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1 juin 2010 2 01 /06 /juin /2010 08:30

 

La-robe-bleue.jpg

 

Afin qu’elle soit seule ayant du bleu sur elle,

Le ciel respectueux ne luisait que de gris ;

Comme à la pierre, au roc unique pour un aigle,

Dans mon cœur invaincu s’enfonçaient ses deux serres…

 

Aux hommes chaque étoile est un petit caillou,

D’habitude. Or cette autre osait se faire immense ;

Près d’elle je pensais des choses ridicules,

La beauté s’anoblit quand la laideur l’entoure…

 

Ne faisant entre nous de différence aucune,

Elle ne voyait point ce que je croyais être ;

Pourtant, lorsque cet ange embrasait le rocher,

Je priais pour que naisse un monde autour de l’astre…

 

L’alchimie du bonheur et du plaisir puissant

Donnait à sa grandeur l’aspect d’un soir d’été ;

Toutefois, je craignais que la chaleur ne tombe,

Que la flamme, lassée, vacilla dans ses yeux…

 

Ma chambre lui rendait ce qu’on pouvait offrir,

Quelque musique douce au travers des silences ;

Mon regard sur son cou, mes mains sculptant son dos,

Mon désir qu’elle aimât mon souffle en ses chignons…

 

L’excuse était banale, on prisait le thé rouge,

Mes tasses néanmoins ne la brûlaient jamais ;

Car, comme aux autres fois, comme en d’autres encore,

Elle ne lâchait pas la lèvre de sa proie…

 

C’était sans doute avril, sans oiseaux, sans azur,

Ignorant qu’on s’aimait on se frôlait les voix ;

Adolescent lointain, collégienne à son heure,

Assis au bout du lit, c’était elle, moi lui…

 

Quand de mots, de silence, on cessait les je t’aime,

Seul de l’autre un bout d’âme effleurait notre oreille ;

Pour couvrir de nos peaux le murmure étonné,

La bruine alors courait chuchoter aux fenêtres…

 

Au milieu de nos cœurs et de l’après-midi,

Indifférente à tout, longue, l’heure passait ;

Désormais souvenir où rien presque ne bouge,

L’esprit d’un printemps mort renaît ses baisers frais…

 

Ressemblant à la fin des heureuses histoires,

En rêve souvenu je la rebois sourire ;

Et ce moment rempli de celle qui me manque,

Ce bien fugace instant, m’est un coin d’éternel…

 

Sur son épaule va, sombre, sa chevelure,

Brune, elle est dans sa robe imaginée jadis ;

Là, m’enlaçant d’un songe, elle impose à l’absence

De remettre à plus tard mes craintes obstinées…

 

 

 

 

Sébastien Broucke

Grelots d'outre-temps

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