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1 juillet 2012 7 01 /07 /juillet /2012 12:15

 

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Je marche, je longe les heures

Jusqu’où donc ira mon pardon

Ecrase, obombré-je ces fleurs

En les rasant de mes rayons

 

Je sens l’éternelle indocile

S’avancer dans ma robe blanche

Sa chair transperçant le textile

Abruptes ses beautés se penchent

 

Il n’est aucun tissu qui cache

Le grandiose et la majesté

Comment se peut-il qu’ils détachent

Leurs yeux d’un corps décorseté

 

Interdiront-ils à leurs mains

De penser glisser sur ma peau

De rêver passer sur mon sein

Comme l’extase et le vent chaud

 

L’esprit coule ainsi que de l’huile

Sots, n’en voulez-vous contenir

Alors repentants sous vos tuiles

Priez Dieu de vous en couvrir

 

L’oiseau se tait, le ciel rougit

Tout semble m’adorer sur terre

Pourtant désertés, mal épris

Beaucoup m’observent de travers

 

 

 

Sébastien BROUCKE

30 juin/1er juillet 2012

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19 juin 2012 2 19 /06 /juin /2012 14:00

 

Femme.jpg

 

Comme un arbre ondulant tu vas seule pleureuse,

Et ce drapeau planté dans le sol desséché,

Immobile toujours dans ta prairie moqueuse,

Veille ce petit tertre où ton âme est penchée…

 

Près de toi le vent passe et te salue, poli,

Tu ne t’en soucies plus, les bras le long du corps,

Ne rêvant qu’à genoux, ayant fui tous les lits,

Tu ignores ces cieux t’étreignant quand tu dors…

 

Tu gémis sans amant, fidèle soupirante,

Esseulée et cachée dans tes draps sanglotant,

La douleur est restée ta seule confidente,

Et tremble dans les nues son berceau miroitant…

 

Le silence descend sur toutes les bestioles,

Rien ne parle et tu sens que soudain tout est dit,

Le ciel allume alors ses petites lucioles,

Ta supplique et mon corps versant au paradis…

 

La nuit tombée sur toi, ses mains griffent et passent,

Vers ce matin nouveau que le soleil surprend,

Et ce qui peut rester comme empreintes s’efface,

Jusqu’à l’heure où revient cet effroi qui te prend…

 

Tu ne résistes pas, tu dors debout, docile,

Frôlant du bout des doigts des simples en prières,

Le firmament s’émeut de ces reflets fragiles,

Trahissant ton fantôme au sein du cimetière…

 

Demeure dévastée, ô femme agonisante,

Ton enfant ne vient plus sur ton cœur en piaillant,

Pourtant comme un oiseau son âme en toi chantante,

Chaque aurore s’engouffre ainsi qu’un assaillant…

 

Ne garde rien des morts ni des statues antiques,

Si jamais plus tes mains n’iront le décoiffer,

Sache toujours, ma mère, en frôlant tes colchiques,

Que ton petit qui dort a l’âme ébouriffée…

 

Sébastien BROUCKE

16-19 juin 2012

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15 juin 2012 5 15 /06 /juin /2012 16:00

 

La liseuse

 

Il flotte autour des mots d’automnales senteurs,

A les lire on se fond dans les prés, dans les vaches,

Tant l’herbe sous ces vers parle quand on la mâche,

Tant ces fraiches couleurs se ruminent des heures…

 

Si d’un simple regard on vient remplir ses mains,

Tout devient fleur, oiseau, quand l’œil se fait tactile,

Le sourd même en lisant n’est plus seul en son île,

Il entend des grillons, des ailes, des parfums…

 

Assis, même allongé, il se sent cheminer,

Sauter tel un cabri sur d’étonnantes pentes,

Où paissent des mouflons enivrés de descentes…

Lecteur ! Regarde, entends, reste à te promener !

