Fier
impassible
bucolique
Ivre de pluie
voire alcoolique
Perpendiculaire à des cieux
Qui scintillaient moins que tes yeux
J’écrivais n’ayant rien à dire
Des mots que tu n’irais pas lire
De tout je dévoyais le sens
D’un rien j’inventais des romances
Fixant la campagne assoupie
L'éclairant de vers sans répit
La rime en moi réverbérait
La vie comme je l’espérais
Si l’herbe s’offrait en pâture
Aux fleurs couchées sur la verdure
Si les branches tendaient leurs mains
Vers l’azur et le lendemain
Mes doigts qui s’approchaient des arbres
Ne pensaient qu'à leurs pieds de marbre
Je versifiais en mots d'amour
Ces mots qu'on disait tous les jours
Mais je n'en parlais qu'à mon coeur
Les poètes sont des semeurs
D'étoiles colorées de rimes
Ne luisant qu'à ceux qui les priment
Bien tôt revenait le soir sombre
Il adorait grandir les ombres
Courant sur les sentes anciennes
J’aimais voir s’allonger la mienne
Moqueur
le soleil tombait donc
Comme une hache au tronc qu’on tronque
Ignorant le jour qui s’éloigne
Je m’avançais vers ma compagne
Le ciel paissait des bœufs
des chèvres
Heureux
ravis
les près aux lèvres
Moi sur les tiennes rouges braises
J’irais framboise
mûre
fraise
Sébastien Broucke
11 juin 2014