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11 février 2013 1 11 /02 /février /2013 19:00

 

Colombe-copie-1.jpg

 

Toujours elle est assise alors que je promène

Sur elle mon regard comme un ciel sur la plaine.

Penchée sur quelque livre on la devine ailleurs,

S’enthousiasmant le cœur sous des lueurs meilleures.

Elle ignore les gens, le soleil, les parfums,

Qui nous remplissent l’air et pavent nos chemins.

Sa tête tourne autant que ses doigts sur ses pages,

Et ses plus beaux jardins fleurissent en images.

Elle a de blancs habits, j’en contemple les formes,

Et son minois parfait me plaît dessous son orme.

Je m’assois devant elle et j’observe à loisir

Les mines qu’elle fait, ses craintes, son sourire.

Je devine un manoir, j’imagine un sentier,

Là des bouquets de joie où s’élance son pied.

Un jour elle est princesse, un autre elle est bergère,

Mais je hais les amants de son imaginaire…

Traverse-t-elle un champ, va-t-elle en un château,

Mon amour la poursuit de ses fougueux chevaux !

A se plaire en son rêve, elle passe des heures,

Raccompagnant en sœur l’après-midi qui meurt.

Des passants vont sans fin là-haut sur l’esplanade,

Quand moi je n’ai qu’un but à chaque promenade.

D’elle je ne sais rien mais que savoir de mieux,

Que ce rai de lumière éblouissant mes yeux.

Je cultive l’ennui, les ombres où rougir,

Tout au fond de l’allée où sa statue respire…

La ligne de sa nuque hantée de boucles noires,

Enfante en mon silence un soleil à l’espoir.

Mon horizon réduit aux courbes de sa chair,

Mes dix doigts agités s’inventent des repères…

A des mots différents je veux qu’elle se pâme,

Laissez-moi l’abreuver, lui remplir toute l’âme,

Ah, lui verser au cœur des folies de poètes !

S’il me faut du courage, à genoux qu’on me jette,

Si je ne sais parler qu’on me donne d’écrire,

Pour que brillent ses yeux tout émus de me lire !

J’aimerais qu’en ce parc nos deux bancs communiquent,

Que rien ne soit plus grand que cette histoire unique…

Entendez-vous nos cœurs lorsque descend le soir,

Le sien dans son donjon, le mien dans un mouchoir ?

Ma statue se relève, une angoisse m’oppresse,

Fera-t-il beau demain, reverrai-je ses tresses…

L’humidité qu’obombre un grand astre livide,

Me burine l’esprit redevenu solide.

Comme hier on m’ignore et déjà sous la grille,

Sa silhouette passe au loin telle une aiguille.

Là, plantée dans mon âme elle évide mon cœur,

Admirable douleur dont je goûte l’horreur.

Je n’ose la poursuivre et lâche et sans bougie,

Je ne suis qu’un aède amputé d’élégie !

Courir, la rattraper pour tenter de revoir

Ce dont rêve un aveugle environné de noir ?

Avant que de rentrer dans l’ombre du vieux bourg,

M’éclairer aux grands feux de ses yeux sans détour,

M’attabler et reboire à la coupe parfaite,

De son visage d’ange où chaque trait se fête.

Je voudrais un conseil, un ami qui se lève,

Etre la branche enfin qui fleurit de sa sève,

Pour porter en bouquets, en corbeilles de mots,

Tous les frissons qui font se soulever ma peau.

Prostré sur une chaise en pensant à un banc,

J’ai la tête embrumée par un nuage blanc.

Il est tard à nouveau et seul en ma maison,

Je cherche sans bouger un reste de raison.

J’ai honte d’avoir mal, j’ai honte, je rougis,

Quand je devrais oser, j’attends de la magie,

Un ange qui serait ému par ma misère,

Une main qui viendrait comme celle d’un père…

Ah ! Servez-moi ce vin dont la robe est d’ivoire,

Rendez à mon regard l’alcool qu’il voudrait boire !

