Je tombe de la lune aux toboggans des toits,
Où glissant sur l’ardoise ou la tuile de terre,
S’éclate le silence emporté par son poids
Comme en rayons brisés l’étoile sur le verre !
Je m’avance sans bruit, je vais audacieux,
Rebondir aux miroirs des rêves de vos lits ;
Descendant sans échelle et du barreau des cieux,
Je porte en vos sommeils les plis de la vraie vie !
Recevez-vous au moins ce que je vous envoie,
Et combien d’entre vous savent encore y lire ?
Qui reconnait mes mots à défaut de mes doigts,
Quand j’écris en vos cœurs ce qu’ils devraient me dire ?
Tout est sombre alentour, cauchemars, cris, huées,
Puits taris, nues sans elle, amertume, tristesse…
Ah ! Que de sécheresse où pourraient affluer
Des rivières de joie, des fleuves d’allégresse !
Mais qu’en avez-vous fait de ma bonté, géants,
Votre herbe a-t-elle bu l’encre de chaque nuit,
Vos cœurs sont-ils restés ces gouffres noirs, béants,
Que ne remplit jamais cet astre au loin qui luit ?
Sébastien BROUCKE
27 mars 2012. 11h-12h.