 

Tout redevient joli, un crépuscule sonne,

Quelque lune s’étend au silence où se noient

Les ombres oubliées au-dedans des sous-bois,

Et ta page se tourne au vent qui t’environne…

 

Tu dors, ton livre tombe, et la nuit sursautant,

Ton visage ose encore étaler pour ton âme

Le sourire étonnant qu’illuminent ces flammes,

Qu’un poète a versées comme un soleil couchant…

 

Sébastien BROUCKE

15 juin 2012

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5 juin 2012 2 05 /06 /juin /2012 22:59

 

Femme-a-l-enfant.jpg

 

Ainsi que du parquet longeant des galeries,

J’arpente des couloirs interminablement ;

Aux murs point de tableaux, d’œuvres d’art qui sourient,

Un numéro salit chaque porte en bois blanc…

 

Ici flotte une odeur écœurante et légère,

Qu’on ne trouve jamais qu’aux ponts de tels bateaux ;

Au milieu des mourants, survivre, manquer d’air,

Déambuler toujours à se sentir de trop…

 

Dehors chaque arbre monte autant qu’il s’enracine,

Rien ne semble changé, rien ne devrait périr,

Es-tu le seul bourgeon dormant dans les épines,

Qu’un lumineux printemps ne verra pas grandir ?

 

Quoi, ton âme échappée ! Quoi, ton corps dans une urne !

As-tu vu le soleil, est-ce bien raisonnable,

Dormir en plein matin sous des dalles nocturnes,

Crains-tu ta mère, O fils, pour t’enfouir dans du sable ?

 

Comme dans un musée, je devrai vers vingt heures,

Abandonner ma place et ta momie couchée,

Et regrettant mes pleurs, prier que tu ne meurs,

Près des fleurs en bouquets dont la tête est penchée…

 

Réveille-toi mon ange, entrouvre-moi ces ailes,

Survole, mais de loin, le champ des trépassés,

Caresse et prends ma main, caresse et rends-moi celles

Que je mis de longs mois dans ce ventre à tisser…

 

Tu ne peux frêle enfant me faire autant de peine,

A qui donne la vie, n’écrase pas le cœur,

Respire encore un peu, un jour, une semaine,

La nuit vient, tout le sait, mais jamais avant l’heure…

 

Sébastien BROUCKE

4 & 5 juin 2012.

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3 juin 2012 7 03 /06 /juin /2012 18:30

 

Terre rouge

 

D’une troupe nombreuse on entend le raffut,

Comme des cavaliers qu’emportent des pas lourds,

Et si le soir n’éteint la clameur du chahut,

L’ombre soude à leurs fers d’inébranlables tours…

 

La nuit vient, souveraine, altesse sans égale,

Poursuivant ses cheveux dévalant des sommets ;

Sans haine, sans rancune, altière et abyssale,

Elle descend moins sombre aujourd’hui que jamais…

 

Nimbée du crépuscule où vont ses sentinelles,

Son ciel n’est pas le seul à veiller étoilé,

Aux prés sourds de leurs cœurs on sait des coccinelles

Adorer le bon dieu de ne l’avoir voilée…

 

Tout dort guilleret, les herbes prient, se pâment,

Car les élytres joints reviendront applaudir

Celles qui sans un bruit, étincelles sans flamme,

Enluminent la crypte où la lune soupire…

 

Le temps pulse au lointain, une aurore s’avance,

Un soleil parait neuf, les comètes s’éteignent,

Le jour brise les tours, rompt le cou du silence,

Menant à l’échafaud l’horizon pour qu’il saigne…

 

 

Sébastien BROUCKE

2 & 3 juin 2012.

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23 mai 2012 3 23 /05 /mai /2012 19:50

 

Fille aux papillons 2

 

J’ai repris le sentier où la pluie dévastait

Les arbres de chez nous que l’orage abattait ;

S’ils ont refait le pont qu’avait coupé en deux

Le fleuve soudain né du ru impétueux,

Seul j’ai refait la route où le vent s’employait

A jeter dans ses eaux nos corps las de ployer.

 

Ils ont tout reconstruit et même tout repeint,

Mais que peut la couleur où manque ton parfum ?

Les fleurs ont refleuri, charment d’autres abeilles,

Le printemps est ravi et comme elles s’éveille…

 

Qui s’arrête en chemin se prive de sa peine :

J’avance car il faut, mais survivre est obscène !

 

Nos enfants ne sont plus désormais ces petits

Que tu couchais le soir en riant, dans leurs lits ;

Chacun d’eux est parti, au loin, faire fortune,

Et sans eux cette vie me devient importune…

 

J’ai retrouvé de nous des photos que les vieux

Contemplent en pleurant quand le peuvent leurs yeux ;

Tu as ce grand sourire et cette taille étroite,

Qui m’ont marqué le cœur, mémoire maladroite !

