Qui viendra balayer, chère âme désunie,
Sous le drap qui se froisse alors que détordu,
Ton corps souffle et repose aux instants suspendus,
La poussière étalée sur ta peau rembrunie ?
Tes cheveux emmêlés de neiges et de noir,
Guetteront mille années mes faisceaux sur leurs champs,
Mais quels doigts enfiévrés quand le ciel redescend,
Traverseront, onguent, ta chevelure moire ?
Sur quel torse iras-tu te pencher solitaire,
Quand je serai sans toi dans le fond d’un caveau,
Pourras-tu deviner que du froid du tombeau,
Mes os rêvent sans fin que tes bras les enserrent ?
Sauras-tu la caresse et le mouvement lents,
Remontant des enfers à tout jamais glacés,
Jalouse, iras-tu taire à ma chair remplacée,
Les mots doux et sucrés qui m’envahissaient tant ?
Etrangers l’un à l’autre en notre propre histoire,
Mes mains qui t’enchantaient ne te toucheront plus,
Ah ! Qui t’éclairera, quand chaque aube de plus,
Nous errerons sans l’autre en de sombres couloirs ?…
25 février 2013
Sébastien Broucke