A force de plonger
La surface de mes matins
Dans le fond lointain de ses yeux…
A force de passer
Le blanc tout vide de mes mains
Dans ce qu’il reste de nous deux…
A force d’emprunter
Jusqu’au souvenir des chemins
Que nous dessinions sous les cieux…
A force d’allumer
Mes regards tristes et déteints
Dans une mèche de cheveux…
A force de trouver
La tendresse qui va sans fin
Jusqu’en mes rêves les plus vieux…
A force d’inventer
Ce grand impossible destin
Que nous méritions bien un peu…
A force d’espérer
Que notre enfant naîtra demain
Dans le bonheur et même mieux…
A force de l’aimer
Jusqu’à presque toucher ses seins
Puisque rien ne sera sans eux…
A force de crier
Tout mon amour et mon venin
Jusqu’à la Haine et jusqu’à Dieu…
A force d’essayer
De ne plus nous revoir enfin
Pour en mourir à petit feu…
A force d’affronter
La même absence en mes jardins
La même crainte en mille lieux…
A force de lutter
Pour qu’hier soit encor demain
Je suis devenu courageux…
Et forcé de graver
Dans le silence ces refrains
Ma douleur a des reflets bleus…
Grelots d'outre-temps