Le rouge est plein de haine,
Sincère l’instant ment,
Magasin en semaine,
La crainte est toute en blanc ;
Puisqu’on ne peut mourir,
Cacher ses sentiments,
Se forcer à sourire,
Feindre, rapidement…
L’histoire était passée,
L’oubli venait enfin,
Pourquoi les cœurs blessés
Saignent des lendemains ?…
Providence grossière,
Cliquetis de chemins,
Amusant l’homme hier
Caressé par leurs mains.
Sur le hasard lassé,
La rencontre imprévue,
Effroyable, hésitée,
Surgit, inattendue…
Leurs âmes vont, peinées,
Respect rempli d’effroi,
Jusque dans leurs regrets
Camoufler leur émoi !
Comme font les épées,
Les regards lourds se croisent,
L’âme à l’autre collée,
Nos deux femmes se toisent ;
Simulant le dédain,
N’osant pas le mépris,
Leurs cheveux au lointain
Vont des teintes de gris…
L’une par sa victoire,
L’autre par son combat,
Pleines de penser noir,
Souffrent de se voir là !
La femme en la maîtresse,
Et l’amante en la mère,
Dans la même faiblesse,
Vont la même misère…
Car chacune a trouvé
Tout ce qu’elle n’a pas :
L’une ne peut aimer,
Et l’autre ne l’est pas.
Grelots d'outre-temps