Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Présentation

  • : L'Apoèzie
  • : Ce blog me sert de recueil de textes...
  • Contact

Musique

Recherche

Nombre de visiteurs

Il y a actuellement    personne(s) sur ce blog
11 novembre 2009 3 11 /11 /novembre /2009 14:15



Le rouge est plein de haine,

Sincère l’instant ment,

Magasin en semaine,

La crainte est toute en blanc ;

 

Puisqu’on ne peut mourir,

Cacher ses sentiments,

Se forcer à sourire,

Feindre, rapidement…

 

L’histoire était passée,

L’oubli venait enfin,

Pourquoi les cœurs blessés

Saignent des lendemains ?…

 

Providence grossière,

Cliquetis de chemins,

Amusant l’homme hier

Caressé par leurs mains.

 

Sur le hasard lassé,

La rencontre imprévue,

Effroyable, hésitée,

Surgit, inattendue…

 

Leurs âmes vont, peinées,

Respect rempli d’effroi,

Jusque dans leurs regrets

Camoufler leur émoi !

 

Comme font les épées,

Les regards lourds se croisent,

L’âme à l’autre collée,

Nos deux femmes se toisent ;

 

Simulant le dédain,

N’osant pas le mépris,

Leurs cheveux au lointain

Vont des teintes de gris…

 

L’une par sa victoire,

L’autre par son combat,

Pleines de penser noir,

Souffrent de se voir là !

 

La femme en la maîtresse,

Et l’amante en la mère,

Dans la même faiblesse,

Vont la même misère…

 

Car chacune a trouvé

Tout ce qu’elle n’a pas :

L’une ne peut aimer,

Et l’autre ne l’est pas.





Sébastien Broucke
Grelots d'outre-temps
Partager cet article
Repost0
11 novembre 2009 3 11 /11 /novembre /2009 14:00


Vroubel-La-Muse.jpg

Si les sons qu’il sourdait doivent m’être payés,

J’avoue, je vous en veux de nous avoir trompés…

Instrument de musique où tant d’amour passait,

Mon cœur n’a-t-il été qu’un bois sous un archer ?

 

En m’offrant ce paquet, qu’avez-vous donc en tête,

Remboursez-vous la joie, l’usure à mes banquettes ?

Me dédommagez-vous d’avoir changé la vie,

De me l’avoir rendue, de me l’avoir remplie ?

 

Me remerciez-vous pour tout ce que vous êtes,

Pour ces moments conjoints qu’on s’échangeait en fête ?…

Si l’amour est un don, les cadeaux sont des dettes :

J’accepte les premiers, les autres je les jette !

 

Que n’ai-je pas compris, qui n’ai-je pas été ?

A-t-on peur de me perdre à vouloir m’acheter ?!…

Quand un présent sans bruit tombe dans une assiette,

A l’odeur de l’amour suit le goût de ses miettes !

 

Dès que me fut versée la couleur de ton vin,

A mes jours attablé la vie fut un festin,

Portant alors la coupe où ma bouche hésitait,

J’effleurais ta robe ocre et ma tête tournait…

 

Insensé que je fus d’aimer une étrangère,

De me perdre au cristal irisé de ton verre…

Pourquoi dans cette auberge, et l’âme reposée,

Mon cœur comme ma lèvre osèrent se poser ?!

 

Vers tes enchantements reviendrais-je demain ?!…

Tu me dévorerais, l’amant serait festin !

Car l’oubli surgissant, l’amante religieuse

Ne verrait en son dieu qu’une proie copieuse !

 

Cependant, comme il est sage et grand de choisir,

A me perdre ou m’enfuir, je penche pour le pire :

Si tu permets qu’on s’aime à nouveau quelques heures,

Deviens puisqu’il le faut, - Muse ! -, mon prédateur !