J’entends presqu’en mon cœur des prières païennes,

Tant je vendrais ce soir mon âme pour la sienne…

Demain je n’irai pas sur mon banc raisonnable,

J’irai m’agenouiller devant son cœur aimable,

Et murmurant bonjour, je lui demanderai,

S’il est habituel qu’on n’ose l’aborder.

Je sourirai, c’est tout, et laisserai ma joie

Parler sans oraison de ce qui brûle en moi.

Puis je lui conterai l’histoire où la colombe

Fit sortir un beau jour un oiseau de sa tombe…

 

Sébastien Broucke

10 & 11 février 2013

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8 février 2013 5 08 /02 /février /2013 16:00

 

chat-ombre.jpg

 

A Gh. Letourneur

 

Ne crois pas que j’ajoute à la mythologie

Ni que je vienne ici pour une apologie !

N’attends pas que d’un chat je te tisse un éloge,

Que d’un pelage absent qui te servait de toge,

Je bâtisse une nuit où brille en souvenir,

L’astre d’un regard maigre où t’étendre et dormir !

Je ne suis descendue vers toi que pour ma gloire,

Ta peine est inutile et compte comme un soir !

Je m’approche sans bruit, à l’instar du félin,

Narguant ton cœur meurtri qui implore, orphelin !

Que veux-tu que je fasse et qu’attendre de moi,

Des mots pour réchauffer tes jours transis de toi ?

J’erre sans sentiment, seul le beau ne m’a fui,

Où que j’aille je mets l’harmonie qui y luit.

Mortes dans la vieillesse ou perdues dans les rues,

Je ne rends pas la vie aux chattes disparues.

Pourtant, tu m’as touchée, tes larmes m’ont émue…

J’ai tardé pour parler car, chenille qui mue,

J’ai savouré le temps qui me poussait en ailes,

Et désormais tombant mes fleurs en ta parcelle,

Si ce n’est que pour moi que je nais au poète,

Mes mots font des lampions s’agitant sur ta tête !

Il ne me déplait pas d’enluminer ton cœur,

Vois, par la mort d’un chat nous sommes un peu sœurs.

S’il est dur de survivre à ceux qui nous transportent,

Dur d’entendre tomber nos larmes à leurs portes,

Ton mal n’est que celui que nous revêtons tous.

La douleur qui te couvre est comme cette mousse,

Qui tapisse les troncs dormant sous les écorces,

Femme, n’enlève pas ce qui colle à ta force !

Je ne rends pas la vie mais vois, je la prolonge,

La mort est dans mes mots une ombre qui s’allonge,

Et l’amour que je luis quand le soir vient et tombe,

Porte encor les couleurs de ton chat dans sa tombe…

 

 

Sébastien Broucke

8 février 2013

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31 décembre 2012 1 31 /12 /décembre /2012 00:45

 

iau5yc5s.jpg

 

 

Mon âme s’en va, sans chaleur, sans laine,

Fuyant sans aile, nue sur le sol dur,

Ce matin lent où la fraicheur promène,

Ses parfums doux renouvelés d’azur.

 

Etalant une joie qui courbe encore,

Sous des cieux laiteux qui la multiplie,

Le jonc d’un rêve ou deux que recolorent

L’aube nouvelle et l’oiseau qui l’emplit,

 

Au creux des champs qu’un nuage contourne,

Sur des blancheurs énamourées d’hiver,

L’âme m’échappe et glacée se retourne,

Vers les brasiers disparus de mes terres…

 

Ici les charbons ardents font des cendres,

Rien ne crépite où rougeoyaient aux âtres

Les morceaux de bois morts, nos heures tendres,

En moi je suis un troupeau sans son pâtre…

 

Sempiternelle attente, irréductible

Sursis, survivre au jour comme en l’espace

Tourne, empruntant ses allées invisibles,

L’astre craignant d’immenses feux de glace !

