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5 juin 2010 6 05 /06 /juin /2010 06:15


L'après l'amour

 

On ne distinguait plus qui l’autre dirigeait,

Ces deux réalités, l’une à l’autre liées,

Serrées dans l’univers et le froid de l’été,

Reniaient les mots doux que j’avais envoyés…

 

La lumière en plein dos d’une lune en entier,

Présentait à mes yeux ce que je devenais,

Dedans cette nuit claire où l’espoir s’éteignait,

Le sombre de moi-même allant se promener…

 

La tête encore ailleurs, le cœur décapité,

Ses semelles collées aux plantes de mes pieds,

Dessus le blanc des murs, les marches pour monter,

Mon ombre devant moi dévalait l’escalier…

 

Chaudes, salinement, des larmes oubliées,

Ignorant comment dire où ces pas m’emmenaient,

Péniblement glissant, d’étages en paliers,

Tombaient tout comme moi jusqu’au rez-de-chaussée…

 

Libéré, las de toi, stupide, écartelé,

Ma peine à ton absence, émue, multipliée,

Ecoutait longuement mon âme deviser,

Et, sans joug, sans fard, d’eau, la contemplait pliée…

 

Comme un arbre sans cime, un enfant crucifié,

Un endroit quelque phare où la mer a séché,

Une vie sans couleur, un reste de moitié,

Un aveugle sans sœur, le Verbe assassiné…

 

Avançant dans ce corps que l’ombre projetait,

Sur moi j’allais savoir ne pas m’apitoyer,

Mais, tendresse rompue, amour déchiqueté,

Combien ne plus t’aimer serait lourd à payer…

 

Délavant les couleurs aux branches déployées,

Tous nos jardins de vert iraient taire, brûler,

Nos poèmes rieurs soudain momifiés,

Draperaient de néant nos pays voyagés…

 

Mais, illusions meurtries, doux songes lapidés,

Bien qu’en cage, affamé, hagard, horrifié,

L’avenir sans tes yeux, absurde désormais,

Dans ceux de nos enfants viendrait me rassasier…

 





Sébastien Broucke
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