains ?

 

Je faisais trop de bruit ? Dangereuse ma flamme,

Offenses mes instants ?

 

Je n’étais qu’un prénom, une onde, un flot, une âme,

Un doux embrasement.

 

La vie n’allait en moi que pour être à la vie,

Et sans rêver d’ailleurs !

 

J’étais sans le savoir ce que j’aurais choisi,

Je m’offrais à plusieurs.

 

L'attente longue, douce, à mon souffle est ravie ;

Qu’ai-je fait, moi, quel mal ?

 

Le sol aura-t-il soin de garder tout petit,

Mon petit idéal ?

 

Tant pis, gorgé d’envie et l’âme si légère,

Je me laisse arracher !

 

Mais vous n’aurez jamais, cruelles, ni souffert,

Ma frêle liberté.

 

 

Sébastien BROUCKE

16 mai 2011, 13h00-14h45.

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5 juin 2011 7 05 /06 /juin /2011 17:00

 

Arc-en-ciel.jpg

 

- Cette âme grise, centenaire,

Que j’aperçois au loin qui luit,

Qu’a-t-elle à faire encor sur terre ?

Ne jette-t-on les trop vieux fruits ?

 

Le dos courbé, la vagabonde,

Ne peut qu’aller se lamentant,

Ne peut-on l’arracher du monde,

Et l’oublier rapidement ?

 

- Cette âme qui brille, Ô mortel,

C’est la tienne depuis longtemps,

Mais je me souviens toujours d’elle,

Ainsi qu’elle était à vingt ans…

 

Sébastien Broucke

5 juin - 17h

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5 juin 2011 7 05 /06 /juin /2011 12:00

 

Tristan---Iseult.jpg

 

S’il était une ombre à ta voix,

Aurais-je rougi à tes pages,

Aurais-je eu tous ces coups de toi,

Ces lueurs bleues où je me noie,

Qui m’écarlatent le visage,

Me rendent folle autant que sage,

A chaque fois que je te vois...

 

Si chaque jour où je me lève,

J’allais fantomatiquement,

Te chercher dans l’appartement…

Ce bout de moi, ce bout qui rêve,

N’aurait qu’un lit pour toute grève,

Et couché, le regard hagard,

Dessaisi de l’impénétrable,

Attendrait les signaux d’un phare,

En s’inventant d’idiotes fables,

Où les princes vont sur du sable !

 

Mais, dans tes bras, même en morceaux,

Tel un marin sur le départ,

Rimant à la brume, aux brouillards,

De moi plus rien ne me sépare,

Quand tes mots me mettent à flots !

 

Réveillée, remplie de toi-même,

Abandonnée de toute peur,

Epouse, femme, fille et sœur,

Je suis infinie quand tu m’aimes…

 

Sébastien Broucke

5 juin 2011 au matin.

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4 juin 2011 6 04 /06 /juin /2011 18:00

 

Paysage.jpg

 

Voici donc reverdies du printemps les odeurs,

On entend gazouiller de nouvelles couleurs…

 

L’aube a teinté des champs et des près recueillis

De grelots de rosée leurs fleurs enorgueillies…

 

Les jardins ébahis s’avancent lentement,

Près des arbres en joie et des jets d’eau luisants…

 

Ma saison va, scintille et bruisse au froid qui cesse,

Et de frêles brebis, ravies, courent et paissent…

 

Je sais la libellule au miroir de l’étang,

Dans la chaleur qui monte, invisible, et s’étend…

 

Le feuillage rayonne, et des lueurs pénètrent,

Comme le font les chats, sans bruit, par les fenêtres…

 

J’adore ce moment, qui peut durer des heures,

Et comme lui je pense, à l’ombre, à la fraîcheur…

 

 

Sébastien Broucke

4 juin 2011

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4 juin 2011 6 04 /06 /juin /2011 17:00

 

L-epave.jpg

 

M’éloigner, insondable hantise !

Te quitter, impalpable traîtrise !

Je n’ai plus rien de ce bateau,

Le temps s’est gravé sur ma peau…

J’aperçois le prochain rivage,

Ses graviers d’or..., chauds, lâches, mous !

Ah, j’aborde l’ultime plage,

Mon corps s’échoue à tes genoux,

Honteusement. Cadavérique,

J’écoute tes derniers cantiques…

Tout m’ignore, rien ne m’ennuie,

Tant ce qui me lassait m’a fui.

Eau ! je voudrais réapparaître ;

Revivre, avant que d’oublier,

L’instant où je voguais en maître,

Aux sombres flots qui nous liaient…

 

 

 Sébastien Broucke

4 juin 2011

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3 juin 2011 5 03 /06 /juin /2011 17:00

 

L-ange-au-cor.jpg

 

Je voudrais qu’un géant dans ce monde apparaisse !

Qu’il se lève sans glaive et vienne pour la paix,

Un homme qui domine et qui jamais ne blesse,

Ceux qu’il n’a pas été.

 

Nénuphar blanc qui trône au dessus de la vase,

Il serait comme un dieu qui craindrait d’être vu,

Comme un oiseau qui plane humblement et qui rase

Des herbes inconnues.

 

Mais si l’homme était tel, pourrait-il rester pur ?

Aux louanges des champs, irait-il rester sourd ?

