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6 juin 2011 1 06 /06 /juin /2011 08:00

 

Les-Parques.jpg

 

Me dira-t-on jamais, veuves sempiternelles,

Qui dirige le sort ?

 

Laquelle d’entre vous m’est à ce point rebelle

Qu’elle m’aime à la mort ?

 

Ne vous suffit-il pas d’être assez envieuses,

Des desseins de mon cœur,

 

Qui court, allégrement aux matinées pluvieuses,

S’ébouriffer les heures ?

 

Laquelle de vos mains déclenche la bataille,

Vous jette sur mon dos,

 

Lacérant mes chemins, mes envies, mes entrailles,

De vos coups de couteaux ?

 

Immobile j'allais, quel danger qu’un brin d’herbe !

Dans un plaisant jardin ;

 

Mais si vous admiriez le faible et le superbe,

Vous n’aimiez qu’au matin.

 

Qui brise ma journée, me retranche d’hier,

M’ôte à mes lendemains ?

 

Qui me reprend le ciel, m’arrache à sa lumière,

M’écrase dans ses mains ?

 

Je faisais trop de bruit ? Dangereuse ma flamme,

Offenses mes instants ?

 

Je n’étais qu’un prénom, une onde, un flot, une âme,

Un doux embrasement.

 

La vie n’allait en moi que pour être à la vie,

Et sans rêver d’ailleurs !

 

J’étais sans le savoir ce que j’aurais choisi,

Je m’offrais à plusieurs.

 

L'attente longue, douce, à mon souffle est ravie ;

Qu’ai-je fait, moi, quel mal ?

 

Le sol aura-t-il soin de garder tout petit,

Mon petit idéal ?

 

Tant pis, gorgé d’envie et l’âme si légère,

Je me laisse arracher !

 

Mais vous n’aurez jamais, cruelles, ni souffert,

Ma frêle liberté.

 

 

Sébastien BROUCKE

16 mai 2011, 13h00-14h45.

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