 

Remportant tes cadeaux, ce que tu veux pour moi,

Offre ce qui me plaît, ne me donne que toi ;

Puis ne m’ayant comblé qu’aux instants de tes gestes,

Mange ma chair, enfant, sans qu’il y ait de reste…

 

 

 

Sébastien Broucke

Grelots d'outre-temps

Partager cet article
Repost0
11 novembre 2009 3 11 /11 /novembre /2009 13:45



L’hiver est long, les jours bien courts,

Il faut pourtant rentrer chez soi,

Mais sans soleil tout est plus lourd,

Puis n’est plus toujours à l’endroit.

 

Derrière des huis sans espoir,

Des verrous claquant sans merci,

Des enfants tremblent dans le soir,

Comme une flamme à la bougie.

 

Dans des reflets luminescents,

Mêlant à l’anxiété le beau,

Les yeux du noir des chats passant

Vont d’indifférence en sursauts.

 

Comme eux, craintif, un homme fuit,

- Plaines de lune et de terreurs,

Oh ! ombres claires de la nuit -

L’absence horrible des couleurs.

 

Pressé de ne pas écouter

Ce que la pénombre lui dit,

Aux bruits de ses pas effrayés,

Longeant des murs, son âme prie.

 

Debout, dans les rues qui s’allongent,

Dans la ville entière, inquiète,

Honteux de la peur qui le ronge,

Son courage a le goût des miettes.

 

Ah ! si la vie n’était qu’un songe…

Tout deviendrait sans gravité,

La frayeur serait un mensonge,

Et la nuit l’autre vérité !

 

Mais puisque l’on ne peut choisir,

Il faut bien avancer encore,

Et jusqu’avant d’enfin dormir,

Souffrir l’angoisse de la mort.





Sébastien Broucke
Grelots d'outre-temps
Partager cet article
Repost0
11 novembre 2009 3 11 /11 /novembre /2009 13:30



Aux hommes rendre l'âme était comme un loyer ;

Ils ne vivaient pas tous mais tous étaient frappés,

La fontaine ou la goutte un moment tarissait,

L'oiseau devenait pierre et l'aile se posait...

 

Un jour, le front trop lourd, le corps devenait cendres

Et la pensée fumée. Les mains dégringolaient,

Une douleur parfois, et la tête tombait...

 

Endormis comme un grain qu'une terre a repris,

Ils étaient soudain seuls, trouvaient sombres leurs lits,

Étaient soudain si loin et puis surtout... si gris !

 

Oubliées les chansons ! Oubliés les refrains !

Aux autres souvenir, à soi n'être plus rien !

Le pire, Oh ! ne pas voir tant de larmes descendre,

A l'heure où l'on vous loue, ne plus pouvoir entendre...

 

Ah ! Vivre... ! Avoir vécu !... Mais après tout..., qu'était-ce ?! ...

 

La seule vraie puissance était de tout comprendre,

Comprendre que savoir ne valait pas apprendre,

Apprendre que l'instant valait tous les demains,

Que le but d'un voyage était sur le chemin...

 

Avant la boîte en bois et cet autre infini,

Un regard en arrière, un instant de répit,

Et plonger en silence, au silence, interdit...

 

Le plus horrible était ce grand éclat de paix,

Le bonheur de ces jours où la vie nous aimait,

Ces jours où l'on savait qu'il nous faudrait la rendre...

 

Et l’indicible état qu'il fallait redouter,

Sentir tomber son corps, son âme s'envoler,

Devenir soudain sourd, ne plus avoir qu'été,

Fatalement, toujours, arrivait en dernier...





Sébastien Broucke
Grelots d'outre-temps
Partager cet article
Repost0
11 novembre 2009 3 11 /11 /novembre /2009 12:45



Chenilles processionnaires,

Quand vous deviendrez papillons,

Faites-vous collier de fleurs,

Et colorant d'ailes notre air,

Qu'un cocon, courbe en ce rayon,

Vienne nous embaumer le cœur.

 

Que nos âmes se réjouissent

Et que nos yeux riant des prismes,

Concentrant mille ondes de joies,

Vous absorbant nous réfléchissent

Le blanc secret de l'optimisme,

Caché dans ce soleil qu'ils voient.