Souvent le héros perd, dedans ses aventures,

L’azur des premiers jours…

 

Humble, ce messager ne viendrait pas sans souffle ;

Ce qu’on voit en premier, ce que Dieu tient pour rien,

N’est qu’un étui brillant dans lequel il camoufle

L’immense auquel il tient…

 

Fier, doux, sans prétention, sans le torse qui bombe,

Supportant en son cœur les maux qu’on lui prédit,

Ce portefaix de vie, calme comme une tombe,

Enseigne, appelle et prie.

 

Dedans ses mains point d’or, à ses doigts pas de bague,

Son trésor est ailleurs, surprenant océan,

Bien plus vaste et profond, sans esquif et sans vague,

Puits sans fin, trou béant…

 

Il est l’unique issue, le seul besoin du monde :

Le Pardon qui s’approche, offrande, Liberté,

La Tendresse envahie par la Grandeur féconde,

Et par la Vérité !

 

Mais sera-t-il vraiment ce que la terre espère,

Et tous ceux qui le louent seront-ils satisfaits ?

Au sage plein d’amour souvent l’homme préfère

Un roi et une épée !

 

S’il n’a pas de couronne, il captive la vue,

Et comme des oiseaux cachés dans les taillis,

Chacun s’effraie mais guette ce nouveau venu,

Qui jamais n’a failli.

 

Lui ne s’étonne pas, rarement il s’irrite ;

On l’adule, on le flatte, et si les chiens aboient,

Il avance serein et n’a qu’une limite :

L’infini de sa foi.

 

On ne sait pas son âge, on ne connaît son père,

Monte-t-il de l’enfer, redescend-il des cieux ?

Brebis ou loup, qu’importe, orphelin solitaire,

Sans frère et sans aïeux…

 

Il comprend qu’on l’attend, il a le premier rôle,

Nul ne vivra sans lui… S’il est là ce matin,

Ce n’est ni par pitié, ni pour des vierges folles ;

Peut-être une catin...

 

Il est loin de son fief, se trompe-t-il d’adresse ?

Le héros entre en scène, il mange, parle, il boit,

Il est fort et subtil, adroit, plein de sagesse,

Est-il seul, sont-ils trois ?...

 

Soudain c’est un jardin, partout des oliviers,

L’envoyé se relève, il est sans doute l’heure,

Pourquoi faire un baiser : glorifier le sorcier,

Ou lui rompre le cœur ?

 

« Quel est ce voyageur ? Contemplez son calice,

Il veut ne pas le voir, n’ose le repousser…

Pourquoi ne dit-il rien, de qui donc est-il fils ?

Pouvons-nous l’en lasser ?... »

 

Le ciel devient pensif, s’enténèbre, se ronge ;

D’où viennent ces éclairs, cet orage inouï,

Quel voile se déchire, et vers quels enfers plongent

Les hommes éblouis ?...

 

Le géant ne fait rien, pire il se laisse faire ;

« Mais réveille-toi donc ! Est-il gourd, est-il sot ! »

Il a soif, il gémit, et Dieu se désespère…

« Est-il bon, est-il beau ! »

 

Son fils à l’agonie, le Père est à la rage !

Il pourrait se venger mais il n’a que ses pleurs,

Etonné d’être lui et d’offrir en partage,

Ce saint homme qui meurt !

 

- Tu l’as abandonné ! - Sourd ? Lâche ? Dieu suprême !

Ne feras-tu jamais retentir ta colère ?

Et verras-tu longtemps, écrasé, Toi qui aimes,

Le meilleur sous le pire ?

 

Le temps passe interdit sur trop de siècles noirs,

Rien n’a changé, tout meurt, et las, s’essouffle en nous,

Inexorablement… ce qui restait d’espoir,

Ce qui restait debout !

 

Par de puissantes mains, je voudrais qu’on m’entraîne,

Dans un monde où l’amour n’est pas celui d’ici,

Où le roi n’est pas ivre, où la loi n’est plus reine,

Où le géant survit…

 

- Ce souvenir de moi, n’est-ce pas là l’empreinte,

La preuve irrécusable, impitoyable, vraie,

Que le moment de vivre est une longue étreinte,

O ! Désillusionné ?

 

 

 Sébastien Broucke

1,2,3 mai 2011

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29 mai 2011 7 29 /05 /mai /2011 15:00

 

Laminoir.jpg

 

Crions en fondant en nous-mêmes

Le plus dur qu’aient pu voir nos yeux

Et que dans des moiteurs extrêmes

Rien ne reste silencieux.

 

Comme à l’aciérie l’on respire

La chaleur rouge des fours noirs

Que nos cœurs se hâtent de rire

De cette lave qu’il faut boire !

 

Qu’en haut des hauts-fourneaux s'élancent

Dans une coulée continue

Les fumées blanches de l’alliance

Qui montent purifier les nues.

 

De notre amour inoxydable

Alliage bleu de toi et moi

Epuré de l’indésirable

Façonnons de nouveaux émois.

 

Et si l’âme n’est pas de l’or

Qu’aux chants de ce lingot qui sèche

Durcissant encore et encore

Qu’à briller plus rien ne l’empêche…

 

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Sébastien Broucke

29 mai 2011, 10h20-11h00

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