 

Je n’en veux à personne, excepté à moi-même,

De ne pas t’avoir dit moins rarement je t’aime…

 

A mon tour je me noie aux larmes qui m’emportent,

L’air me manque et j’en tombe, et l’espoir que je porte.

A rester loin de toi, à n’aimer qu’à demi,

Je songe à rentrer tôt, quitte à rester maudit.

 

Je prie pour te revoir, ma maison c’est ta main,

Je serais dans ton ciel, un peu après demain…

Ils descendront sans doute en ma conscience claire,

Pour désemplir au moins le cercueil de ma chair,

Mais sur le matin frais, le parapet du pont,

Qui saura si je suis un ange ou le démon ?

 

Sébastien BROUCKE

22 & 23 mai 2012.

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19 mai 2012 6 19 /05 /mai /2012 18:15

 

secret beauty by srebrina

 

La scène parait bucolique,

L’arbre est chargé, le soleil haut,

Les cerises vont en gâteaux,

Aucun oiseau ne revendique…

 

C’est donc à nouveau le printemps,

La chaleur luit, blondit les mèches,

Vois, chaque fleur part à la pêche

De son papillonnant amant…

 

L’amour s’endort, bordé de songes,

Puis quand les blés s’y sont dorés,

Le ciel où les anges s’allongent,

Se drape d’un soir coloré…

 

Sébastien BROUCKE

18 & 19 mai 2012

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18 mai 2012 5 18 /05 /mai /2012 19:15

 

Paquerette.png

 

Quand les champs endormis rêvent qu’il les réveille,

Cette année le printemps apparait sans soleil ;

Partout de grises nues s’en reviennent rincer

Des fleurs que la chaleur refuse d’embrasser !

La nuit même, chacune, effrayée, sans étoile,

Tant les arbres aux vents hululent dans leurs voiles,

Avide de douceur, n’espérant plus sécher,

Languissamment s’étiole et la tête penchée,

Devinant le poète étonnamment qui rage,

Se surprend à pleurer tel un petit nuage !

Ainsi que l’eau clapote en tombant dans un puits,

L’entends-tu toi aussi ce mois de mai qui fuit ?

Goutte à goutte on devine où bruissent les herbettes,

Que l’heure est moins aux fleurs qu’aux bruyantes rainettes !

 

Sébastien BROUCKE

18 mai 2012.

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18 mai 2012 5 18 /05 /mai /2012 11:45

 

Mere-a-l-enfant.jpg

 

A Cécile Sauvage

 

J’aurais aimé fixer ta bouche

Quand tu versifiais de candeur

L’enfant, le papillon, la mouche,

L'allégresse enfantant tes heures…

J’aurais dit à mon œil : « englobe

Sa silhouette avec sa joie ! »

Et mon cœur murmurant : « tais-toi ! »

J’aurais prié qu’au vent ta robe

Balance pour moi ta splendeur…

Mais je ne fus pas là, ma sœur,

Pour poser sur ton âme pure,

L’œil dont tu fixas la nature !

 

Sébastien BROUCKE

18 mai 2012

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18 mai 2012 5 18 /05 /mai /2012 10:45

 

Homme-grenouille.jpg

 

J’ai creusé trop de trous par ennui, par centaines,

Dedans lesquels je tombe... En ces puits, mes fontaines,

Des grenouilles festoient et rotent jusqu’aux cieux ;

Pas une ne me craint, tout s’est accoutumé

 

A ces coassements que je ne n’ose jamais !

Je m’écroule à rebours, observant silencieux,

Mon être qui s’effondre aux mares qui frissonnent ;

Peu leur chaut qu’auprès d’elles je vienne en chutant,

 

Pour valser à leur fête, est-il besoin qu’on sonne,

Il n’y a pas de porte où l’on rentre en tout temps !

Titubante statue aux glauques statuettes,

 

Jamais je ne me brise, aux lois je me soustrais,

Et mon âme se noie dedans ses os, muette,

Tandis qu’un batracien tire sa langue, outré.

 

Sébastien BROUCKE

16, 17 & 18 mai 2012.

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