Sébastien Broucke
Grelots d'outre-temps
Partager cet article
Repost0
11 novembre 2009 3 11 /11 /novembre /2009 12:15

d9apkzhz.jpg


Sous le pont des sourires,

Au milieu des serments,

Le flot du souvenir

Coule inlassablement.

 

Tout semble être pareil,

Aux alentours des gens,

Mêmes bruits dans l’oreille,

Mais m’en plaindre à présent...

 

Survivant au linceul

Qu’est devenue ta voix,

Le jour marcher tout seul,

La nuit dormir sans toit.

 

J’attends, j’avance, j’erre,

Déraciné, passant,

Tant mon âme se perd

A notre amour d’avant.

 

Alors je réagis !

J’écris ce que je vois,

Dans des tableaux exquis

Où la couleur…c’est toi ;

 

Poèmes enfantins,

Mélancoliques, bleus,

Des fleurs dans des jardins,

Du soleil, puis nous deux ;

 

Oui, de peur qu’on s’oublie,

Je remplis tout de joie…

Ainsi, tes yeux bénis

Reconnaîtront mes doigts…





Sébastien Broucke
Grelots d'outre-temps
Partager cet article
Repost0
11 novembre 2009 3 11 /11 /novembre /2009 11:45
A Jacques Michaud, père d'Eddy

Icone


Le visage gravé comme un tableau de maître,

Aux façades vieillies, aux encor bellement,

Redécouvrant le beau sous des fissures traîtres,

Ses regards accrochaient ses souvenirs d’enfant.

 

La console des ans soutenait son visage,

Qu’imperceptiblement recouvraient ses soupirs,

Mais le blanc des cheveux n’ôtant rien au courage,

Imperturbablement y poignait un sourire.

 

Sur des maisons de pierre et sur des toits croulants,

Malgré sa vue moins bonne et ces rides aux yeux,

En savourant le charme du délabrement,

Sa lumière en pinceaux naissait l’antan joyeux.

 

Qu’importait l’avenir, l’enfin qui s’approchait,

Ces gestes moins précis, la rassurante peur…?

Sous le coup des erreurs et des jours assénés,

Devant l’âme cernée passait le beau moqueur.

 

Pourtant elle approchait, l’infâme inéluctable,

Seconde inexorable aussi lente que sûre,

Où la force vous fuit, où tout est démontable,

Où vivre est exister tant qu’un souvenir dure !

 

Dans ses champs de maisons, dans ses villages morts,

Copiste courageux, orgueilleux créateur,

Caché dans son labeur, à l’abri dans l’effort,

Il l’attendait serein tel une proie son heure !

 

La lionne viendrait, ou les hyènes, qu’importe !

Félin ou chiens, nourrir, c’était plus que rester,

Mourir n’était-il pas le seul cadeau qu’on porte,

Oui, rendre tout à la vie, gratuitement ? Mais…

 

Comme un corbeau supporte tout seul une poutre,

Fier, pensif et chargé, comme un dieu sous sa croix,

Des perles sous le front, son âme sous le coutre,

A ne tomber jamais il tremblait quelques fois…





Sébastien Broucke
Grelots d'outre-temps
Partager cet article
Repost0
11 novembre 2009 3 11 /11 /novembre /2009 11:30

Cloches


Le temps versait sa cire et sa flamme aux visages

De ces heures coulant étranges et banales.

Au travers de l'absurde encombré de nuages

Il tombait l'ironie d'un ciel rare et bleu pâle.

Un village songeur, cerné de mille rides,

Avançait d'un pas lourd attentif à ses cloches.

Voyant choir sur le sable un peu de sel humide,

La maison s'approchait, les mains sortaient des poches.

Ce monde se pressait, lentement et sans haine,

Tout au bout d'une rue qu'un long silence emporte.

Dissimulant l'entrée, dissimulant la peine,

Un rideau noir mourait dignement sur la porte...

Débordant de tristesse, inondé d'ombres seules,

Rempli de souvenirs et de vieillesses frêles,

De colonnes voûtées au manège des meules,

Un long petit couloir murmurait derrière elle.