 

Désempli trop tôt de ce que j’étais,

Semblable aux vidés chapons de Noël,

Je suis soudain ce qu’on me promettait,

Pourtant la farce a des parfums d’airelles…

 

On me voit mourir sans ma flamme, étrange,

Privé de Dieu, vivant, gavé du pire,

Je suis un corps attendant qu’on le mange,

La chair en moi loue ce dernier plaisir…

 

Je vais assassiné au temps limpide,

Mais, souvenir reniant le passé,

Maudit, j’erre en moi stérile et gravide,

Désenfantant les instants trépassés.

 

Que naitrait-il, alors qu’ont disparu

La poésie et la muse magiques,

Quoi ! Des feuilles privées d’arbres, écrues,

Que fuirait même une neige euphorique ?

 

Rien. Il ne peut rien rester de mes heures.

Comme un oiseau s’effraie de ses murmures,

L'âme envolée, sa défunte chaleur

Semble avoir asséché mon rêve pur…

 

Pour renaître, qui faut-il que j’implore,

Dites-moi où prier, crier pardon,

Vers quel dieu, quel archange, quel encore ?

Rouvrez ce ciel où l’on me verrait bon…

 


Sébastien Broucke
30 & 31 décembre 2012

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9 novembre 2012 5 09 /11 /novembre /2012 17:00

 

sunset-pointe-Cap-ferret.jpg

 

Désorientant la mort tout autant que le deuil,

Eradiquer l’immonde au futile des feuilles ;

 

Outrepassant les voies de l’amour et des hommes,

Additionner nos jours pour en faire la somme ;

 

Arpentant l’océan sous le soleil safran,

Evaporer d’embruns ton souvenir charmant ;

 

Sillonnant l’horizon, les voiles en dimanche,

Glisser sur leurs miroirs notre âme entre ses planches ;

 

Contemplant l’infini vidé de ta présence,

M’enivrer de l’immense encombré de silences ;

 

Scrutant l’ors d’anciens jours alanguis et blafards,

Refuser que la vie vogue en ce cauchemar ;

 

Agrippant le vent froid s’emmêlant dans mes branches,

Menacer la tempête enlaidie de revanche ;

 

Epouvantant la mer, l’insatiable voisine,

Remettre ton couvert dans l’ancienne cuisine,

Et goûtant le regret plus que le réconfort,

Attendre ton retour sur le quai du vieux port…

 

Sébastien BROUCKE

9 novembre 2012

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7 novembre 2012 3 07 /11 /novembre /2012 15:00

 

Resurrection.jpg

 

Balayer mon jardin, déménager le temps,

Epousseter le monde et tous ses paradis,

Pour roffrir ma poussière à leurs os sans esprit !

 

Chutant, pleurant sans larme, interrompant la ronde,

Alors que la mort monte à déborder des sots,

Je me verse en la cendre, écume en leurs tombeaux.

 

Et là, serrant le voile au très-saint du silence,

Invoquant ton nom seul où béeront les cercueils,

Je lave de pardon des morts toujours en deuil.

 

Mes chemins reniés, chaque règle du jeu,

N’allais-je mettre ailleurs chacune des horloges,

De ce temple éternel où plus un seul ne loge ?

 

A tant aimer le monde, à leur donner mon fils,

Devinant en plusieurs l’inaccessible peine,

Je veux couvrir de chair leurs os privés de laine !

 

Bientôt tout se termine, oui je les sauverai,

Voilà le dernier acte, à genoux et guéries,

Entends-tu ce murmure en leurs âmes qui prie ?

 

Je me repais jaloux de ces fils qui reviennent,

Et chancelant la joie qu’un seul m’aura donnée,

Renais à l’équilibre un jour abandonné…

 

Sébastien Broucke

5,6 & 7 novembre 2012

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15 octobre 2012 1 15 /10 /octobre /2012 13:30

 

Pegase.jpg

 

Les entraperçois-tu, lentement je les vois,

Chacune pousse, tire, allonge le convoi,

Laborieusement. Vers où tant traînent-elles,

Ces années que les nues transportent sur leurs ailes ?

