Effrayée, offusquée, vous le serez peut-être,
Cela n’est pas bien grave et ces sentiments passent,
Dites vous que ces mots que j’eus tort de promettre,
Ne resteront jamais qu’un moule à votre trace...
C’est bien ainsi je crois qu’on nomme ce qui reste,
Quand un temps vient passer sur un autre qui fut,
Et que croyant changer de vie comme de veste,
Les gens qui sont ailleurs bien souvent ne sont plus.
Ce que je retiendrai de cette courte année,
C’est un train en retard, c’est une phrase à l’aube,
C’est votre silhouette, un sourire gêné,
Qui traversaient la rue toute heureuse en sa robe…
Il est bien d’autres traits que nous avons pu voir,
Et j’en pourrais écrire un peu plus que beaucoup,
Mille choses en fête en ma fraîche mémoire,
Mais à vouloir tout dire on ne dit rien du tout !
Aux lents miroirs des ans, aux mémoires des autres,
Puisque ce que l’on est doit un jour s’effacer,
Quand au cœur les regrets nous rideront la nôtre,
Ta gentillesse au moins ne vieillira jamais…
Illuminé, joyeux, cet an ne fut qu’un jour,
Et le soleil touchant allait, sans qu’on ne bouge,
Briller ailleurs. De même, en ce soir de retour,
Ton visage est peut-être ému comme un ciel rouge ?
Sébastien Broucke
Grelots d'outre-temps