Sur les draps blancs d'un lit reposaient une tête,

Et des cheveux blanchis, qu’une calme lueur

Descendait éclairer. Le repos, la tempête

Y dormaient emmêlés. Alourdis de sueurs,

Et de bonheurs manqués, d'étoiles qu'on allume,

Et de rêves gravés... un coussin se creusait,

Perturbant le repos d'un petit tas de plumes,

Sous un poids de sommeil et d'idées envolées.

Quel âge ?!... Nul ne sait ! Laid, grand, riche ?... Qu'importe !

Un visage muet au bout de son chemin,

Un corps juste endormi, femme, homme, qu'on emporte,

Aveugle, sourd, glacé, ne parlant qu'à certains.

Les vieillards orphelins, d'amour et d'avenir,

Y venaient entrevoir ce qu'ils seraient bientôt,

Admirant, effrayés, cet impossible pire ;

Voir une âme de plus éloignée de ses os,

Voir ce jour invincible... Oh !... presque le toucher...

Ce jour où...! Simplement vouloir..., pouvoir encore...,

Même souffrir bien plus ! Même bien plus d'année...!

Mais cette paix là..., non...! Surtout pas..., pas encore !…

Infâme temps béni que nous aurons cru nôtre ?!...

Dans l'homme quelques fois la lumière se perd,

Il gémit sur lui-même en pleurant sur un autre,

Car revoir cette vie que cette mort éclaire,

Lumineuse pénombre, éblouissant silence,

Heureux instant de trop clôturant quelques heures,

Admirable désordre, inconscience immense ;

Homme ! Existerais-tu, si tu vivais sans Peur ?!





Sébastien Broucke
Grelots d'outre-temps
Partager cet article
Repost0
11 novembre 2009 3 11 /11 /novembre /2009 11:15

 

L-eurasienne.jpg

 

A force de plonger

La surface de mes matins

Dans le fond lointain de ses yeux…

 

A force de passer

Le blanc tout vide de mes mains

Dans ce qu’il reste de nous deux…

 

A force d’emprunter

Jusqu’au souvenir des chemins

Que nous dessinions sous les cieux…

 

A force d’allumer

Mes regards tristes et déteints

Dans une mèche de cheveux…

 

A force de trouver

La tendresse qui va sans fin

Jusqu’en mes rêves les plus vieux…

 

A force d’inventer

Ce grand impossible destin

Que nous méritions bien un peu…

 

A force d’espérer

Que notre enfant naîtra demain

Dans le bonheur et même mieux…

 

A force de l’aimer

Jusqu’à presque toucher ses seins

Puisque rien ne sera sans eux…

 

A force de crier

Tout mon amour et mon venin

Jusqu’à la Haine et jusqu’à Dieu…

 

A force d’essayer

De ne plus nous revoir enfin

Pour en mourir à petit feu…

 

A force d’affronter

La même absence en mes jardins

La même crainte en mille lieux…

 

A force de lutter

Pour qu’hier soit encor demain

Je suis devenu courageux…

 

Et forcé de graver

Dans le silence ces refrains

Ma douleur a des reflets bleus…





Sébastien Broucke
Grelots d'outre-temps
Partager cet article
Repost0
11 novembre 2009 3 11 /11 /novembre /2009 10:45

033fenetrechat.jpg


Alliance éternelle aux éphémères ombres,

J'espérais l'arc-en-ciel aux nuages sans nombre.

La source a son rocher, mon cœur avait ses pierres,

Mon âme ensanglotée gonflant sous mes paupières.

 

Mon humeur anthracite et son pelage sombre

Frôlaient ton joli corps que mille odeurs encombrent.

Pleine de tiges, d'eau..., jarre printanière,

Tes couleurs sur nos jours tombaient à leur manière...

 

Mais, parfois, sur le soir, un rayon de lumière

Traversait l'univers et mes grains de poussière,

Bousculait mon cœur seul en effleurant mes draps.

 

Mai, comme un doigt de Dieu au pécheur en prière,

Esquissait un sourire, une lueur dernière,

Sur tes courbes de vase et le sommeil du chat.





Sébastien Broucke
Grelots d'outre-temps
Partager cet article
Repost0