 

Mon cœur ! Ne t’ensommeille pas en l’ombre ensevelie,

Songe à ce que ne peut ce ciel qui nous délie ;

Fébrile, empresse toi de ne redouter rien,

Ote-toi de ces rails, échappe au train qui vient !

 

Toi qui battais sans cesse, emporté sans transport ?

Dévêtu de ton rêve ? Harnaché comme un mort ?

Redeviens qui tu es, galope hors ce malheur !

 

Martelant l’horizon, empruntant d’autres heures,

Monte, remplis tes yeux d’azur énormissime,

Et flamboie, tel l’oiseau, mon sang en haut des cimes.

 

 

Sébastien BROUCKE

15 octobre 2012

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11 octobre 2012 4 11 /10 /octobre /2012 19:40

 

Rouge sans

 

Quand descendra l’oubli six pieds dessous la terre,

Désemplir nos cercueils de leurs os et leurs chairs,

Au-dessus de nos fronts, sans souci, faméliques,

Sous des dimanches verts drapés de pique-niques,

Entendrons-nous les pas des automnes qui crissent,

Aux rougeoiements des bois que les jours nous ravissent ?

 

 

Sébastien BROUCKE

11/10/2012

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10 octobre 2012 3 10 /10 /octobre /2012 23:30

 

Autumn_Shadows_by_Jay_Cougar_Prints.png

 

L’automne est revenu, voici la fin d’un règne,

Le grenat monte au front des artistes qui peignent !

On voit ici et là s’en aller silencieux

Des flots roux de verdure à l’arbre jeune ou vieux,

Mais on pourrait entendre au creux du vent qui roule

Comme un bruit de rameaux dans un ruisseau qui coule…

La mort est belle à voir, et dans ces rougeoiements,

On aperçoit l’amour jusqu’en ses saignements.

Tout s’éteint, tout le sent, mais tout remue et bouge,

Car puisqu’il faut mourir, ah ! Mourons dans le rouge !

La branche se redresse imperceptiblement,

Tant c’est l’une après l’autre et tout nonchalamment

Que les feuilles oublient d’accrocher leur faiblesse

A ce bois qui lassé, peut-être, les délaisse.

A les voir atterrir on dirait qu’elles posent

La douceur et la vie qui s’épousent en rose…

Pourtant la mort est là, drapée tel un géant,

Et la feuille en victime innocente l’attend.

On dirait qu’elle sait, la petite qui prie,

Que leur temps sur le sol fait une broderie,

Une heure où s’entremêle au pourpre qui s’étale

La beauté qui chutant toupinait en pétales…

 

Sébastien BROUCKE

12 novembre 2011

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10 octobre 2012 3 10 /10 /octobre /2012 17:30

 

Vainunska---le-juif-errant.jpg

 

J’ai hâte d’être mort, et sans la voir j’appelle,

Celle qui m’ignorant refuse de venir ;

Pourtant je suis plus sot que ceux qui se révèlent

Incapables de vivre et frileux de mourir !

 

Mais pas un cheveux blanc, que des boucles rebelles,

Mon temps n’avance pas, on me voit rajeunir ;

La vie vient comme une eau, la garce m’ensorcelle,

Vais-je être heureux longtemps à ne pouvoir périr ?

 

Quel dieu se venge, qui m’ôtant à ses flammes,

Me remplit du néant dont se nourrit mon âme ?

Pourquoi me faire attendre, et me combler d’un rien…

 

J’erre en mille chemins, tout réjouit ma vue,

Tout ce que j’aperçois, et le mal et le bien !

Ah ! Ne plus croire en rien, c’est là ce qui nous tue…

 

 

Sébastien Broucke

20 septembre 2011 – 16h10, 16h50.

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8 septembre 2012 6 08 /09 /septembre /2012 19:00

 

bebe-dans-les-mains-de-son-pere.jpg

 

Voilà ma petite ingénue,

Toute de nudité vêtue,

Serrant en son âme enfantine

Toute la candeur féminine…

 

Sébastien Broucke

8 septembre 2012

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