J’avoue, j’en veux encore à ton rire éphémère,
Aux joies dilapidées aux plus doux de nos heures,
A tes regards d’enfant qui réchauffant ta mère,
Annonçaient tout l’hiver le printemps et ces fleurs,
Que mon âme noircie par la fumée des ans,
Salissait de dédain, méprisait de néant.
Tu allais ravissante et les aubes ravies
Attendaient que s’éveille aux nouvelles clartés
Ma délicate fille où s’empressait l’envie
De vivre, d’être heureuse, d’aimer en aparté
Les instants qui s’en vont essaimer sur les jours
De joyeux souvenirs, de paisibles amours.
A l’époque la terre était encore ronde,
La nuit peut-être sombre et la journée pareille,
Mais je n’ai jamais eu de douceurs plus profondes
Que lorsqu’appréhendant ton âme en son sommeil
Je devinais un ange attendri par la chance
De veiller sur ton père et ta jeunesse immense…
Sébastien Broucke
25 juillet 2013